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Olivier Barlet

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Olivier Barlet
Olivier Barlet au festival cinémas d'Afrique Lausanne 2017
Biographie
Naissance
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Nationalité
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Olivier Barlet est un journaliste français, traducteur, critique de cinéma et chercheur sur les cinémas d'Afrique et des diasporas (monde noir et monde arabe, interculturalités)[1] .

Biographie

Olivier Barlet est né à Paris le 4 octobre 1952. Il est diplômé en 1976 de l'ESCP-EAP (études en alternance à Paris, Londres et Düsseldorf). D'abord animateur en milieu rural pour l'association DECOR[2], il a enseigné la traduction et l'interprétariat à Munich de 1985 à 1990, puis a été agent littéraire et a traduit de l'allemand et l'anglais de nombreux livres sur l'Afrique et d'auteurs africains.

Membre du Syndicat français de la critique de cinéma, il a écrit sur le cinéma dans les mensuels Africa international, Afrique-Asie et Continental ainsi que dans la Lettre des musiques et des arts africains, avant de fonder avec quelques collègues la revue Africultures en novembre 1997, dont il est le rédacteur en chef de 1997 à 2004, et où il publie près de 1800 articles sur les cinémas d'Afrique[3],[4]. Il a également écrit les pages cinéma du magazine Afriscope (2007-2017).

Il a été président de l'association Africultures de 1997 à 2008 puis trésorier jusqu'en 2016, avant de passer la main à une équipe plus jeune tout en restant directeur des publications. En tant que président ou rédacteur-en-chef, il est intervenu dans le débat public notamment sur les zoos humains[5], la commémoration de l'abolition de l'esclavage[6], le mouvement des intellectuels[7] ou les questions de l'immigration[8].

Pour le critique Jean-Michel Frodon, Olivier Barlet est "sans doute le meilleur connaisseur français (donc européen) des cinémas d’Afrique"[9]. Traduits dans différentes langues, ses livres font en effet référence.

Publié en 1996, Les Cinémas d'Afrique noire: le regard en question obtient le Prix Art et Essai 1997 du Centre national de la Cinématographie[10]. Par son titre, il propose de délaisser l'expression "cinéma africain", qu'il considère enfermer dans un genre ces cinématographies plurielles. "Il éclaire le lecteur sur ces cinémas sans l'inviter à une fascination dramatique pour les thèmes qu'ils exploitent", indique Gustave Boulou de B'béri[11]. Car comme le note Christiane Passevant, "la perception des cinémas africains par les Occidentaux peut se résumer à la remise en question du regard"[12].

En 2012, Olivier Barlet publie une somme sur la période 1996-2011 : Les Cinémas d'Afrique des années 2000: perspectives critiques, en proposant de "repenser le discours critique sur les cinémas d'Afrique"[13], et de "formuler de nouvelles bases pour la critique du cinéma africain"[14]. Il y analyse, selon Pierre Barrot, "trois tendances fortes de la décennie écoulée : la percée des cinéastes « issus de l’immigration » , le recul des tabous historiques et l’affirmation des femmes"[15].

Il participe en 2004 à Tunis à la création de la Fédération africaine de la critique cinématographique[16] dont est le trésorier jusqu'en 2009, et anime des dizaines d'ateliers sur la critique à destination des journalistes dans divers pays africains.

Il continue de publier des critiques, analyses et interviews sur le site africultures.com[17],[18], souvent traduits en anglais dans la revue américaine Black Camera[19], ainsi que dans de nombreux revues et ouvrages internationaux. Avec le site afrimages.net, il publie en compagnie d'universitaires et critiques des analyses sur les films d'Afrique.

De 1992 à 2018, dirige avec Sylvie Chalaye la collection Images plurielles (cinéma et théâtre) aux Editions L'Harmattan, Paris.

Il participe également depuis sa création en 2002 à la programmation et l'animation du Festival des cinémas d'Afrique en pays d'Apt[20]. Il est par ailleurs programmateur sur la plateforme de documentaires de création Tënk.

Bibliographie sélective

Livres

  • Les Cinémas d'Afrique noire: le regard en question, Paris: L'Harmattan, 1996, traduit en anglais sous le titre African cinemas: decolonizing the gaze, London: Zed Books, 2000, et en allemand : Afrikanische Kinowelten : die Dekolonisierung des Blicks, Horlemann/Arte, 2001, ainsi qu'en italien : Il Cinema africano : lo sguardo in questione, L'Harmattan Italia/COE, 1998.
  • Les Cinémas d'Afrique des années 2000: perspectives critiques, Paris: L'Harmattan, 2012. Traduit en anglais sous le titre Contemporary African cinema, East Lansing: Michigan State University Press, 2016, et en arabe publié par le Luxor African Film Festival (Égypte, 2019), ainsi qu'en espagnol : Cine africano contemporáneo - Perspectivas críticas, Catarata ediciones, Madrid, 2021.

Traductions en français

  • Kariuki, aventures avec le petit homme blanc de Meja Mwangi, L'Harmattan 1992, traduit de l'anglais Adventures with Little White Man, Lamuv 1991.
  • (avec Simon Baguma Mweze) Les Enfants du faiseur de pluie d'Aniceti Kitereza, 1996 et Le Tueur de serpents, L'Harmattan/UNESCO 1999, traduits du swahili Bwana Myombekere na Bibi Bugonoka na Ntulanalwo na Bulihwali, Tanzania Publishing House, 1980.
  • Le Corps à corps de Buchi Emecheta, L'Harmattan/UNESCO 1999, traduit de l'anglais The Wrestling Match, Oxford University Press 1980.
  • Pourquoi le Tiers-monde ? Manuel à l'usage des jeunes générations' de Barbara Veot, Hans-Otto Wiebus, L'Harmattan 1990, traduit de l'allemand Das Dritte Welt Buch für Kinder, Ravensburger 1988.
  • Au plus profond de l’Afrique – le Rwanda et la colonisation allemande de Gudrun Honke, Peter Hammer Verlag, Wuppertal 1990 (en français), traduit de l'allemand Rwanda und die Deutschen.
  • La Musique africaine contemporaine, Sweet Mother, de Wolfgang Bender, L’Harmattan 1992, traduit de l'allemand Sweet Mother, Moderne Afrikanische Musik, Trickster Verlag 1985.
  • L'Art contemporain dans les pays du "tiers monde" de Jutta Ströter-Bender, L'Harmattan 1995, traduit de l'allemand Zeitgenössische Kunst der "Dritten Welt", DuMont 1991.
  • La guerre des esprits en Ouganda, 1985-1996 : le mouvement du Saint-Esprit d’Alice Lakwena, de Heike Behrend, L’Harmattan 1997, traduit de l'allemand Alice und die Geister, Trickster Verlag, 1993 .

Notes et références

  1. Olivier Barlet curriculum-vitae, Afrimages.
  2. « Association DECOR »
  3. Fabien Offner, « L’Afrique en rôle-titre à la BNF », sur Libération (consulté le )
  4. « Internet, un outil pour « faire bouger l'Afrique » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Les "zoos humains" sont-ils de retour ?, par Pascal Blanchard et Olivier Barlet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Olivier BARLET, « Un vrai travail de mémoire doit éviter paternalisme et mauvaise conscience. Et ne pas confondre esclavage et traite négrière. Abolition de l'esclavage: les pièges de la commémoration. », sur Libération (consulté le )
  7. « Liste des signataires de la pétition des "Inrockuptibles" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Immigrés : le dialogue entre les cultures », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Jean-Michel Frodon, « Des Afriques, des cinémas, un livre », sur Slate,
  10. Ange-Dominique BOUZET, « Le Salon du livre de cinéma se tient à Paris ce week-end avec quelques invités prestigieux. Hors champ, des livres. 6e Salon du livre de cinéma, 18 au 19 octobre, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 14, rue Bonaparte, Paris. Accès gratuit, de 11 h. à 19 h. », sur Libération (consulté le )
  11. Gustave Boulou de B'béri, « Les cinémas d'Afrique noire : compte-rendu », Cinémas, Volume 8, numéro 3,‎ , p. 169–175 (lire en ligne [PDF])
  12. Christiane Passevant, « Les Cinémas d'Afrique noire - compte-rendu », L'Homme et la société 127-128,‎ , p. 180-181 (lire en ligne)
  13. Safoi Babana-Hampton, « Les Cinémas d'Afrique des années 2000: Perspectives critiques », Nouvelles Études Francophones 28(1),‎ , p. 278-279 (lire en ligne)
  14. (en) Valérie K. Orlando, « Contemporary African Cinema », sur College Art Association Reviews,
  15. Pierre Barrot, « Les Cinémas d'Afrique des années 2000. Perspectives critiques », sur Cairn / Afrique contemporaine 2012/3 (n° 243), pages 134 à 136,
  16. [1], Fédération africaine de la critique cinématographique FACC
  17. « Olivier Barlet : « Les films africains d’aujourd’hui sont décomplexés » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  18. « Publications et données de Olivier Barlet », sur isidore.science (consulté le )
  19. « Black Camera Journal », sur Indiana University Press
  20. « Festival des films d'Afrique en pays d'Apt : l'équipe »

Liens externes