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« Histoire de la notation musicale » : différence entre les versions

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Au {{s-|XI|e}}, le moine [[Guido d'Arezzo]] a l'idée d'utiliser des syllabes d'un chant latin, l'''Hymne de [[Jean le Baptiste|Saint Jean-Baptiste]]'', pour nommer les notes. Les six premiers vers de cette [[hymne]]<ref>Dans cette acception, le mot hymne est féminin.</ref> commencent par des sons qui forment une gamme montante, sur les mots ''ut, re, mi, fa, sol, la''. Cette appellation s'est imposée face à la notation alphabétique utilisée dans les pays germaniques ou anglo-saxons<ref>in A. Danhauser, ''Théorie de la musique'', Paris, Éditions Henry Lemoine, édition revue et augmentée, 1994.</ref>. Voici le texte de ce chant :
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Cette appellation s'est imposée face à la notation alphabétique utilisée dans les pays germaniques ou anglo-saxons<ref>in A. Danhauser, ''Théorie de la musique'', Paris, Éditions Henry Lemoine, édition revue et augmentée, 1994.</ref>. Voici le texte de ce chant :


::'''Hymne de Saint Jean-Baptiste'''
::'''Hymne de Saint Jean-Baptiste'''
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::::'''Ut''' queant laxis<br>
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::::'''Re'''sonare fibris<br>
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::::'''Mi'''ra gestorum<br>
::::'''Mi'''ra gestorum<br>
::::'''Fa'''muli tuorum<br>
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::::'''Sol'''ve polluti<br>
::::'''Sol'''ve polluti<br>
::::'''La'''bii reatum<br>
::::::'''la'''bii reatum<br>
::::'''S'''ancte '''I'''ohannes<br>
::::'''S'''ancte '''I'''ohannes<br>


Ce qui peut se traduire par : « Afin que tes serviteurs, libérés, puissent chanter les merveilles de tes actions, ôte le péché de leurs lèvres souillées, saint Jean. »

L'origine de la musique associée à ce poème est moins claire. Il est probable qu'elle soit une création de Gui d'Arezzo lui-même, ou le réemploi d'une mélodie existante<ref>[http://www.larousse.fr/encyclopedie/musdico/Ut_queant_laxis/170480 Ut queant laxis], in ''Encyclopédie Larousse''</ref>.
Les six premiers vers commencent par des sons qui forment une gamme montante, sur les mots ''ut, re, mi, fa, sol, la''.
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Il peut se traduire par : « Afin que tes serviteurs, libérés, puissent chanter les merveilles de tes actions, ôte le péché de leurs lèvres souillées, saint Jean. »

Guido d'Arezzo n'a utilisé que la première syllabe de chacune des six premières phrases de l'hymne (''ut re mi fa sol la'') pour son système de [[solmisation]], qui ne fait pas correspondre exactement un nom à une note, mais donne une position dans l'[[polycorde#Hexacorde|hexacorde]].


=== ''Si'' ===
=== ''Si'' ===

Version du 22 janvier 2012 à 02:43

Pour nommer les notes de musique, la musique occidentale utilise deux systèmes différents, selon le pays :

  • le premier système, inspiré de l'Antiquité, utilise les premières lettres de l'alphabet. Il est en vigueur, dans deux variantes simplifiées (ne différant que pour la désignation du si), l'une en usage dans les pays anglophones, et l'autre dans les pays germanophones.
  • le second système utilise les syllabes d'un chant latin. Il a été élaboré pendant la deuxième moitié du Moyen Âge, et est en usage en France, en Italie, etc.
Allemagne
et pays germanophones
Angleterre
et pays anglophones
France, Italie, etc.
C C do
D D
E E mi
F F fa
G G sol
A A la
H B si

Notation en lettres

Au VIe siècle, Boèce utilisait les lettres de l'alphabet pour désigner les notes dont il parlait, mais commençant toujours à la lettre A, quelle que soit la note: on ne peut pas vraiment parler d'une notation, puisqu'il n'y a aucun lien stable entre les lettres et les notes.

C'est le Dialogus de musica du début du XIe siècle, erronément attribué à Odon de Cluny, qui fixe à sept le nombre de lettres utilisées, de A à G, pour dénoter l'octave de la à sol. La forme des lettres est variée (A à G) selon les octaves, comme suit (la description du traité ne monte pas au-delà de aa) :

  • lettres capitales pour la première octave : A, B… G ;
  • lettres minuscules pour la deuxième octave : a, b… g ;
  • lettres minuscules redoublées pour la troisième octave : aa.

On ajouta la lettre grecque gamma « Γ » pour étendre la notation et désigner la note sous le A, de laquelle provient le terme de « gamme ».

Aujourd'hui, les anglo-saxons utilisent les lettres de A à G, la gamme commençant par le C (do). Les germanophones et certains pays scandinaves et slaves utilisent le H à la place du B (pour le si français), le B représentant le si bémol dans leur système.

Notation italienne et française

Ut, ré, mi, fa, sol, la

Fichier audio
Ut queant laxis
noicon
Premier vers de l'hymne à saint Jean-Baptiste.
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Au XIe siècle, le moine Guido d'Arezzo a l'idée d'utiliser des syllabes d'un chant latin, l'Hymne de Saint Jean-Baptiste, pour nommer les notes. Cette hymne[1] est écrite en strophe de forme sapphique, chaque vers est composé de 2 hémistiches. Guido d'Arezzo a utilisé la première syllabe de chacun des six premiers hémistiches de l'hymne (ut re mi fa sol la) pour son système de solmisation. Ce système ne fait pas correspondre exactement un nom à une note, mais donne une position dans l'hexacorde. La note "si" a été nommée au XVIIIe siècle par utilisation des 2 première lettres du dernier vers de la strophe ("S"ancte "I"ohannes).

Cette appellation s'est imposée face à la notation alphabétique utilisée dans les pays germaniques ou anglo-saxons[2]. Voici le texte de ce chant :

Hymne de Saint Jean-Baptiste
(texte latin du poète Paul Diacre)
Ut queant laxis
resonare fibris
Mira gestorum
famuli tuorum
Solve polluti
labii reatum
Sancte Iohannes

Ce qui peut se traduire par : « Afin que tes serviteurs, libérés, puissent chanter les merveilles de tes actions, ôte le péché de leurs lèvres souillées, saint Jean. »

L'origine de la musique associée à ce poème est moins claire. Il est probable qu'elle soit une création de Gui d'Arezzo lui-même, ou le réemploi d'une mélodie existante[3]. Les six premiers vers commencent par des sons qui forment une gamme montante, sur les mots ut, re, mi, fa, sol, la.

en notation neumatique en notation moderne

Si

La note si, dont le nom est composé avec les deux initiales du dernier vers de l'hymne, Sancte Iohannes, a été ajoutée à la fin du XVIe siècle. Cet ajout a été attribué à divers auteurs, notamment à Anselme de Flandres

Do

L'ut a été transformé plus tard en do, plus facile à énoncer en solfiant. On attribue souvent l'invention du mot « do » à Giovanni Maria Bononcini, au XVIIe siècle, qui l'aurait formé d'après la première syllabe du nom du musicien italien Giovanni Battista Doni[4]. Cela est cependant incorrect, car le do est déjà attesté chez Pierre l'Arétin en 1536, c'est-à-dire bien avant la naissance de Doni[5]."Do" viendrait de la première syllabe du mot latin : Dominus, Le Seigneur. La supplique de l'hymne : 1 Ut queant ... de la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste, sorti du contexte de la fête, peut être précédé de l'invocation : Dominé ( ô Seigneur), vocatif de Dominus. Source unique : Mr l'abbé Corselis, Professeur de solfège et maître de chapelle du Collège du Sacré-Cœur de Tourcoing, en 1942.

Altérations

Le si (B dans la notation anglaise) a été, dans la théorie médiévale, le seul degré de la gamme admettant une altération et pouvant donc prendre deux formes :

  • bémol (♭), c'est-à-dire b rond, B « mou » (« moll » en allemand) ;
  • bécarre (♮), c'est-à-dire b carré, « dur ».

Origine du dièse (#) : [à préciser]

Annexes

Articles connexes

Notes

  1. Dans cette acception, le mot hymne est féminin.
  2. in A. Danhauser, Théorie de la musique, Paris, Éditions Henry Lemoine, édition revue et augmentée, 1994.
  3. Ut queant laxis, in Encyclopédie Larousse
  4. ibid.
  5. Voir le TLFI : [1]

fr:Origine du nom des notes de musique