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Sultanat de Tadjourah

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Le sultanat de Tadjourah (on trouve aussi la graphie Tadjoura) est une ancienne entité politique afar de la Corne de l'Afrique. Il se situait dans la partie nord-ouest du territoire devenu en 1977 la République de Djibouti.

Histoire

Le sultanat de Tadjourah est fondé au XVe siècle selon des récits afars. Au XIVe siècle, son territoire aurait été sous l'autorité des dirigeants de Zeila[1].

En 1875, l'Égypte, qui a obtenu de l'empire ottoman la souveraineté sur les côtes occidentales de la mer Rouge, lance une offensive sur l'intérieur de la Corne. Une troupe part de Tadjourah sous la direction du Suisse Werner Munzinger. Cette armée est écrasée vers Afambo, mais des troupes égyptiennes restent ensuite présentes à Tadjourah.

Le , le sultan de Tadjourah, «Hamed ben Mohamed (…) s’engage à ne signer de traité avec aucun autre pays sans l’assentiment du Commandant d’Obock»[2], ce qui en droit international (principalement européen alors) de l'époque est interprété comme l'acceptation d'un protectorat français. Le , lendemain du départ des troupes égyptiennes, la ville est formellement occupée par la France. Cependant, l'administration française ne s'y installe qu'à partir de 1928.

À cette date, Húmmed Mahámmad est imposé comme sultan par l'administration coloniale de la Côte française des Somalis, en dépit de l'ordre de succession prévu[1]. Cela consacre la perte d'autonomie du sultanat face à l'administration, coloniale jusqu'en 1977, puis djiboutienne. Le titulaire de la charge est depuis rémunéré par l'administration, en plus des redevances qu'il peut éventuellement obtenir des habitants pour l'utilisation de terrains de pâturages ou divers services[1].

Les sultans

Liste de «sultans» (ou dardars) de Tadjourah[1]. À partir de 1620, deux branches descendantes de Mahámmad, par Burhan et Dîni, occupent la fonction alternativement avec celle de «vizir» (bonoïta). Il y a cependant des ruptures, comme en 1680 (à moins qu'il ne manque un titulaire qui serait Mûsa b. Kâmil) ou en 1770 (à moins qu'il ne manque Nassâr b. Mahámmad).

  • c. 1450 : ’Asa Kâmil
  • c. 1480 : Shehém
  • c. 1510 : Hindiwân
  • c. 1540 : Hámad
  • c. 1570 : Húmmad
  • c. 1600 : Mahámmad
  • c. 1620 : Burhan b. Mahámmad
  • c. 1620 : Dîni b. Mahámmad[3]
  • c. 1655 : Kâmil b. Burhan
  • c. 1655 : Hámad b. Dîni
  • c. 1680 : Dîni b. Hámad[4]
  • c. 1705 : Hámad b. Mûsa
  • 1705 : Mahámmad b. Dîni
  • c. 1740 : Mahámmad b. Hámad
  • c. 1770 : Hámad b. Nassâr
  • c. 1770 : Húmmad b. Mahámmad
  • c. 1800-1820 : Mandáytu b. Hámad
  • 1821-1859 : «Ad’Allom» Mahámmad b. Húmmad
  • 1860-1862 : Mahámmad b. Mandáytu
  • 1863-1879 : Húmmad b. «Ad’Allom» Mahámmad
  • 1880-1912 : Hummad b. Mahámmad b. Mandáytu
  • 1913-1927 : Mahámmad b. Arbâhim
  • 1928-1962 : Húmmed b. Mahámmad
  • 1964-1984 : Habíb b. Hámad b. Húmmad b. Mahámmad b. Mandáytu
  • 1985-2019 : ’Abdulkâdir «’Abdo» b. Húmmed b. Mahámmad

Notes et références

  1. a b c et d Didier Morin, 2004.
  2. Voir le texte sur la base Choiseul du ministère des Affaires étrangères.
  3. 1630 selon worldstatesmen.org.
  4. Ou la variante depuis Kâmil b. Burhan : Mahámmad b. Dîni; Mûsa b. Kâmil; Nassâr b. Hámad. Pour worldstatesmen.org, on a aussi en 1680 : Musa b. Kamil ou Nasser b. Hamad.

Bibliographie

  • Morin (Didier), Dictionnaire historique afar (1288-1982), Paris, Karthala, 2004, 303 p., s.v. «Tadjoura», p. 250-259.

Article connexe

Lien externe