Utilisateur:El Comandante/Notes de lecture/Mésoamérique/Aztèques

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Les Aztèques à la veille de la conquête espagnole de Jacques Soustelle (édition Hachette Littératures de 2008)[modifier | modifier le code]

Castes sociales[modifier | modifier le code]

« Caciques » (tecuhtli)[modifier | modifier le code]

La couche supérieure de la classe dirigeante se distinguait du reste de la population sous les noms de tecuhtli (« dignitaire », « seigneur »), pour les adultes, et de pilli (équivalent du terme espagnol hidalgo, « fils de »), pour leurs enfants.

Ces dirigeants, que les Conquistadors dénommèrent « caciques », pouvaient être de simples chefs de village ou de calpulli (quartier de la capitale), des fonctionnaires de rang élevé (chef de l'administration des finances, par exemple), des juges importants ou de grands chefs militaires. Ce titre était également donné au dirigeant d'une cité étrangère quand celle-ci était incorporée à l'empire aztèque. Il s'appliquait même à l'empereur et aux dieux (Mictlantecuhtli, par exemple, était le « seigneur de l'inframonde »), mais était en revanche rarement donné aux prêtres, qui avaient leur propre système hiérarchique.

Les tecuhtli étaient désignés à vie par leurs concitoyens, mais toujours avec l'aval du pouvoir central qui devait confirmer ce choix et les nommait parfois directement. Pour chaque fonction, la succession du tecuhtli se faisait presque toujours par un membre de sa famille, généralement son fils, son neveu ou son frère, « pourvu qu'il y en ait un et qu'il soit apte à sa fonction »[1]. Sous Moctezuma II, les tecuhtli constituaient donc une vraie forme d'aristocratie, toutefois moins rigide que celles d'Europe, leurs descendants n'étant jamais assurés de leur succéder, un parent éloigné pouvant être choisi à leur place voire même un membre d'une autre lignée pouvant être nommé d'office par les autorités impériales[2]. Les charges les plus élevées, celles de tlatoani et des quatre « sénateurs » qui l'entouraient, faisaient en revanche l'objet d'une élection plus ouverte, même si, selon Tezozomoc, une réaction aristocratique se serait produite au XVIe siècle, les plébéiens étant écartés de ces fonctions[3].

Les tecuhtli, en contrepartie des fonctions qu'ils assumaient, bénéficiaient d'un prestige mis en évidence par la particule -tzin associée à leur nom, et d'un niveau de vie supérieur caractérisé par leur tenue vestimentaire luxueuse (vêtements, bijoux), par leur tecalli (résidence parfois assez modeste mais toujours plus luxueuse que celle des concitoyens qu'ils dirigeaient et qui devaient à leur chef « le bois et l'eau », c'est-à-dire l'entretien de sa demeure et de ses terres), par les « rations » (en tissus, vêtements, vivres) qu'ils recevaient du pouvoir central et par l'exonération fiscale de toute leur famille.

L'étiquette sociale considérait honorable que les tecuhtlis et les membres masculins de leur famille apprennent et pratiquent, outre l'organisation de l'agriculture et la direction des hommes, certains métiers artisanaux comme plumier, orfèvre ou joaillier pour mieux entretenir leur famille. En revanche, les métiers plus pénibles physiquement de négociant (qui portaient leurs marchandises sur le dos), cultivateur ou bûcheron leur étaient interdits car indignes de leur rang[4].

Prêtres[modifier | modifier le code]

Militaires[modifier | modifier le code]

Négociants (pochteca)[modifier | modifier le code]

Artisans (tolteca, amanteca, teocuitlahuaque)[modifier | modifier le code]

« Plébéiens » (maceualtin)[modifier | modifier le code]

Esclaves (tlatlacotin)[modifier | modifier le code]

Éducation[modifier | modifier le code]

Obligatoire pour tous[5], l'éducation était dispensée dans deux types de collèges : les calmecac, d'une part, monastères où les prêtres préparaient essentiellement les enfants de la classe supérieure aux fonctions sacerdotales et aux postes importants ; et d'autre part les telpochcalli, pour le reste de la population, moins austères et moins dédiés à la formation intellectuelle, où des guerriers confirmés préparaient les jeunes aztèques à la guerre et aux travaux d'intérêt public[6].

Organisation de l'État[modifier | modifier le code]

Grands dignitaires[modifier | modifier le code]

  • Ciuacoatl
  • Tlacochcalcatl
  • Tlacateccatl
  • Tlaitotlac
  • Mexicatl achcauhtli
  • Tecuhtlamacazqui
  • Petlacalcatl
  • Uey calpixqui

Chefs locaux[modifier | modifier le code]

Les autres tecuhtli étaient chargés, en contrepartie de leur niveau de vie et de leur prestige, de diriger militairement le peuple sous leur responsabilité et de le représenter auprès des autorités supérieures, qui pouvaient les convoquer mais qu'ils pouvaient également solliciter pour défendre les intérêts (économiques, territoriaux, etc.) de leur « commune ».

Ils étaient aussi responsables du versement du tribut aux calpixque de l'administration et donc de la gestion de la production agricole.

Ils devaient enfin arbitrer les différends au sein des administrés de leur commune, qui avaient la possibilité de faire appel de ces décisions auprès des juges de Texcoco.

Pour gérer l'ensemble de ces tâches, en fonction de l'importance de la localité qu'ils dirigeaient, ils pouvaient nommer des fonctionnaires qu'ils rémunéraient sur leurs propres fonds.

En particulier, les tecuhtli qui dirigeaient les calpulli (quartiers) de la capitale, et qu'on appelait calpullec, avaient sous leurs ordres, pour chaque tranche de 20 à 100 familles administrées, un fonctionnaire chargé de collecter l'impôt et d'organiser les travaux collectifs d'entretien et de construction. Ces calpullec étaient cependant moins indépendants que les autres tecuhtli : ils étaient en effet entourés d'un conseil de vieux sages, les ueuetque, qu'ils consultaient avant chaque décision, et devaient en outre se rendre tous les jours au palais impérial pour y recevoir les ordres du uey calpixqui. De plus, ils n'avaient presque aucune attribution militaire, les contingents des quartiers de la capitale étant groupés en quatre corps placés sous le commandement de grands chefs militaires.

Fonctionnaires (gouverneurs, calpixque, juges)[modifier | modifier le code]

La justice semble avoir tenu une place importante dans la société aztèque. On trouvait dans les villes et villages de province des juges de première instance (qui pouvaient être simplement le tecuhtli du village lui-même) tandis qu'à Mexico et Texcoco étaient centralisés des juges originaires de différentes régions pour s'occuper des affaires plus importantes. À Texcoco une seule cour d'appel composée de douze juges gérait l'ensemble des appels en procès de l'empire.

La justice était d'autant plus sévère que le coupable avait un rang élevé dans la société aztèque : le plébéien ivre était publiquement roué de coups et tondu sans forcément être mis à mort tandis que le tecuhtli en état d'ivresse était systématiquement exécuté (mais en secret) et, même s'il n'était pas pris scandaleusement ivre en public, le simple fait d'avoir consommé trop d'alcool lui valait le retrait de ses fonctions et de ses titres; de même, était exécuté le tecuhtli qui volait son père tandis que le simple citoyen, réduit en esclavage, gardait la vie sauve[7].

Militaires[modifier | modifier le code]

Religion[modifier | modifier le code]

Hiérarchie sacerdotale[modifier | modifier le code]

  • Les dignitaires de l'Église aztèque étaient les tlenamacac, qui avaient notamment le privilège de participer à l'élection de l'empereur. Parmi eux, les plus puissants étaient les deux quequetzalcoaca (le quetzalcoatl totec tlamacazqui, grand prêtre de Huitzilopochtli, le dieu tribal aztèque, et le quetzalcoatl tlaloc tlamacazqui, grand prêtre de Tlaloc, le dieu des paysans sédentaires nahuas).
  • Les quacuilli dirigeaient les offices et les services des temples de quartier;
  • Les simples prêtres, tlamacazqui, avaient la tâche, lors des rituels, d'assister leurs supérieurs, comme musiciens par exemple;

Dans les monastères nommés calmecac, les prêtres se chargeaient de l'éducation de tous les pilli (fils de dignitaire) et parfois aussi de fils de négociants (à titre exceptionnel, selon Torquemada) voire même de quelques plébéiens (selon Sahagún)[8]. Après avoir été consacrés au dieu des prêtres, Quetzalcoatl, et avoir partagé la vie austère des prêtres jusqu'à au moins leur vingtième année, les novices pouvaient décider de ne pas se marier et der devenir prêtre, tlamacazqui, 'intégrant ainsi véritablement le monde du sacré, ce titre étant donné également à certains dieux comme Quetzalcoatl et Tlaloc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alonso de Zurita, Breve y sumaria relación de los señores y maneras y diferencias que había de ellos en la Nueva España... por el Dr Alonso de çorita, oidor que fué de la Real Audiencia que reside en la muy insigne y gran ciudad de México de la Nueva España, éd. Joaquín García Icazbalceta, col. Nueva Colección de documentos para la historia de México, t.III, Mexico, 1891, p.96 (cité par Soustelle, note 3 de la page 65).
  2. Soustelle, p.66-67.
  3. Histoire du Mexique, t.II, p.189 (cité par Soustelle, note 48 de la page 85) : « il ne convient pas que les Macehuales entrent dans le palais des rois ».
  4. Sahagún, t.II, p.119, rapporte les propos d'un père de famille noble indiquant à ses fils les métiers qu'ils peuvent apprendre (cité par Soustelle, note 74 p.169).
  5. selon Torquemada (cité par Soustelle, note 22 p.203)
  6. Soustelle, p.199-203.
  7. Soustelle, pages 171-172 et 186.
  8. Soustelle, p.78

L'origine des Aztèques de Christian Duverger[modifier | modifier le code]

Le sacrifice humain chez les Aztèques de Michel Graulich[modifier | modifier le code]

Tenochtitlan d'Eduardo Matos Moctezuma[modifier | modifier le code]

El primer mestizaje de Christian Duverger[modifier | modifier le code]

Arqueología mexicana, revue de l'INAH[modifier | modifier le code]