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« Pigiste » : différence entre les versions

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Au [[Québec]], le problème est plus criant encore, du fait que le pigiste, parce qu'il n'est pas salarié au sens du Code du travail, ne bénéficie d'aucune des protections acquises au salarié: pas de congés fériés payés, pas d'assurances-accident ou assurances-maladie fournies par certains employeurs, et surtout, pas d'accès à l'assurance-chômage lorsqu'un contrat prend fin. Ceux qui réussissent à obtenir des contrats de quelques semaines ou quelques mois (principalement en recherche télé) obtiennent du coup un salaire fixe pendant une durée déterminée, mais ceux qui ne vivent que de contrats à la pièce (la norme, en presse écrite) n'ont aucune protection légale.
Au [[Québec]], le problème est plus criant encore, du fait que le pigiste, parce qu'il n'est pas salarié au sens du Code du travail, ne bénéficie d'aucune des protections acquises au salarié: pas de congés fériés payés, pas d'assurances-accident ou assurances-maladie fournies par certains employeurs, et surtout, pas d'accès à l'assurance-chômage lorsqu'un contrat prend fin. Ceux qui réussissent à obtenir des contrats de quelques semaines ou quelques mois (principalement en recherche télé) obtiennent du coup un salaire fixe pendant une durée déterminée, mais ceux qui ne vivent que de contrats à la pièce (la norme, en presse écrite) n'ont aucune protection légale.


Par ailleurs, en France, au Québec, aux États-Unis<ref>National Writers Union, [http://www.nwu.org/nwu/index.php?cmd=showPage&page_id=1.5.2.6.1 "Reports on Pay Rates for Freelance Journalists"], juillet 2001</ref> et dans plusieurs autres pays, le problème est amplifié par le fait que les tarifs de base à la pige n'ont pas augmenté depuis un quart de siècle, parfois plus longtemps encore. Il en résulte une baisse du niveau de vie, qui conduit au départ de plusieurs journalistes pigistes vers des secteurs d'emploi mieux rémunérés (les relations publiques, par exemple).
La progression de la pige dans le secteur des médias soulève, de plus, des questions sur la qualité de l'information: un journaliste qui est payé à la pièce peut plus difficilement suivre des dossiers à long terme; il risque de faire des sujets superficiels, parce que payants, de préférence à des enquêtes approfondies; et il est davantage soumis à l'arbitraire des patrons, ce qui devient encore plus épineux à mesure que la concentration de la presse progresse.<ref>Pascal Lapointe et Christiane Dupont, ''Les nouveaux journalistes. Le guide. Entre précarité et indépendance.'' Québec, PUL, 2006.</ref>

La progression de la pige dans le secteur des médias soulève, de plus, des questions sur la qualité de l'information:<ref>Fédération internationale des journalistes, [http://www.ifj.org/default.asp?Index=4175&Language=FR "Etude sur le travail précaire dans le secteur des médias"], 2006</ref> un journaliste qui est payé à la pièce peut plus difficilement suivre des dossiers à long terme; il risque de faire des sujets superficiels, parce que payants, de préférence à des enquêtes approfondies; et il est davantage soumis à l'arbitraire des patrons, ce qui devient encore plus épineux à mesure que la concentration de la presse progresse.<ref>Pascal Lapointe et Christiane Dupont, [http://www.pulaval.com/catalogue/les-nouveaux-journalistes-guide-entre-precarite-8930.html ''Les nouveaux journalistes: le guide. Entre précarité et indépendance.''] Québec, PUL, 2006.</ref>


== Références ==
== Références ==

Version du 5 septembre 2007 à 03:09

Modèle:Ébauche presse Un pigiste est un journaliste rémunéré à la tâche (par exemple au nombre de caractères ou de pages pour un rédacteur, à la durée dans l'audiovisuel, au nombre d'images pour un photographe...). Un pigiste peut collaborer à un ou plusieurs médias.

En France, le pigiste est un salarié et n'est donc pas un freelance. Il bénéficie en principe des droits correspondants définis par le code du travail et la convention collective des journalistes (congés payés, assurance chômage, retraite, formation professionnelle, treizième mois, droit à la clause de conscience et de cession...). Ce rattachement à un statut de salarié est unique en son genre dans le monde, comme le montre l'enquête de la Fédération internationale des journalistes[1] réalisée en 2003. Cette présomption de contrat de travail du journaliste pigiste est déterminée dans le droit français par l'alinéa adjoint à l'article L. 761-2 du code du travail par la loi n° 74-630 du 4 juillet 1974, dite loi Cressard : « Toute convention par laquelle une entreprise de presse s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un journaliste professionnel au sens du premier alinéa du présent article est présumée être un contrat de travail. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties. »

Toutefois, ces droits ne sont pas toujours respectés et la jurisprudence est parfois contradictoire.

Qu'ils soient titulaires de la carte de presse ou sans carte, la situation des pigistes peut être d'une extrême précarité, comme le montrent les nombreux témoignages de signataires de la pétition "Pigistes en colère".

Au Québec, le problème est plus criant encore, du fait que le pigiste, parce qu'il n'est pas salarié au sens du Code du travail, ne bénéficie d'aucune des protections acquises au salarié: pas de congés fériés payés, pas d'assurances-accident ou assurances-maladie fournies par certains employeurs, et surtout, pas d'accès à l'assurance-chômage lorsqu'un contrat prend fin. Ceux qui réussissent à obtenir des contrats de quelques semaines ou quelques mois (principalement en recherche télé) obtiennent du coup un salaire fixe pendant une durée déterminée, mais ceux qui ne vivent que de contrats à la pièce (la norme, en presse écrite) n'ont aucune protection légale.

Par ailleurs, en France, au Québec, aux États-Unis[1] et dans plusieurs autres pays, le problème est amplifié par le fait que les tarifs de base à la pige n'ont pas augmenté depuis un quart de siècle, parfois plus longtemps encore. Il en résulte une baisse du niveau de vie, qui conduit au départ de plusieurs journalistes pigistes vers des secteurs d'emploi mieux rémunérés (les relations publiques, par exemple).

La progression de la pige dans le secteur des médias soulève, de plus, des questions sur la qualité de l'information:[2] un journaliste qui est payé à la pièce peut plus difficilement suivre des dossiers à long terme; il risque de faire des sujets superficiels, parce que payants, de préférence à des enquêtes approfondies; et il est davantage soumis à l'arbitraire des patrons, ce qui devient encore plus épineux à mesure que la concentration de la presse progresse.[3]

Références

  1. National Writers Union, "Reports on Pay Rates for Freelance Journalists", juillet 2001
  2. Fédération internationale des journalistes, "Etude sur le travail précaire dans le secteur des médias", 2006
  3. Pascal Lapointe et Christiane Dupont, Les nouveaux journalistes: le guide. Entre précarité et indépendance. Québec, PUL, 2006.

Liens externes