Triệu Thị Trinh
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Triệu Thị Trinh (Chữ nho: 趙氏貞), connue en vietnamien sous le nom de Triệu Ẩu (趙嫗) ou Bà Triệu (婆趙, Dame Triệu) ( - 248) est une femme vietnamienne ayant dirigé victorieusement un mouvement de résistance contre les Chinois. Elle est souvent décrite comme la « Jeanne d'Arc vietnamienne »[1],[2].
Enfance
Triệu Thị Trinh est née le dans le village de Son Trung, dans le district de Trieu Son (province de Thanh Hoa). À l'époque, la région est dominée par le royaume Wu, l'un des Trois Royaumes chinois. Elle perd ses parents alors qu'elle est encore une enfant, et est élevée par son grand frère et sa femme jusqu'à ses vingt ans, où elle fut - dit-on - traitée comme une esclave.
Révolte
À vingt ans, Triệu Thị Trinh s'enfuit dans la jungle, réunit des unités militaires dispersées et met en place son propre camp militaire. Son frère essaie de lui faire changer d'avis, elle lui aurait alors répondu :
“Je ne me résignerai jamais à ce que des femmes courbent l'échine pour devenir de simples concubines. Je veux (...) suivre les vents puissants, tuer les baleines de la Mer de l'Est, combattre les Wu et gagner l'indépendance.”
À 23 ans, Thị Trinh a déjà battu trente fois les Wu et a réussi à libérer une région du Nord Viêt Nam, qu'elle révendique comme son propre territoire. On raconte qu'elle combat alors sur le dos d'un éléphant, vêtue d'une armure dorée et portant une épée dans chaque main.
Défaite
En 248, les Wu réussissent finalement à battre l'armée de Thị Trinh et a reprendre possession du territoire qu'ils avaient perdu. Pour protéger son honneur et éviter de tomber vivante aux mains des Chinois, elle se suicide en se jetant dans une rivière. Une autre version de son suicide affirme qu'elle se serait laissée piétiner par ses éléphants.
Controverse
Une controverse existe quant à l'existence réelle de Triệu Thị Trinh. Elle n'est en effet mentionnée dans aucun registre vietnamien de l'époque et n'apparaît pas non plus dans les registres chinois.
Impact
Le souvenir de Triệu Thị Trinh reste vivace au Viêt Nam. De nombreuses rues portent son nom dans le pays. Une fête nationale lui est aussi dédiée, ainsi qu'un grand festival qui a lieu au temple de Bà Triệu au début du mois d'avril.
Pour certains historiens, l’histoire de Triệu Thị Trinh, comme celle des sœurs Trưng, est la preuve de l’existence d’une société vietnamienne pré-chinoise fondée sur un pouvoir matriarcal.
Notes et références
- Khăć Viện Nguyêñ, Viêt Nam: une longue histoire - Page 26 : 1999 "fonctionnaires chinois et leurs descendants installés dans le pays sont « vietnamisés »; avec les fonctionnaires et les... à une autre jeune femme, Dame Trieu, de déclencher en 248 dans la province de Cuu Chan (actuellement Thanh Hoa) un..."
- Catherine Noppe, Jean-François Hubert - Arts du Viêt Nam: la fleur du pêcher et l'oiseau d'azur, 2002 - Page 28 "En 248, une autre héroïne militaire, la Dame Triêu (Bà Triệu), s'illustra elle aussi en combats contre l'occupant."
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Chen Shou. Sanguo Zhi.
- La naissance du Viêt Nam, par Keith Taylor (en)birth of viêt on Google