OQP Sound System

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OQP Sound System est un sound system techno underground des années 90[1].

Il a été un des premiers sound systems français créés en 1993 à la suite de l’arrivée en France des anglais Spiral Tribe dont ils furent très proches[1],[2].

Tout au long de son existence, OQP a organisé de nombreuses fêtes “raves”, “free parties” et teknivals en Europe dont les plus notables sont : le premier teknival en Italie en 1996, plusieurs teknivals en hollande et en Allemagne[3],[1].

OQP fut un Sound system exclusivement "traveller". Ses membres ont vécu des années sur les routes d’Europe dans un "road trip" permanent, en France, en Allemagne, en Hollande, en Italie, en République tchèque et en Espagne, dans des bus et camions, créant divers zones d’autonomie temporaire de plusieurs jours à plusieurs mois dans des lieux laissés à l’abandon : d’anciennes usines, une base militaire soviétique désaffectée en ex-Allemagne de l’Est, divers lieux en pleine nature[4],[1].

Au fil des voyages, des fêtes et des rencontres, le Sound system marseillais s’est transformé avec l’arrivée de membres étrangers pour devenir un véritable groupe international avec des membres français, italiens, anglais, allemands, autrichien, suisse et belge[1],[5].

Les jeunes membres du groupe prônaient et expérimentaient une vie nomade et autonome, en rupture avec le monde "marchand", refusant le conformisme d’une vie standardisée. Les motivations du groupe étaient politiques, philosophiques et artistiques. Dans la mouvance techno underground de l’époque, le groupe a expérimenté tout au long de son existence la mise en pratique d’un véritable anarchisme politique[1].

Le livre No System de la photographe britannique Vinca Petersen (en) documente la vie des Sound systems travellers des années 90. Nombre de ses clichés montrent des "campements" OQP. Plusieurs membres du groupe y apparaissent[4],[6].

Créativité[modifier | modifier le code]

Le Sound system fut un véritable laboratoire créatif. À cette époque les codes de la Free Party et du mouvement underground techno n’étaient pas encore institutionnalisés[1].

Le groupe a été le berceau et l’inspirateur de nombreux artistes, djs, musiciens électroniques et graphistes tels que Keshno, Cyberskum, XTECH, Niko ( Nkod ), Starsk aka Blackee qui composaient leurs musiques et leurs images animées dans leurs camions, avec des platines et des ordinateurs Amiga / Atari de l’époque, alimentés la plupart du temps par des groupes électrogènes[1],[7]

Les créations de Starsk aka Blackee furent les premières images numériques live projetées ou affichées sur de vieilles télévisions lors des fêtes et teknivals de l’époque[7].

Les djs et musiciens d'OQP ont largement contribué à l'émergence de la tekno, genre spécifique de la techno.

Origines[modifier | modifier le code]

OQP a été créé à Marseille. Ses membres fondateurs sont issus de divers mouvements culturels alternatifs des années 80/90: hip-hop, skate, graph et punk[1],[5],[7]

La signification première du nom OQP est “Original Quartier du Panier” (OQP crew), lieu d’origine de la création du groupe. La signification du nom s’est ensuite muée en “Occupé” en référence à l’occupation de zones autonomes temporaires qu’a pratiquée le sound system à travers l’Europe des années 90.

Après la route[modifier | modifier le code]

En 1997 une partie du groupe revient à Marseille, fondant le label de musique Okupe Production, tandis que l’autre fusionne avec deux autres Sound systèmes : Total Resistance et Facom Unit donnant naissance à Sound Conspiracy, groupe international qui accomplira un road trip jusqu’en Inde[2],[8]. Le film documentaire Mission to India, visible sur Youtube, est consacré à ce périple.

Les musiciens Fky, Babylon Joke et Arobass, proches du groupe OQP, ont intégré le label Okupe dès sa création.

En 2005 est édité par le label Uwe le DVD OKUPE BACKUP, réalisé par Starsk et XTECH, qui rend hommage au Sound system OQP et au label OKUPE qui en est issu. Le dvd se compose de plusieurs vidéos d’époque, de photos et du film Visual Mix de Vj Starsk sur la musique de Cyberskum. Il est accompagné d’un cd compilation d’artistes du label XTECH, Fky, Babylon Joke et Arobass[9],[1],[10],[7]

XTECH (Axel Franchi), membre fondateur originel du Sound system et fondateur des labels Okupe Production et Tapage Nocturne continue de se produire sur la scène Hardtechno internationale.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Kosmicki, Guillaume (1974-....). Auteur., Free party : une histoire, des histoires, le Mot et le reste, dl 2010, cop. 2010 (ISBN 978-2-36054-011-2, 2-36054-011-4 et 978-2-36054-103-4, OCLC 758820775, lire en ligne)
  2. a et b Alexis Bernier, « French teuf », Liberation,‎ (lire en ligne)
  3. Olivier Blaecke, « Oqp - Spiral Tribe - Teknival 16 In Italy - 1996 », (consulté le ).
  4. a et b Vinca Petersen, No system, Steidl, (ISBN 3-88243-645-X et 978-3-88243-645-7, OCLC 43209796, lire en ligne)
  5. a et b Trax Magazine, « Les tout premiers teknivals racontés par ceux qui y étaient », sur traxmag.com, (consulté le ).
  6. Julien Hory, « Vivre libre au rythme des BPM », sur Fisheyemagazine, (consulté le ).
  7. a b c et d Virgile Junan, « Okupé Space Invaders From Mars », Trax,‎ numéro 91, janvier 2006, p. 40, 41
  8. Thierry Colombié, « Avec Les Nomades de La Techno », Géo Magazine Numéro 253,‎ , p. 32 (lire en ligne)
  9. (en) « Discog : Okupe Backup#1 - Archives 1992/2003 » (consulté le ).
  10. Roland Torres, « Okupe Freestyle », Coda,‎ , p. 20