Questionnaire SCOFF

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Le questionnaire SCOFF utilise un acronyme pour faire référence aux cinq principaux points abordés dans le test, conçu pour une utilisation par des non-professionnels, pour évaluer la présence éventuelle d'un trouble alimentaire. La SCOFF a été développé en 1999, par Morgan et al.[1], en Angleterre. L’objectif des auteurs était de développer une échelle fiable, simple et rapide permettant de repérer les sujets à risque et atteints de TCA, pour le dépistage et l’utilisation épidémiologique. Le questionnaire SCOFF a été testé et validé dans une population de patientes atteintes de TCA et un groupe contrôle. Cette étude a montré une sensibilité de 100 % et une spécificité de 87,5 %. Ces résultats ont été confirmés par la suite, en médecine générale et scolaire [2],[3]. La SCOFF a été adopté comme un instrument de dépistage standard au Royaume-Uni.

Depuis lors, cette échelle a été traduite en espagnol [4], en catalan [5], en italien [6], en chinois [7], en allemand [8], en finlandais [9], hébreu [10], et retrouve une efficacité et une validité comparables aux études anglo-saxonnes.

Une traduction française non validée est disponible [11], cependant, dans une étude épidémiologique, elle a mis en évidence une prévalence élevée des TCA dans une population étudiante [12], posant la question d’une éventuelle surestimation liée à des questions de concordance sémantique imparfaite. L’adaptation culturelle, à la langue et à la culture française et l'étude de validation ont été faites par Garcia et al. [13] dans un premier temps dans une population d’étudiants universitaires, atteints et non atteints d’un trouble de conduites alimentaires. Dans cette étude la meilleure valeur seuil du SCOFF-F (SCOFF-Française) était de deux ou plusieurs réponses positives. Pour un seuil supérieur ou égal à deux, la sensibilité du SCOFF-F était de 94,6 % et la spécificité de 94,8 % et l’aire sous la courbe mesurée est égale à 96,2 %. La valeur prédictive négative (VPN) est de 99 % et la valeur prédictive positive (VPP) de 65 %. Cette étude a démontré que la version française du questionnaire SCOFF est fiable et précise pour la détection des femmes avec un TCA dans une population d’étudiants à risque pour un TCA.

Dans un deuxième temps les caractéristiques psychométriques ont été évaluées dans une population de patients atteints d’un TCA, pour évaluer la fiabilité de la version française de l’échelle SCOFF pour le dépistage des TCA dans une population à haut risque d’un TCA [14]. Cette étude montre qu'avec une valeur seuil d’au moins deux questions positives, la sensibilité, la spécificité, et la surface sur la courbe du questionnaire SCOFF-F sont de 94,6 %, 94,7 % et 97,9 % respectivement. Le coefficient Kappa de Cohen entre le SCOFF-F et la MINI est de 89 %. Les résultats de cette étude confirment la fiabilité de l’échelle SCOFF-F pour le dépistage et facilitation du diagnostic des troubles de la conduite alimentaire chez une population de patientes francophones dans un contexte clinique. La SCOFF-F peut ainsi, être utilisé comme une pour les cliniciens ou un outil pour réduire l’intervalle jusqu’au le diagnostic et par conséquent améliorer le pronostic des TCA.

Notation[modifier | modifier le code]

Un point est attribué pour chaque "oui" ; un score supérieur à deux (≥2) indique un possible cas d'anorexie mentale ou de boulimie[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. J. F. Morgan, F. Reid et J. H. Lacey, « The SCOFF questionnaire: assessment of a new screening tool for eating disorders », BMJ (Clinical research ed.), vol. 319, no 7223,‎ , p. 1467–1468 (ISSN 0959-8138, PMID 10582927, PMCID PMC28290, lire en ligne, consulté le )
  2. Amy J. Luck, John F. Morgan, Fiona Reid et Aileen O'Brien, « The SCOFF questionnaire and clinical interview for eating disorders in general practice: comparative study », BMJ (Clinical research ed.), vol. 325, no 7367,‎ , p. 755–756 (ISSN 1756-1833, PMID 12364305, PMCID PMC128378, lire en ligne, consulté le )
  3. Lin Perry, John Morgan, Fiona Reid et Joan Brunton, « Screening for symptoms of eating disorders: reliability of the SCOFF screening tool with written compared to oral delivery », The International Journal of Eating Disorders, vol. 32, no 4,‎ , p. 466–472 (ISSN 0276-3478, PMID 12386911, DOI 10.1002/eat.10093, lire en ligne, consulté le )
  4. Javier Garcia-Campayo, C. Sanz-Carrillo, J. A. Ibañez et S. Lou, « Validation of the Spanish version of the SCOFF questionnaire for the screening of eating disorders in primary care », Journal of Psychosomatic Research, vol. 59, no 2,‎ , p. 51–55 (ISSN 0022-3999, PMID 16185998, DOI 10.1016/j.jpsychores.2004.06.005, lire en ligne, consulté le )
  5. Pilar Muro-Sans, Juan Antonio Amador-Campos et John F. Morgan, « The SCOFF-c: psychometric properties of the Catalan version in a Spanish adolescent sample », Journal of Psychosomatic Research, vol. 64, no 1,‎ , p. 81–86 (ISSN 0022-3999, PMID 18158003, DOI 10.1016/j.jpsychores.2007.06.011, lire en ligne, consulté le )
  6. M. Siervo, V. Boschi, A. Papa et O. Bellini, « Application of the SCOFF, Eating Attitude Test 26 (EAT 26) and Eating Inventory (TFEQ) Questionnaires in young women seeking diet-therapy », Eating and weight disorders: EWD, vol. 10, no 2,‎ , p. 76–82 (ISSN 1124-4909, PMID 16114220, lire en ligne, consulté le )
  7. Sau Fong Leung, Ka Li Lee, Sze Man Lee et Sik Chi Leung, « Psychometric properties of the SCOFF questionnaire (Chinese version) for screening eating disorders in Hong Kong secondary school students: a cross-sectional study », International Journal of Nursing Studies, vol. 46, no 2,‎ , p. 239–247 (ISSN 1873-491X, PMID 18945428, DOI 10.1016/j.ijnurstu.2008.09.004, lire en ligne, consulté le )
  8. Beate Herpertz-Dahlmann, Nora Wille, Heike Hölling et Timo D. Vloet, « Disordered eating behaviour and attitudes, associated psychopathology and health-related quality of life: results of the BELLA study », European Child & Adolescent Psychiatry, vol. 17 Suppl 1,‎ , p. 82–91 (ISSN 1018-8827, PMID 19132307, DOI 10.1007/s00787-008-1009-9, lire en ligne, consulté le )
  9. Sini Lähteenmäki, Terhi Aalto-Setälä, Jaana T. Suokas et Suoma E. Saarni, « Validation of the Finnish version of the SCOFF questionnaire among young adults aged 20 to 35 years », BMC psychiatry, vol. 9,‎ , p. 5 (ISSN 1471-244X, PMID 19200401, PMCID PMC2656502, DOI 10.1186/1471-244X-9-5, lire en ligne, consulté le )
  10. Dorit Nitzan Kaluski, Barnabas K. Natamba, Rebecca Goldsmith et Tal Shimony, « Determinants of disordered eating behaviors among Israeli adolescent girls », Eating Disorders, vol. 16, no 2,‎ , p. 146–159 (ISSN 1064-0266, PMID 18307114, DOI 10.1080/10640260801887303, lire en ligne, consulté le )
  11. « Troubles mentaux : Dépistage et prévention chez l'enfant et l'adolescent », sur www.ipubli.inserm.fr (consulté le )
  12. S. Grigioni, M. Beaucreux, J. Ladner et P. Déchelotte, « P068 Perception du poids, modes de consommation et troubles du comportement alimentaire chez 1 744 étudiants de l’agglomération rouennaise », Nutrition Clinique et Métabolisme, vol. 21,‎ , p. 78–79 (DOI 10.1016/s0985-0562(07)78870-2, lire en ligne, consulté le )
  13. Frederico Duarte Garcia, Sébastien Grigioni, Samir Chelali et Gilles Meyrignac, « Validation of the French version of SCOFF questionnaire for screening of eating disorders among adults », The World Journal of Biological Psychiatry, vol. 11, no 7,‎ , p. 888–893 (ISSN 1562-2975, DOI 10.3109/15622975.2010.483251, lire en ligne, consulté le )
  14. Frederico Duarte Garcia, Sébastien Grigioni, Elodie Allais et Emmanuelle Houy-Durand, « Detection of eating disorders in patients: validity and reliability of the French version of the SCOFF questionnaire », Clinical Nutrition (Edinburgh, Scotland), vol. 30, no 2,‎ , p. 178–181 (ISSN 1532-1983, PMID 20971536, DOI 10.1016/j.clnu.2010.09.007, lire en ligne, consulté le )
  15. « SCOFF, the development of an eating disorder screening questionnaire. », Int J Eat Disord, vol. 43, no 4,‎ , p. 344–51 (PMID 19343793, DOI 10.1002/eat.20679)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]