Utilisateur:Théo Vansteenkeste/Chlordécone dans les Antilles

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Conséquences épidémiologiques et toxicologiques[modifier | modifier le code]

Depuis l'éclatement de la crise, de nombreuses études ont été menées spécifiquement aux Antilles et sont venues s'ajouter aux travaux déjà réalisés notamment aux États-Unis où la chlordécone était depuis longtemps considérée comme cancérogène probable chez l'humain. Parmi les études officielles on compte les publications suivantes : Karuprostate, HIBISCUS, TIMOUN et KANNARI. Elles concernent aussi bien la prévalence des cas de contamination que ses conséquences sur la santé.


Populations exposées[modifier | modifier le code]

On peut distinguer en premier lieu deux populations affectées par cette présence de chlordécone dans le sang. D'une part, celle qui a été soumise à une exposition directe au produit (ceux qui travaillaient dans les plantations ou qui manipulaient le produit), et d'autre part, celle qui subit une exposition indirecte par contact ou consommation de substances contaminées. Le type d'exposition étant différent, les risques sanitaires afférents le sont aussi, entre une forte exposition répétée, et une exposition chronique. Toutefois, il est à noter que ceux qui intègrent la première catégorie, font aussi partie de la seconde population, puisque qu'ils sont aussi sujets à la consommation de produits contaminés que le reste des insulaires.

HIBISCUS

  • Objet

Estimer l'imprégnation en chlordécone chez les femmes enceintes, leurs nourrissons et dans lait maternel en prenant en compte certains paramètres socio-culturels.

  • Période

2003 à 2004

  • Population étudiée

115 femmes enceintes et leurs bébés

  • Résultats
La chlordécone a été détectée dans près de 90 % des prélèvements de sang maternel et du cordon de l'échantillon et dans 40 % du lait maternel, dans la semaine après l'accouchement. Toutefois la chlordécone a été dosé à des taux inférieurs à la limite tolérable d'exposition pour le nourrisson

Cependant cette scission ne représente pas de manière adéquate les différents critères qui permettent de déterminer les populations à risque. En 2006 l'Institut de Veille Sanitaire publiait une étude statistique effectuée sur plus d'un milier de personnes âgées de 3 à 92 ans. Cette étude, ayant pour objectif de déterminer les critères déterminants de dépassement des Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) définissant par ce biais les populations à risque, a ainsi permis de relever que le niveau social était un facteur décisif. Grossièrement résumée, l'étude montre ainsi que les risques croissent quand le niveau social décroît. Autre facteur : l'autoconsommation. La consommation de fruits et légumes plantés soi-même en zone contaminée, ou reçus de main à main augmente parfois d'un facteur de 6 la probabilité de dépassement des VTR.[1]

En 2018,Santé publique France publie des résultats selon lesquels plus de 90% de la population présente du chlordécone dans son sang (95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais), mais de manière contrastée : « 5 % des participants ont une imprégnation au moins dix fois plus élevée que l'imprégnation moyenne. Si depuis 2003, on observe une diminution de l'imprégnation par la chlordécone pour la majorité de la population, le niveau des sujets les plus exposés ne diminue pas »[2]

Prénatalité et effets sur les nourrissons[modifier | modifier le code]

TIMOUN[3]

  • Objet

Étudier l'influence de la chlordécone sur le developpement embryonnaire et postnatal, en considérant le comportement alimentaire des mères, et les différents résidus toxiques analysé dans leur plasma sanguin.

  • Population étudiée

1200 femmes enceintes du 6ème mois à l'accouchement 200 enfants nés à terme jusqu'au 3ème mois après naissance

  • Période

2004-2008

  • Résultats

15,8% des femmes suivies (aux Antilles) ont en effet accouchées prématurément contre ? dans la population générale.

Ces problèmes pourraient être expliquées par les propriétés hormonales, oestrogéniques et progestagéniques du chlordécone. D'autre recherches sont en cours pour suivre les enfants de la cohorte dans leur développement ultérieur.

En 2005 et 2007, des enquêtes dites « RESO » ont été faites en Martinique et Guadeloupe, par la Cire Antilles-Guyane, l'AFSSA et la Direction de la Santé et du Développement Social de Guadeloupe, dosant notamment les taux de chlordécone dans 1 600 échantillons d’aliments commercialisés dans les Antilles françaises, afin de mieux évaluer l'exposition moyenne des consommateurs[4].

En 2008 l'étude "TIMOUN" démontre que l'exposition auchlordécone augmente le risque d'accouchement prématuré.

Au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), la sénatrice Catherine Procaccia (UMP, Val-de-Marne) et le député Jean-Yves Le Déaut (PS, Meurthe-et-Moselle) ont présenté le mercredi 24 juin 2009 un rapport dans lequel ils retracent, pour la première fois, le parcours du « chlordécone perdu ». Ils y soulignent certains manquements dans les études antérieures, notamment l'absence de connaissance sur la contamination des eaux fluviales et souterraines dont la cartographie « avance trop lentement » et l'impact dans les milieux marins, et ils incitent à multiplier les analyses toxicologiques sur les produits de la mer, très consommés aux Antilles[5]. --> transfert dans la section Polémique

[6]

Les résultats de l'étude sont publiés dans Bull Epidémiol Hebd[7].




Contamination des aliments[modifier | modifier le code]

Je viens de voir que la limite maximal des résidus de chlordécone a changé en mai 2019 (http://outremers360.com/politique/chlordecone-aux-antilles-un-arrete-interministeriel-uniformise-les-limites-maximales-de-residus-dans-toutes-les-viandes/) Je crois que ce serait intéressant de mettre ces LMR dans un encadré plutôt que directement dans le texte. En espérant augmenter la lisibilité pour les lecteurs. L'article montre par ailleurs que Macron à changé de position une fois qu'il c'est renseigné sur le Chlordécone (http://outremers360.com/fil-info-appli/chlordecone-aux-antilles-plan-chlordecone-iv-reflexion-sur-le-depistage-individuel-emmanuel-macron-repond-aux-associations-ultramarines/)

L'idee de mettre en valeur ce genre d'infos me semble tout a fait justifiée.Le V.

rapport Afsset[modifier | modifier le code]

http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-les-decisions/Etudes/Toutes-les-actualites/Chlordecone-aux-Antilles-francaises

Les rapports de l'INRA et de l'AFFSET ont connus un large écho médiatique, repris par l'AFP le 24 août puis par plusieurs quotidiens nationaux les jours suivants[8],[9],[10],[11].

les deux rapports sont ensuite diffusés sur le site de l'Observatoire des résidus de pesticides et ils sont aujourd'hui consultable sur le site de l'INRA[12].

En décembre 2009, l'AFSSET a publié une synthèse qui retrace la chronologie des autorisations du Chlordécone et pointe plusieurs disfonctionnement dans la gestion du dossier par les autorités[13] :

  1. incapacité à prendre en compte les études réalisées aux États-Unis concernant la toxicité du Chlordécone pour les travailleurs exposés de façon brève et intense mais aussi pour l'environnement à faible dose de façon chronique.
  2. manque de connaissances scientifiques concernant la caractérisation chimique du composé actif et concernant sa toxicité sur l'environnement.
  3. la logique institutionnalisé de prolongation et de reconduction des autorisations provisoires de vente des pesticides.
  4. Le poids excessif accordé aux arguments économiques dans le dossier du chlordécone, au détriments de ceux concernant l'environnement et la santé

Tout en rappelant que l'on ne juge pas les erreurs du passé avec les connaissances d'aujourd'hui, l'INRA[14] souligne :

  1. la demande d'homologation a été rejetée en 1968 et en 1969 avant d'être autorisée en 1972 sans nouvelles données infirmant la toxicité du produit, mais sur des arguments économiques.
  2. Une autorisation provisoire d'un an avait été accordé en 1972, qui a été réexaminée (et prolongée) en 1976. Tout usage entre 1974 et 1976 est à la limite de la légalité, cette usage a été organisé par la filière de production.
  3. Les recherches sur la contamination de l'environnement menées en Guadeloupe à partir de 1975 mettent en évidence l’accumulation du Chlordécone dans les sols, dans les eaux et chez les animaux et malgré les demandes d'analyse complémentaires les recherches systématique de pollution n'ont commencées qu'en 1998
  4. la commission des toxique n'aurait pas dû donner un avis favorable à l'autorisation compte tenu des connaissance dont elle disposait sur la toxicité de la matière active

Ce rapport mais en cause la commission des toxiques pour ces faibles exigences objectives et sa soumission à l'influence des acteurs économique, et mélange des genre entre écaluation et gestion ainsi que l'opacité du ministère de l'agriculture. Enfin le rapport souligne le rôle positif des services de santés, des association de protection de l'environnement, des agents de l'administration et des autres lanceurs d'alerte.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

A lire[modifier | modifier le code]

http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1267.asp

Références[modifier | modifier le code]

  1. La Documentation française, « Caractérisation des groupes de population à risque d'exposition élevée vis-à-vis de la chlordécone via l'alimentation », sur www.ladocumentationfrancaise.fr (consulté le )
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées SPF2018Actu
  3. « Exposition au Chlordécone et prématurité : nouvelles données », sur Salle de presse | Inserm, (consulté le )
  4. Faustine Vincent et Stéphane Foucart, « Scandale du chlordécone aux Antilles : « l’Etat a fait en sorte d’en dire le moins possible » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. Gaëlle Dupont, « L'inquiétant parcours du "chlordécone perdu" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. franceantilles.fr: "Luc Multigner, chercheur épidémiologiste à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) : « Aujourd'hui, on veut savoir si les retards liés à la chlordécone sont réversibles »", 19.09.2012
  7. santepublique.fr: "Facteurs de risque de prématurité en Guadeloupe : résultats de la cohorte Timoun", 9 décembre 2014
  8. lepoint.fr: "CHLORDÉCONE - L'État pointé du doigt dans deux rapports sur un insecticide cancérigène", 24/08/2010, lepoint.fr
  9. ugtg.org: lemonde.fr: "Empoisonnement aux insecticides - Le ministère de l’agriculture mis en cause dans un rapport sur le chlordécone", 25/08/2010
  10. la-croix.com: "Le-ministere-de-l-agriculture-mis-en-cause-dans-l-affaire-du-chlordecone", 2010-08-25
  11. journaldelenvironnement.net: "Chlordécone : le ministère de l’agriculture épinglé", 25 août 2010
  12. « rapports de l'ANSES et de l'INRA de 2009 » (consulté le )
  13. Matthieu fintz, L’autorisation du chlordécone en France 1968-1981 : Contribution à l’action 39 du Plan Chlordécone (article de synthèse), 253 av. du Général Leclerc 94701 Maisons-Alfort Cedex, Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, , 21 p. (lire en ligne), p. II - Sur quelques pistes interprétatives
  14. Pierre-benoit Joly, INRA/SenS et IFRIS, La saga du chlordécone aux Antilles françaises Reconstruction chronologique 1968-20081 (Document réalisé dans le cadre de l’action 39 du plan chlordécone), INRA, coll. « INRA SenS sciences en société », , 82 p. (lire en ligne), p. 1.5 Discussion et 2.5 Commentaires