Énergie à Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha

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Les territoires de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha sont parmi les îles les plus isolées au monde. La question de leurs besoins énergétiques et la façon dont elles y subviennent est donc particulièrement sensible.

Sainte-Hélène[modifier | modifier le code]

Énergies fossiles[modifier | modifier le code]

La majorité de l'électricité sur l'île est produite par six générateurs diesel, d'une puissance totale de 7,6 MW[1]. Avec l'avènement des énergies renouvelables sur l'île, la part du diesel est passée à environ 75 % de la production d'électricité en 2015[1].

Énergies renouvelables[modifier | modifier le code]

Il y a des éoliennes sur l'île depuis 1998, et l'installation de trois éoliennes d'une puissance de 80 kW chacune[2] ; cependant, ces éoliennes rencontrèrent des problèmes de fiabilité, et l'entreprise qui les avait fournies fit par la suite faillite[3]. Une autre entreprise reprit le projet, et en 2009 trois autres éoliennes furent installées ; en 2014, leur nombre fut porté à 12, pour une puissance totale de 0,96 MW[4]. Le système fonctionne en couplage avec les générateurs diesel de l'île, pour assurer un service en continu tout en minimisant le recours au diesel[2]. Depuis 2014, les éoliennes fournissent entre 15 % et 20 % de l'électricité sur l'île[3], et elles ont permis de réduire les émissions de CO2 de 7 000 tonnes[4].

Des panneaux solaires ont également été installés, tout d'abord (en 2014) sur quelques bâtiments publics pour une production relativement modeste ; puis, en 2015, un champ photovoltaïque d'une capacité de 0,5 MW a été installé sur un ancien champ de tir[5]. La capacité photovoltaïque totale installée est de 1 MW[6].

Ascension[modifier | modifier le code]

On estime que l'île consomme entre 1000 kW et 3000 kW d'électricité, selon les besoins de la station radio de la BBC[7].

Énergies fossiles[modifier | modifier le code]

L'île est équipée d'une centrale de 4 générateurs à diesel, d'une capacité de 7 MW ; cette centrale assure aussi la désalinisation de 225 000 litres d'eau par jour[8]. Elle a été construite par la BBC en 1966 afin de subvenir aux besoins de sa station relais, qui retransmet environ 1 800 heures de radio en ondes courtes chaque mois vers le continent africain ; mais la centrale sert aussi aux autres intérêts britanniques sur l'île[9].

Énergies renouvelables[modifier | modifier le code]

Les énergies renouvelables sont présentes sur l'aérodrome militaire Ascension Auxiliary Airfield (qui sert notamment à observer les satellites pour la NASA) depuis 1996, date à laquelle 4 éoliennes ont été installées sur la base, fournissant une puissance totale maximale de 1 MW[10]. Les éoliennes fournissent environ 2,5 GWh d'énergie chaque année, ce qui économise plus d'un million de litres de diesel et 300 000 dollars par an[10]. La base a aussi installé des panneaux solaires ; elle a reçu en 2008 une distinction de qualité environnementale[10].

En 2010, cinq éoliennes ont été installées sur la English Bay, pour une puissance totale de 1,65 MW raccordée au réseau électrique civil[7]. Ces éoliennes sont couplées avec les générateurs diesel, afin d'assurer la continuité du service électrique tout en essayant de réduire la quantité de diesel utilisée[9]. Ces éoliennes, fabriquées en Allemagne par Enercon, ont la particularité de tourner pour suivre la direction du vent[7]. Le vent sur l'île d'Ascension est tout le temps présent et relativement fort ; de plus, la disponibilité du vent semble être plutôt bien corrélée avec la demande d'électricité[7]. Sur les années 2010-2015, les éoliennes ont fourni environ 2 GWh d'énergie, ce qui représente en moyenne 25 % de la consommation totale, et environ 700 tonnes de CO2 économisées chaque année[9]. Ces éoliennes sont en cours de rénovation afin de les rendre plus puissantes[11].

Tristan da Cunha[modifier | modifier le code]

Énergies fossiles[modifier | modifier le code]

Il y a 3 générateurs à diesel sur l'île pour fournir toute l'électricité[12]. Les maisons sont chauffées au gaz[13]. Ces énergies fossiles sont importées à 100%.

Le , la conserverie de homards fut victime d'un incendie et totalement détruite, et avec elle les générateurs de diesel, mais pas les citernes[13]. L'île fonctionna avec un générateur de secours pendant quelque temps, et un nouveau générateur arriva le , et mis en service le 14[13].

Le CTBTO a une station consacrée à l'écoute (hydroacoustique) de l'océan, pour détecter notamment des explosions nucléaires sous l'eau. Une source d'énergie continue et indépendante a été installée sur l'île pour les générateurs ; depuis [14], cette source d'énergie fournit de l'électricité au reste de l'île gratuitement pendant 8h pendant la nuit, ce qui permet à l'île d'avoir de l'électricité 24 heures par jour[15].

Énergies renouvelables[modifier | modifier le code]

L'île a tenté dans les années 1980 de générer une partie de son électricité à l'aide d'énergie renouvelable, mais sans succès. Quelques panneaux solaires furent installés sur des maisons mais n'ont pas donné grand-chose[16]. Une éolienne fut installée en 1982 sur l'île pour tirer avantage des vents de nord-ouest fréquents sur l'île ; cependant, les problèmes furent nombreux, et après 408 jours, l'éolienne se cassa lors d'un coup de vent violent mais pas exceptionnel[16]. L'île n'a jamais obtenu de l'entreprise ou du gouvernement anglais de compensation pour l'argent qu'elle avait investi à leur demande ; les habitants se méfiaient depuis des projets d'énergie renouvelable[16].

En 2015, l'entreprise Enviroconsult (qui gère le site du CTBTO depuis 2006[17]) fut choisie pour installer deux systèmes d'énergie solaire, sur des fonds de développement européens[16]. Cinq chauffe-eau solaires furent installés, ainsi qu'une petite centrale photovoltaïque de 6,5 kW de capacité[17]. L'entreprise et l'île tentent également de trouver d'autres possibilités pour potentiellement amener l'île à 40% d'énergies renouvelables en 2020[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Diesel Power », sur Connect Saint Helena Ltd (consulté le )
  2. a et b (en-GB) « St. Helena, Wind-Diesel Hybrid Project – WES, Wind Energy Solutions » (consulté le )
  3. a et b (en) « Wind Power », sur Connect Saint Helena Ltd (consulté le )
  4. a et b « St Helena Windpark Already Saving More Than 1.5 Million Liters Fuel | WES - Wind Energy Solutions », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) « Solar Power », sur Connect Saint Helena Ltd (consulté le )
  6. « Installations libres d’accès - Sunny Portal », sur www.sunnyportal.com (consulté le )
  7. a b c et d « English Bay Wind Farm - Ascension Island News », sur www.the-islander.org.ac (consulté le )
  8. « Power Systems - Ascension Island », sur renewableenergy.inl.gov (consulté le )
  9. a b et c (en) « Reducing the environmental impact of terrestrial broadcasting systems », ITU-R BT.2385,‎ (lire en ligne)
  10. a b et c (en-US) « Remote base uses natural energy to power facilities », sur U.S. Air Force (consulté le )
  11. Anna Heiney, « Ocean Renewables, Energy-Saving Ideas Headline Energy Awareness Month », sur NASA, (consulté le )
  12. (en) « Designing for a sustainable future in the world's most remote village », sur MNN - Mother Nature Network (consulté le )
  13. a b et c « Tristan da Cunha Fishing News: Factory Fire on 13th February 2008 », sur www.tristandc.com (consulté le )
  14. « Tristan da Cunha's Scientific Monitoring Stations », sur www.tristandc.com (consulté le )
  15. « HA09, Tristan da Cunha, United Kingdom: CTBTO Preparatory Commission », sur www.ctbto.org (consulté le )
  16. a b c et d « Tristan da Cunha' Development and Public Works: Tristan da Cunha's 1980s Renewable Energy Projects », sur www.tristandc.com (consulté le )
  17. a b et c « Installation d’une ferme solaire photovoltaïque à Tristan Da Cunha, en 2015 », sur Enviroearth, (consulté le )