Russula japonica

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Russule du Japon

Russula japonica
Description de cette image, également commentée ci-après
Isé-ji (Japon) Russule 'faux lactaire blanc'
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Ordre Russulales
Famille Russulaceae
Genre Russula

Espèce

Russula japonica
Hongo 1954

Russula japonica, la Russule du Japon, est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des russulacées, décrite en 1954[1] comme endémique par le mycologue japonais Tsuguo Hongo, mais assortie du nom japonais シロハツモドキ [白初擬 shiro-hatsu-modoki] = Fausse russule sans lait, autrement dit « Russula pseudo-delica », ce qui traduit son hésitation, avant de la synonymiser à la R. pseudodelica de Lange en 1965[2]. En 1982, elle retrouve son statut d'espèce japonaise endémique et donc distincte de l'espèce européenne.

Synonymes hétérotypiques[modifier | modifier le code]

Russula pseudodelica[3] ss. Hongo, non Lange

Russula japonica 2000-07

Description[modifier | modifier le code]

  • Chapeau : 6-14 (20)cm, convexe mais avec le centre déjà déprimé, puis en entonnoir (mais moins creusé que 'R. delica' qui est dite "en liseron"). Surface sèche, lisse ou finement poudrée, d'abord blanc puis jaune sordide à brun sale. Marge souvent ondulée[4].
  • Lames : libres puis, le chapeau s'ouvrant, souvent décurrentes, blanches puis crème ocracé pâle (mais plus foncé que 'R. delica'), enfin beige sordide (sans reflets bleuâtres), vite tachées d'ocre-rouille très serrées, étroites (1-4 mm)[5].
  • Réaction au sulfate de fer :Nulle/Subnulle. Réaction au phénol : Banale
  • Stipe : trapu, 3-6 x 1,2–2 cm, cylindrique ou atténué à la base, surface ridulée ou ruguleuse, blanc, plein puis spongieux[4].
  • Chair : Immuable, épaisse dans le chapeau, dure, blanche, presque insipide, parfois amariuscule. Odeur Faible ou nulle.
  • Couleur de la sporée: crème à ocre pâle (Pallidosporée, Ochrosporée).
  • Microscopie : Spore ovoïdes 6-7(8) x 4,7-6 µm, ornées de verrues minuscules plus ou moins coniques, parfois reliées entre elles. Cheilocystides et pleurocystides 40-60 x 9-10 µm, cylindriques à fusiformes ou en massue, atténuées en pointe au sommet, très allongées, minces et mucronées.
Russula japonica 1996 0922 Fushimi-Inari 01

Écologie[modifier | modifier le code]

Sous feuillus. Été-automne, pas rare en forêts tempérées à chaudes et humides, formant des ronds de fées sous divers feuillus, surtout Quercus serrata (en), Q. acutissima et Castanopsis cuspidata. Japon.

Comestibilité[modifier | modifier le code]

Donnée comme comestible en 1965 (Imazeki & Hongo, vol. 2 p. 193), puis la toxicité est dite « variable selon les individus »[5] en 1988 (Imazeki, Otani & Hongo p.579). Or, en à Kumamoto, il a suffi à deux ramasseurs d'en goûter et de recracher un petit morceau pour souffrir pendant 10 jours d'un œdème de la langue et de la bouche, accompagné de paresthésies de tout le corps avec affaiblissement général. Comble de traîtrise, la saveur était agréable! Ces récoltes toxiques évoquent l'existence de "races chimiques" dans le "complexe Russula japonica"[6],[7].

Confusions possibles[modifier | modifier le code]

C'est un sosie nippon de Russula delica, à lames extrêmement serrées et étroites, un pied toujours très court et appointi à la base (comme la Russula flavispora de Blum ex Romagnesi) et à chair insipide ou très légèrement amère. Se distingue de R. delica par :

  • le diamètre du chapeau supérieur (20 cm), moins creusé et contrastant avec le pied très court
  • la marge souvent festonnée-ondulée
  • le serrage extrême des lames (au point de simuler une surface unie)
  • des lames très étroites (1–4 mm), vite tachées d'ocre-rouille
  • jamais de reflets bleuâtres dans les lames
  • une sporée plus foncée, ocre, visible dans la couleur des lames à maturité Une espèce voisine du Costa Rica, sous Quercus et une autre possible, prioritaire si synonyme, est R. vesicatoria[8], qui est associée aux pins dans l'est des États-Unis, selon B. Buyck.
Russula japonica 2000-07 a

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Yoshikawa K, Kaneko A, Matsumoto Y, Hama H, Arihara S. (2006) Russujaponols A-F, illudoid sesquiterpenes from the fruiting body of Russula japonica. Journal of Natural. Products, 69, 1267-1270.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acta phytotaxonomica et geobotanica, Kyoto, 15(4), p. 102
  2. Imazeki R., Hongo T. (1965). Genshoku Nihon Kinrui Zukan [Atlas en couleur des champignons du Japon]. Vol. 2, 224 pp.; しろはつもどき p. 103, no. 193. Osaka; Hoikusha Publishing Co., Ltd. (ISBN 4586300426)
  3. Une Russule très intéressante : Russula pseudodelica Lange 1926 (nec J. Schaef) sec. Blum par Marcel LECOMTE
  4. a et b Diagnose no. 579 in Imazeki, R. & Hongo, T., 1987 : 原色日本新菌類図鑑 Tome 1, Nouvel atlas en couleur des champignons du Japon (ISBN 4-586-30075-2)
  5. a et b Imazeki, R., Otani, Y. & Hongo, T., 1988 : 日本のきのこ (Fungi of Japan), p. 357, (ISBN 4-635-09020-5)
  6. (en) Kazuko Yoshikawa, Azusa Kaneko, Yuki Matsumoto et Hiroshi Hama, « Russujaponols A−F, Illudoid Sesquiterpenes from the Fruiting Body of Russula japonica », Journal of Natural Products, vol. 69, no 9,‎ , p. 1267–1270 (ISSN 0163-3864 et 1520-6025, DOI 10.1021/np068006a, lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) Marco Clericuzio, Gianluca Gilardoni, Omar Malagòn et Giovanni Vidari, « Sesquiterpenes of Lactarius and Russula (Mushrooms): An Update[1] », Natural Product Communications, vol. 3, no 6,‎ , p. 1934578X0800300 (ISSN 1934-578X et 1555-9475, DOI 10.1177/1934578x0800300626, lire en ligne, consulté le )
  8. Bills GF. Russula vesicatoria and Russula angustispora sp. nov. two confusing species of Russula subsection Lactarioideae. Mycotaxon. 1986 Jun;25(2):607-620.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Russula japonica 2000-0708 Isé-ji

Lien externe[modifier | modifier le code]