Service militaire en Israël

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Le service militaire est obligatoire en Israël, sauf en cas d'inaptitude au service (c'est-à-dire sauf en cas de problèmes physiques ou mentaux). La durée du service est de 2 ans et 8 mois pour les hommes, et de 2 ans pour les femmes.

Critères d’exemption[modifier | modifier le code]

Sont exemptés du service militaire :

  • les Arabes israéliens, quelle que soit leur confession religieuse (certains d'entre eux se portant tout de même volontaires),
  • la plupart des Juifs Haredim (Ultraorthodoxes) qui se consacrent à l'étude religieuse[1],
  • les femmes mariées, enceintes ou se déclarant pratiquantes.
  • les Olim (nouveaux immigrants) bénéficient eux aussi de nombreux avantages (notamment en ce qui concerne la durée et l’exemption du service), selon l’âge, le profil médical et la situation familiale de l’ayant droit[2].

Les religieux[modifier | modifier le code]

Pour ce qui est de Juifs ultra-orthodoxes, les haredim, ils bénéficiaient depuis la création de l'état d'une exemption sous forme d’un sursis militaire renouvelable. Ce statu quo religieux concédé par David Ben Gourion et qui a tenu jusqu’à nos jours alors que les Haredim étaient moins nombreux, était remis en cause depuis 2013 en raison de leur nombre croissant et de l'injustice ressentie face à une mesure d'exception en démocratie. Une loi adoptée le 12 mars 2014 l'abroge et devait prendre effet en 2017[3]. Toutefois, le 24 novembre 2015, la Knesset vote un amendement qui repousse la fin de l'exemption automatique à six ans donc, soit jusqu'en 2023[4]. Puis, la question du service militaire des Haredim n'étant toujours pas résolue, la Cour suprême donne jusqu'au 2 décembre 2018 au gouvernement pour adopter une législation régulant le service militaire pour les membres de la communauté ultra-orthodoxe israélienne[5], lequel délai est prolongé le 2 décembre 2018 jusqu'au 15 janvier 2019 par la Cour suprême[6]. Un bataillon expérimental, Netsah Yehouda, a été créé en 1999 avec pour mission de tenter l'intégration de jeunes volontaires ultra-orthodoxes.

Les femmes conscrites[modifier | modifier le code]

Au lieu de l'intégration au sein de Tsahal, les femmes peuvent effectuer pendant un ou deux ans le Sherout Léoumi, un service civil d'intérêt général.

Cependant, même dans le cas d’un service militaire normal, les femmes sont rarement intégrées dans les unités combattantes, le plus souvent cantonnées à des tâches administratives ou médico-sociales, ainsi qu’à des postes d’intendance et de maintenance du matériel. En 2011, les femmes représentent 3 % des soldats combattants de l'armée israélienne et 15 % des techniciens. Cette tendance est à la hausse[7].

Le service militaire et son rôle d’intégration social[modifier | modifier le code]

L'armée est considérée comme un passage essentiel à l'intégration au point de constituer le creuset de la nation, l'agent d'intégration par excellence. Le service militaire est une expérience autant culturelle que nationale mais également personnelle au sens où il marque un passage vers la vie adulte très marquant. Il est l'occasion également d'un apprentissage de l'histoire nationale. Ainsi, il est d’usage aussi que chaque conscrit aille prêter serment au milieu des ruines de l’antique forteresse de Massada, dernier bastion juif à avoir résisté héroïquement jusqu’à la mort aux légions romaines durant la Guerre des Juifs en l’An 73. Les mots prononcés étant : « Massada ne tombera pas une nouvelle fois » (« Chenit Matzada lo tipol »[8]).

Objection de conscience[modifier | modifier le code]

Manifestation de refuzniks en Israël.
Les refuzniks (hébreu סרבנים (sarvanîm), de sarav : il a refusé) sont des objecteurs de conscience israéliens, qui refusent de servir dans Tsahal, l'armée d'Israël. Certains de ces soldats refusent notamment de servir dans les territoires palestiniens occupés[9],[10],[11]. C'est un mouvement minoritaire, quoiqu'en développement, bien que l'objection de conscience soit interdite aux hommes en Israël et juste tolérée pour les femmes[12],[13],[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Samia Chouchane, « Servir Dieu ou la nation? Les communautés religieuses d'Israël et la question du service militaire »,in, Servir. Engagement, dévouement, asservissement : les ambigüités du lien social, sous la direction de Frédéric Mollé, Paris, L'harmattan, Logiques Sociales, 2011[1]
  2. « Qui Doit Servir à l’Armée ? », sur site de Tsahal
  3. Marie de Vergès, « Service militaire en Israël : "L'exemption des ultra-orthodoxes n'est plus justifiable" », sur L'Express, (consulté le )
  4. « Le Parlement israélien prolonge l'exemption militaire des ultra-orthodoxes », sur L'Orient - Le Jour,
  5. « L’État a jusqu’à décembre pour solutionner la conscription des haredim », sur The Times of Israel,
  6. « Netanyahu obtient un nouveau report sur la conscription des ultra-orthodoxes », sur The Times of Israel,
  7. D'après Gila Kalifi-Amir, conseillère du chef d’État-major aux Affaires Féminines, citée dans l'article «De plus en plus de soldates au sein de l'armée israélienne», blog officiel de Tsahal, 2011-11-01
  8. Alain Louyot, La forteresse du sionisme, L'Express, 28 août 2002, (mis à jour le 1er juin 2006)
  9. « Les « refuzniks » contre l'occupation, « infrastructure du terrorisme » », Le Monde,‎ .
  10. Mouna Naim, « Appels à la reconnaissance d'un « droit à l'objection » en Israël », Le Monde,‎ .
  11. « Un objecteur de conscience refuse de servir dans les territoires occupés », Le Monde,‎ .
  12. (en) Refuseniks: Three Israeli soldiers tell why they will not serve in the occupied territories Bonnie Azab Powell, UC Berkeleys News, .
  13. « Trois objecteurs de conscience israéliens devant la Cour martiale », Le Monde,‎ .
  14. « En Israël, cinq objecteurs de conscience sont condamnés à un an de prison pour l'exemple », Le Monde,‎ .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]