Politique étrangère de la Côte d'Ivoire

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La politique étrangère de la Côte d'Ivoire débute avec l'indépendance du pays le .

Relations avec le Mali[modifier | modifier le code]

La Côte d'Ivoire et le Mali ont des relations très fortes. Plus de trois millions de Maliens vivent en Côte d'Ivoire et les échanges commerciaux sont importants entre les deux pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)[1].

En , la France annonce son retrait du Mali où elle menait l'opération Barkhane. Le pouvoir malien se rapproche du groupe Wagner pour lutter contre différents groupes islamistes (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, État islamique en Afrique de l'Ouest, …) dans le cadre de la guerre du Mali. La situation se tend entre le Mali et la France et ses alliés régionaux dont la Côte d'Ivoire.

Le , 49 militaires ivoiriens atterrissent à l'aéroport international Modibo-Keïta de Bamako. Ils sont accusés par le Mali d'être des mercenaires alors que la Côte d'Ivoire considère qu'ils arrivaient pour une mission de l'Organisation des Nations unies, détachés auprès d'une entreprises allemande, sous-traitante des Casques bleus allemands de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)[2]. Mais l'ONU ne peut prouver dans quel cadre ces soldats auraient dû être déployés et affirme que ces soldats ne sont ni déployés dans le cadre de la Minusma, ni en soutien à celle-ci[3],[4]. Les 49 soldats sont arrêtés puis inculpés[5]. Le chef d'État malien Assimi Goïta demande comme condition à la libération des soldats, l'expulsion d'opposants maliens réfugiés en Côte d'Ivoire[1]. Si aucun nom n'est donné officiellement, certains journalistes mentionnent ceux de Karim Keïta, Boubou Cissé et de Tiéman Hubert Coulibaly[3]. Les 3 femmes soldates sont libérées en septembre 2022. Le Togo mène une médiation dans la crise[3],[5].

En , Téné Birahima Ouattara, ministre de la Défense ivoirien et frère du président Alassane Ouattara se rend au Mali pour négocier la libération des 46 soldats encore prisonniers[6]. Un mémorandum est signé[5]. Quelques jours plus tard, les 46 soldats sont jugés et condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et 2 millions de Franc CFA d'amende pour différents chefs d'accusation dont l'« atteinte à la sûreté extérieure de l'État »[7]. Les trois soldates sont elles condamnées par contumace à la peine de mort et à 10 millions d'euros d'amende[8].

Début , Assimi Goïta accorde sa grâce aux 49 soldats ivoiriens[9]. Les soldats retournent alors en Côte d'Ivoire le [10].

Au retour des soldats, le président Ouattara déclare souhaiter la normalisation des relations bilatérales[10]. Assimi Goïta exprime de son côté le souhait de « relations fraternelles »[5]. Lors d'une conversation téléphonique se tenant peu après, le président Ouattara invite son homologue malien à effectuer une visite en Côte d'Ivoire (après une première invitation effectuée fin décembre et tenue secrète jusque-là)[11],[12].

Relations avec les États-Unis[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b David Baché, « Militaires ivoiriens détenus au Mali: nouveau tournant dans la crise entre Bamako et Abidjan », Radio France internationale,
  2. David Baché, « Mali: 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako, des «mercenaires» selon les autorités », RFI,
  3. a b et c David Baché, « Mali-Côte d’Ivoire: ce qui bloque pour les 46 soldats toujours détenus », RFI,
  4. « Pour l’ONU, les soldats ivoiriens à Bamako ne faisaient pas partie de la Minusma, Abidjan insiste », RFI,
  5. a b c et d « Mali: le président de la transition gracie les 49 soldats ivoiriens arrêtés en juillet », RFI,
  6. David Baché, « Affaire des 46 soldats ivoiriens: les dessous de l'accord Bamako-Abidjan toujours inconnus », Radio France internationale,
  7. Florence Richard, Baudelaire Mieu, Manon Laplace et Anna Sylvestre-Treiner, « Mali : 20 ans de prison pour les 46 soldats ivoiriens », Jeune Afrique,
  8. Serge Daniel, « Mali: les 46 soldats ivoiriens condamnés à 20 ans de prison », Radio France internationale,
  9. « Mali : les 49 soldats ivoiriens condamnés ont été graciés par le chef de la junte », AFP et Le Monde,
  10. a et b « Les 46 militaires ivoiriens ont atterri à Abidjan après la grâce présidentielle malienne », Radio France internationale,
  11. Serge Daniel, « Abidjan souhaite réchauffer ses relations avec Bamako », Radio France internationale,
  12. Vincent Duhem et Florence Richard, « Alassane Ouattara invite Assimi Goïta pour une visite officielle en Côte d’Ivoire », Jeune Afrique,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]