Utilisateur:690084A/deray

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
690084A/deray
Naissance
Décès
Rue Aubry-le-boucher, Paris IV
Profession
Gardien de la paix
Distinctions
Citation à l'ordre de la nation
Scène d'illustration du Petit Journal du 23 janvier 1910

Célestin Deray (1861-1910) était un gardien de la paix de la préfecture de police, décédé en mission, victime du devoir. Son nom figure sur le monument aux morts de la cour du 19 Août.[1]

Biographie[modifier | modifier le code]

Célestin Deray sert dix ans dans l'armée avant de devenir gardien de la paix de la préfecture de police de Paris le , affecté au 4ème arrondissement de la capitale. Il est tué au cours d'une patrouille par un apache anarchiste Jean-Jacques Liabeuf, alias "l'homme hérissé". Il était marié et père de deux enfants.[1]

Victime du devoir[modifier | modifier le code]

Les gardiens de la paix Deray (en haut), Fournes (à droite) et Liabeuf (gros plan)

Samedi . Un simple consommateur du débit de boissons "Aux Caves Modernes" sis au numéro 12 de la rue Aubry-le-boucher dans le 4ème arrondissement de Paris vient alerter les policiers du commissariat de la rue Saint-Merri qu'un individu y cause du scandale et menace de "dégringoler du flic" ; il aurait exhibé une arme de poing et un tranchet. Deux gardiens de la paix en "tenue bourgeoise", Célestin Deray et Lucien Fournès, décident d'attendre que le forcené sorte de l'établissement pour intervenir. Plus loin, ils sont suivis par cinq gardiens de la paix en uniformes, MM. Boulot, Février, Vandon, Castenier et Hédarubagt.[2]

Lorsque Liabeuf sort enfin, les deux agents en civil constatent que celui-ci est habillé d'une longue cape qui ne laisse apparaître que ses mains. Ils tentent de le saisir mais se blessent grièvement les mains sur des brassards hérissés de pointes que le forcené porte sur ses membres.[3]

Les armes utilisées par Liabeuf

Liabeuf exhibe un tranchet long de dix-sept centimètres et poignarde à six reprises la poitrine du gardien de la paix Célestin Deray, et atteint à deux reprises le bras du gardien Fournès. Alertés par la foule, les renforts arrivent rapidement mais se trouvent dans l'incapacité de maitriser l'individu, qui se réfugie dans un petit hôtel de la même rue, au N°4. Il frappe à nouveau le gardien Fournès à la gorge puis il saisit une arme de poing, tire et blesse les gardiens Vandon et Boulot, et atteint une nouvelle fois le gardien Deray mortellement à deux reprises. Le gardien Février porte alors un coup de sabre et neutralise enfin ce que la presse décrira comme "l'homme hérissé".[4] Il faut d'importants renforts policiers pour empêcher la foule de lyncher le meurtrier.[1]

Les obsèques de Célestin Deray ont lieu le 13 janvier dans la cour d'honneur de la préfecture de police en présence de nombreuses personnalités dont Louis Lépine, préfet de police. Les autres intervenants sont décorés de la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement. Cette affaire émeut grandement la population parisienne.[5] Son meurtrier est guillotiné le 1er juillet de la même année dans un climat insurrectionnel.

Sources[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Stéphane Lemercier, Victimes du devoir, éditions du Prévôt, , 336 p., pages 65 et 66
  2. « L’exécution de Liabeuf », Ouest-Eclair,‎
  3. « Les actualités du 9 janvier 1910 - CPA Scans », sur cpascans.canalblog.com (consulté le )
  4. « Scène de carnage », Le Figaro,‎
  5. « Les obsèques du gardien de la paix Deray », Le Figaro,‎