Édouard Agnius

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Édouard Agnius
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Édouard (Eugène Joseph) Agnius (1874-1900) est un missionnaire catholique français né à Haubourdin le , mort massacré en Chine le à La-Tse-Tchang pendant la guerre des Boxers.

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Il naît à Haubourdin le dans une famille catholique très pratiquante du diocèse de Cambrai. Il est le fils de Paul Agnius, directeur de filature, et de Zoé Hennocq[1]. Il est le frère de Paul Agnius, (Haubourdin le , Lille le ), prêtre catholique du diocèse de Cambrai, puis de Lille, ordonné en 1900, Curé-doyen de Saint Jean-Baptiste de Dunkerque en 1924, de Notre-Dame de Roubaix en 1931, Chanoine honoraire en 1931. Il rédigera une biographie de son frère[2]. Deux autres, frères Maurice et Francis, seront lazaristes[3].

Après des études au petit séminaire de Cambrai, Édouard entre aux Missions étrangères de Paris[4].

Missionnaire[modifier | modifier le code]

Il est ordonné prêtre en 1897 et envoyé missionnaire en Mandchourie[5], à l'époque Mission tranquille et florissante, le .

Arrivé sur place il suit une formation pour apprendre le chinois[4].

En 1898, il est envoyé auprès du Père Viaud pour faire l'apprentissage de son ministère. Quelques mois plus tard, il fut placé par l'évêque Mgr Guillon dans le district de Kouang-ning nouvellement érigé en Mandchourie méridionale[4]. Il se montre efficace et fait de nombreuses conversions[4]. Il s'occupe également d'un orphelinat non encore officiellement reconnu et donc ne recevant pas d'aide et dont il doit assurer la charge, notamment grâce aux subsides reçus de ses parents[4]. Lui même évite tout superflu, allant même jusqu'à se priver du nécessaire au point de s'affaiblir et se fait chapitrer en 1899 par le Vicaire Apostolique pour retrouver un plus juste milieu[4]. En , il est rejoint un temps par le Père Bayard, son ami d'enfance originaire lui aussi du diocèse de Cambrai.

Lorsqu'éclate la révolte des Boxers, il pense d'abord le à rejoindre ses ouailles et mettre à l'abri ses orphelines. La situation devenant trop tendue, il rejoint les Pères Viaud et Bayard à Tché Tzé Touen le 1er juillet [5]. Dès son départ son église et sa résidence sont pillées et incendiées[4]. Les trois missionnaires sont encerclés et n'ont pas de solution de repli. Ils quittent la ville et tentent de se cacher dans les hautes herbes environnantes[6]. Ils y restent deux jours sans nourriture et sans eau et se font dépouiller par des brigands[7]. Ils reçoivent l'ordre de rejoindre le port le plus proche. Ils se déguisent en portant des habits chinois, mais sont découverts près du village de La-Tsé-tchang[7]. On les accusa d'avoir voulu empoisonner l'eau du puits du village et ils sont massacrés le à La Tsé Tchang. Les corps ont été jetés dans le fleuve Liao à Soang Tsai Tsé Heu[5]. Édouard Agnius avait 26 ans.

La nouvelle de la mort des missionnaires est annoncée par un courrier de M. Choulet, supérieur de la Mission de la Mandchourie méridionale[6].

Le portrait crayonné du père Agnius figure dans le journal La Croix du [8].

Édouard Agnius périt ainsi du fait de la révolte des Boxers pour qui les missionnaires et leurs convertis étaient des agents à la solde des « diables étrangers ». Les massacres n'épargnèrent pas les Chinois convertis.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • H. Chomon, «  Agnius (Edouard Eugène Joseph», dans J. Balteau, A. Rastoul, M. Prevost (dir.), Dictionnaire de Biographie Française, Tome 1, Paris, Librairie Letouzet et Ané, 1932.
  • Paul Agnius, Un missionnaire mandchou, le Père Agnius, Roubaix , G. Delanoy-Flipo , 1924.
  • P. J.-B. Piolet, Les missions catholiques françaises au XIXe siècle, Tome 3 (Chine-Japon), Paris, A. Colin, 1900-1903, pages 355 à 384, lire en ligne
  • Adrien Launay, la Mission de Mandchourie, Tours, 1905, lire en ligne

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Archives départementales du Nord- Etat civil- Haubourdin », sur http://www.archivesdepartementales.lenord.fr
  2. « BNF Catalogue général », sur http://catalogue.bnf.fr
  3. « Nos amis défunts », La Croix,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d e f et g « Mr Agnius missionnaire de la Mandchourie méridionale », Missions Etrangères- lettre commune n° 35,‎ , p. 369 et suivantes (lire en ligne)
  5. a b et c H Chomon cité dans la bibliographie
  6. a et b « Massacres en Mandchourie », Bulletin des congrégations,‎ (lire en ligne)
  7. a et b « Mr Viaud Missionnaire de la Mandchourie méridionale », Société des Missions étrangères- Lettre commune n°35,‎ , p. 362 et suivantes (lire en ligne)
  8. « Le R. P. Edouard Agnius », La Croix,‎ (lire en ligne)