Desecheo

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Desecheo
Desecheo Island (en)
Image satellite de l'île
Image satellite de l'île
Géographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Archipel Grandes Antilles
Localisation Mer des Caraïbes
Coordonnées 18° 23′ 03″ N, 67° 28′ 52″ O
Superficie 1,5 km2
Point culminant Sego Can Ridge (218 m)
Administration
Statut National Wildlife Refuge

Territoire non-incorporé organisé Porto Rico
Municipalité Mayagüez
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC-4
Géolocalisation sur la carte : Porto Rico
(Voir situation sur carte : Porto Rico)
Desecheo
Desecheo
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
Desecheo
Desecheo
Géolocalisation sur la carte : Caraïbes
(Voir situation sur carte : Caraïbes)
Desecheo
Desecheo
Île aux États-Unis

Desecheo est une petite île inhabitée de l’archipel de Porto Rico.

Géographie[modifier | modifier le code]

Elle est située dans le nord-est du détroit de Mona ; 21 km de la côte ouest de l’île principale de Porto Rico et 20 km au nord-est de l’île de Mona. Elle a une superficie de 1,5 km2.

L’île de Desecheo a une altitude maximum de 218 m et les précipitations annuelles s’élèvent à 1 020 mm.

Bien que faisant politiquement part de Porto Rico, elle s’en détache géologiquement et est considérée comme une île isolée au moins depuis le Pliocène[1]. Toutefois, l’île fait partie de la formation Rio Culebrinas, ce qui suggère qu’elle fut un jour connectée à Porto Rico[2].


Histoire[modifier | modifier le code]

Aucun indice d’une présence humaine pré-colombienne n’a été mis au jour.

Cette île a été découverte par Christophe Colomb au cours de son second voyage vers le nouveau-monde, mais elle ne fut nommée qu’en 1517 par l’explorateur espagnol Nunez Alvarez de Aragon[3].

Durant le XVIIIe siècle, l’île était utilisée par des contrebandiers, des pirates et des bandits pour chasser des chèvres sauvages importées. Pendant la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1952, l’île fut utilisée comme zone de bombardement par les forces armées des États-Unis. De 1952 à 1964, l’United States Air Force utilise l’île pour des entraînements de survie. En 1976, l’administration de l’île est donnée à l’US Fish and Wildlife Service et en 1983 elle est déclarée National Wildlife Refuge.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Desecheo jouit d’eaux claires et d’un récif en bonne santé, ce qui en fait un paradis pour les amoureux de plongée sous-marine. Bien que la plongée soit autorisée aux alentours de l’île, le national refuge est complètement fermé au public du fait de la présence d’engins militaires non explosés. Les intrus risquent d’être arrêtés par les officiers fédéraux.

Plusieurs expéditions de radioamateurs ont été sur l’île. Actuellement le Fish and Wildlife Service limite cela, même si les opérateurs acceptent de rester sur une étroite bande de plage. Des tentatives pour modifier cette situation sont discutées au Congrès américain[4].

Faune et flore[modifier | modifier le code]

Il n’y aucune eau superficielle sur l’île, ce qui limite la flore à des arbrisseaux épineux, de petits arbres, des plantes herbacées diverses et différents cactus, incluant Harrisia portoricensis qui est considéré comme menacé. La faune comprend divers oiseaux de mer, trois espèces de lézards endémiques (Ameiva desechensis, Anolis desechensis et Sphaerodactylus levinsi).

Des chèvres y ont été introduites, ainsi que des rats et une population de singe rhésus (Macaca mulatta) importés de Cayo Santiago en 1967 dans le cadre d’une étude sur l’adaptation. Avant l’introduction du singe rhésus, l’île était la plus grande colonie de nichage pour le fou brun. Aujourd’hui, aucune espèce ne niche sur l’île.

Elle est administrée par le Departement of the Interior et le Fish and Wildlife Service des États-Unis.

Conservation et restauration[modifier | modifier le code]

Au début des années 1900, le Desecheo National Wildlife Refuge était encore un lieu de nidification majeur pour des milliers d'oiseaux de mer. Environ 15 000 fous bruns, 2 000 fous à pieds rouges (Sula sula), 2 000 noddi bruns (Anous stolidus), 1 500 sternes bridées (Onychoprion anaethetus) et des centaines de frégates superbes (Fregata magnificens), de mouettes atricilles (Larus atricilla) et de sternes fuligineuses (Onychoprion fuscatus) y nichaient[5].

Les mammifères envahissants, parmi lesquels les chèvres et les rats, ont commencé à avoir un impact sur le Desecheo NWR au début du XXe siècle. Pendant et aux abords de la Seconde Guerre mondiale, l'île a été utilisée comme champ d'artillerie par l'US Air Force. Cette situation, associée aux dommages causés par l'espèce envahissante à l'écosystème de Desecheo ont été graves, et au tournant du millénaire, pratiquement aucun oiseau de mer ne nichait dans le refuge[5]. En réaction à cela, en 2016, l'United States Fish and Wildlife Service (USFWS), Island Conservation et d'autres partenaires clés, y compris le département de l'Agriculture des États-Unis (USDA), Bell Laboratories et Tomcat, ont travaillé ensemble à l'éradication des rats noirs envahissants et des macaques rhésus de l'île[6],[7],[8],[9].

Un an plus tard, l'île de Desecheo a été déclarée exempte d'espèces envahissantes, et des signes de rétablissement ont été observés, notamment la présence de puffins d'Audubon, observés sur l'île pour la première fois, et la découverte de nouveaux nids de sternes bridées[10],[11].

De plus, 72 cactus de type Higo Chumbo (Harrisia portoricensis) protégés par le gouvernement fédéral ont été identifiés et mesurés avant (2003-2010) et après l'éradication (2017). En 2017, des individus avec des fleurs et d'énormes fruits jaunes ont été observés, ce qui est un bon signe pour l'état général de reproduction de la population[12],[13].

Depuis 2018, des équipements d'attraction sociale ont été installés pour augmenter les colonies de sternes bridées et de noddi bruns et établir une espèce en péril, le puffin d'Audubon[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en)Harold Heatwole, Richard Levins and Michael D. Byer, « Biogeography of the Puerto Rican Bank », Atoll Research Bulletin, vol. 251,‎ , p. 11 (lire en ligne [PDF])
  2. « Desecheo Island Natural Reserve », UPR-Mayagüez Departament of Biology Herbarium (consulté le )
  3. (en) Desecheo - Welcome to Puerto Rico.org. Consulté le 2006-08-14.
  4. « News / Updates », sur KP1-5.com, (consulté le )
  5. a et b May 2, 2020, « Desecheo National Wildlife Refuge safe from invasive mammals after nearly 100 years », sur Southeast Region of the U.S. Fish and Wildlife Service, US Fish & Wildlife, Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
  6. « Applying lessons learnt from tropical rodent eradications: a second attempt to remove invasive rats from Desecheo National Wildlife Refuge, Puerto Rico. », ISSG (consulté le )
  7. « Rhesus macaque eradication to restore the ecological integrity of Desecheo National Wildlife Refuge, Puerto Rico. », IUCN (consulté le )
  8. « Restoring Wildlife Habitat on Desecheo Island », USFWS (consulté le )
  9. « Desecheo Island Restoration Project », Island Conservation
  10. « Seabirds Return to Desecheo Island One Year After Restoration », Island Conservation, (consulté le )
  11. « After Nearly a Century, Desecheo Wildlife can Thrive Again », Island Conservation, (consulté le )
  12. CE Figuerola-Hernández, K Swinnerton, ND Holmes, OA Monsegur-Rivera, JL Herrera-Giraldo, C Wolf, C Hanson, S Silander et DA Croll, « Resurgence of Harrisia portoricensis (Cactaceae) on Desecheo Island after the removal of invasive vertebrates: management implications », Endangered Species Research, vol. 34,‎ , p. 339–347 (ISSN 1863-5407, DOI 10.3354/esr00860 Accès libre)
  13. « The Threatened Higo Chumbo Cactus Resurges on Desecheo Island! », Island Conservation, (consulté le )
  14. Jose‐Luis Herrera‐Giraldo, Cielo E. Figuerola‐Hernández, Coral A. Wolf, Ricardo Colón‐Merced, Eduardo Ventosa‐Febles, Susan Silander et Nick D. Holmes, « The use of social attraction techniques to restore seabird colonies on Desecheo Island, Puerto Rico », Ecological Solutions and Evidence, vol. 2, no 2,‎ (ISSN 2688-8319, DOI 10.1002/2688-8319.12058 Accès libre)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien interne[modifier | modifier le code]