Paul Augustin de Porrade

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Paul Augustin de Porrade
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Directeur de l'Académie de Marseille
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Paul Augustin Porrata de Porrade, dit l'abbé de Porrade, né le à Marseille où il est mort le , est un érudit et membre de l'Académie de Marseille.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Augustin de Porrade est le fils de Pierre Porrata de Porrade, écuyer de Marseille[1], et de Françoise Thérèse de Menc, fille de Jean, seigneur de Campagne, conseiller à la Chambre des comptes de Provence. Pierre de Porrade est un ami de Blaise Pascal et proche des idées du jansénisme. Paul Augustin a un frère, Jean François, qui est lieutenant de la sénéchaussée de Marseille[2].

Il est destiné à entrer dans les ordres et son oncle, Jacques de Porrade, chanoine de la Major, résigne un bénéfice en sa faveur alors qu'il vient d'avoir quatorze ans. Il fait ses études au collège de l'Oratoire de Marseille puis au collège de Beauvais à Paris pour y suivre les cours de philosophie. Il suit ensuite des cours à la Sorbonne où il soutient brillamment sa thèse. Il revient à Marseille pour entrer dans les ordres mais les idées jansénistes défendues par sa famille et pendant son instruction lui ont fermé cette possibilité. Il retourne alors à Paris pour participer à un projet d'encyclopédie pour lequel il devait travailler sur les sujets à la lettre A en histoire religieuse, mais ce projet échoue et il doit revenir à Marseille où il va essayer d'obtenir un sous-diaconat mais il se heurte à l'opposition de Mgr de Belsunce à cause du jansénisme de la famille. Il obtient d'échanger son canonicat à la Major contre le prieuré de Belgentier.

De retour à Marseille, il accueille durant la peste de 1720 dans sa bastide de Saint Loup, plusieurs personnalités de la ville afin de former le noyau fondateur de la future Académie de Marseille[3]. Parmi ceux-ci, Antoine-Louis de Chalamont de La Visclède, qui propose de transformer le projet d'académie des sciences en académie des lettres[4]. En 1727, Mgr de Belsunce veut le frustrer de son fauteuil de l'Académie de Marseille qui vient de lui être attribué car il est soupçonné de jansénisme. L'Académie ne voulant pas commencer ses premiers travaux sans la participation d'un membre qui avait contribué à son établissement en réfère au Maréchal de Villars, protecteur de l'Académie. L'affaire est portée auprès du cardinal de Fleury qui arrange pacifiquement le contentieux : Porrade est maintenu dans ses fonctions et la séance inaugurale peut avoir lieu en sa présence le .

En 1728 il retourne à Paris où il fait la connaissance de nombreux savants. Absent de Marseille ses confrères de l'Académie le nomme en 1730 vétéran. En 1748 il revient définitivement à Marseille et reprend son fauteuil. En 1756, il est élu président de l'académie. Dans la séance d'ouverture, le , il fait un discours sur l'histoire de Marseille et les difficultés rencontrées pour pouvoir l'écrire. Il garde son fauteuil à l'académie jusqu'en 1763 puis redevient une seconde fois vétéran car il se retire dans sa bastide[5].

À sa mort, son éloge funèbre est prononcé par l'astronome Jean-Raymond Mourraille, secrétaire perpétuel de l'Académie et futur maire de Marseille. Il lègue la majeure partie de sa bibliothèque à l'Académie de Marseille.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Les Porrata sont devenus les Porrade. Ils se sont établis à Marseille au milieu du XVIe siècle. Ils affirmaient avoir pour origine les Porrata de Gênes. Mais des doutes sont exprimées sur cette origine dans Critique de l'État de Provence attribuée à Maynier, cela d'autant plus que le premier des Porrata arrivé à Marseille venait de Bonifacio et avait des armes parlantes avec un poireau. Les Porrata de Marseille ont remplacé le poireau par un lion (Scipion Du Roure, Les maintenues de noblesse en Provence, par Belleguise (1667-1669), contenant la critique de l'État de la Provence et des notes additionnelles, tome 3, p. 329-330, Imprimerie générale du Sud-Ouest (J. Castanet), Bergerac, 1923, et documents du tome 1, p. 754-755).
  2. Émile Perrier, Les bibliophiles et collectionneurs provençaux, Barthelet & Cie imprimeurs, Marseille, 1897, p. 419
  3. Académie de Marseille, Dictionnaire des Marseillais, Edisud, Marseille, 2001, p. 271, (ISBN 2-7449-0254-3)
  4. Georges Bergoin, Survol de l'Histoire de l'Académie de Marseille
  5. Abbé Dassy, L'académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses archives, ses membres, Barlatier-Feissat éditeur, Marseille, 1877, p. 70

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste Lautard, Histoire de l'Académie de Marseille, depuis sa fondation en 1726 jusqu'en 1826, Seconde partie, p. 308, imprimerie de Achard, Marseille, 1829 (lire en ligne)
  • Louis Toussaint Dassy, L'Académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses archives, ses membres, Barlatier-Feissat éditeur, Marseille, 1877.
  • Émile Perrier, Les bibliophiles et collectionneurs provençaux, Barthelet & Cie imprimeurs, Marseille, 1897, p. 418-422
  • André Bouyala d'Arnaud, L'Abbé de Porrade, p. 164-168, dans Provence historique, tome 4, fascicule 17, 1954 (lire en ligne)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]