Onde U

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Une onde U observée sur un électrocardiogramme (ECG).
Un électrocardiogramme d’un homme de 18 ans montrant les ondes U, bien évidentes dans la dérivation V3.

L’onde U est un signal électrique, généralement physiologique, de basse amplitude et de basse fréquence parfois observé sur un électrocardiogramme normal (ECG). Elle survient après l’onde T et peut ne pas être toujours observée en raison de sa petite taille. On pense que les ondes U représentent la repolarisation des fibres de Purkinje[1],[2]. Cependant, la cause exacte de l’onde U reste incertaine.

Les théories les plus courantes expliquant son origine sont :

  • une repolarisation retardée des fibres de Purkinje ;
  • une repolarisation prolongée des cellules M du myocarde moyen ;
  • un post-potentiel résultant de forces mécaniques dans la paroi ventriculaire ;
  • la repolarisation du muscle papillaire[3].

Interprétation[modifier | modifier le code]

Selon de nombreuses études[Lequel ?], les ondes U s’inscrivent souvent dans toutes les dérivations sauf V6, le plus souvent dans V2 et V3 lorsque la fréquence cardiaque est supérieure à 96 battements par minute. Son amplitude est souvent de 0,1 à 0,33 mV. La délimitation de l’onde U est particulièrement difficile à cause d’une éventuelle fusion (partielle ou complète) avec l’onde T. À des valeurs plus élevées de la fréquence cardiaque ou lors d’une hypocalcémie, les ondes U et T se superposent.

Une onde U positive et proéminente est le plus souvent observée dans l’hypokaliémie, mais peut aussi être présente dans l’hypercalcémie, la thyréotoxicose ou lors de l’exposition aux digitaliques, à l’épinéphrine et aux antiarythmiques de classe 1A et 3, ainsi que dans le syndrome du QT long congénital et dans le cadre d’une hémorragie intracrânienne.

Une onde U inversée peut représenter une ischémie myocardique (et semble surtout avoir une précision du pronostic positif élevée dans l’insuffisance coronarienne de l’artère interventriculaire antérieure[4]) ou une augmentation de la précharge ventriculaire gauche[5].

Une onde U peut parfois être observée chez des individus sportifs plus jeunes et normaux[6]. L’onde U augmente chez les adultes plus âgés et moins sportifs[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The enigmatic sixth wave of the electrocardiogram: the U wave », Cardiol. J., vol. 15, no 5,‎ , p. 408–421 (PMID 18810715, lire en ligne [PDF]).
  2. (en) Frank G. Yanowitz, « ECG Learning Center — An introduction to clinical electrocardiography », sur ecg.utah.edu, Université d’Utah (consulté en ).
  3. (en) Walter F. Boron et Émile L. Boulpaep, Medical physiology : a cellular and molecular approach, Philadelphie, Saunders/Elsevier, , 2e éd., XII–1337 p. (ISBN 978-1-4377-1753-2, OCLC 756281854).
  4. (en) « Exercise-induced U-wave inversion as a marker of stenosis of the left anterior descending coronary artery », Circulation, vol. 60, no 5,‎ , p. 1014–1020 (PMID 487534, DOI 10.1161/01.CIR.60.5.1014).
  5. (en) Chantal E. Conrath et Tobias Opthofnline, « The patient U wave », Cardiovasc. Res., vol. 67, no 2,‎ , p. 184–186 (ISSN 1755-3245, e-ISSN 0008-6363, PMID 15979057, DOI 10.1016/j.cardiores.2005.05.027).
  6. (en) EKG-boken Eva Lind, Lars Lind, Liber, 2011.[réf. incomplète]
  7. (en) Shawn C. Franckowiak, Devon A. Dobrosielski, Suzanne M. Reilley et Jeremy D. Walston, « Maximal Heart Rate Prediction in Adults that are Overweight or Obese », Journal of Strength and Conditioning Research, vol. 25, no 5,‎ , p. 1407–1412 (ISSN 1064-8011, PMID 21116203, PMCID 3081386, DOI 10.1519/JSC.0b013e3181d682d2).