Nécropole de Szentlőrinc

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Nécropole de Szentlőrinc
Localisation
Pays Hongrie
Comitat Baranya
District Szentlőrinc
Type Nécropole
Coordonnées 46° 02′ 48″ nord, 17° 59′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : Hongrie
(Voir situation sur carte : Hongrie)
Nécropole de Szentlőrinc
Nécropole de Szentlőrinc
Histoire
Culture La Tène A
Époque 440-340 av. J.-C.

La nécropole de Szentlőrinc est une nécropole du second âge du fer découverte dans la ville hongroise de Szentlőrinc. Szentlőrinc se trouve à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Pécs, dans le sud-ouest de la Hongrie, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec la Croatie, marquée dans cette région par le cours de la Drave.

Fouilles et découvertes[modifier | modifier le code]

Le site de la nécropole se trouve dans la partie nord-ouest de la ville, à l'est de la voie ferrée en direction de Budapest et à l'ouest de la route de Cserdi[1].

La nécropole a été fouillée au cours de cinq campagnes qui ont eu lieu entre 1950 et 1966[2] et ont donné lieu à une publication par E. G. Jerem en 1968.

Les fouilles ont permis de dégager 53 tombes à inhumation et 8 tombes à crémation. La nécropole a été en activité pendant une centaine d'années entre 440 av. J.-C. et 340 av J.-C. Le matériel relève de la culture de La Tène, mais il faut noter que la nécropole a été abandonnée avant l'arrivée des Celtes dans la région ; pendant une vingtaine d'années, la population concernée n'a pas été identifiée, malgré diverses hypothèses.

On n'a pas découvert à proximité d'habitat ou de sanctuaire à mettre en rapport avec la nécropole.

Inscriptions vénètes[modifier | modifier le code]

En 1985-1989, le linguiste indo-européaniste hongrois János Harmatta publie une quarantaine de graffites qu'il a déchiffrés sur des objets – principalement des poteries – trouvés dans les tombes, graffites qui n'avaient pas été repérés par E. G. Jerem dans sa publication de la nécropole, malgré sa description attentive. Bien qu'il ne soit pas spécialiste des langues italiques, il y reconnaît du vénète[3]. En 1990-1992, Michel Lejeune, spécialiste incontesté du vénète, améliore dans trois publications les lectures de J. Harmatta et en tire de nombreux enseignements sur l'histoire et les caractéristiques de cette langue. En 1992, le linguiste italien Aldo Luigi Prosdocimi, lui aussi spécialiste reconnu du vénète, publie une note dans laquelle il affirme que les graffites n'existent pas. Cette dénégation ne semble pas avoir eu un grand retentissement. En 2001, Raphaël Gérard rejette l'avis d'A. L. Prosdocimi[4] et reprend l'étude des graffites pour en étudier un certain nombre de particularismes par rapport aux inscriptions vénètes de Vénétie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. E. G. Jerem (1968), fig. 1 (plan).
  2. Il y a eu deux fouilles de sauvetage en 1950 et 1962, qui ont mis au jour chaque fois quatre tombes, puis trois campagnes de fouilles planifiées en 1963 et 1965 (G. Bándi) puis 1966 (E. G. Jerem).
  3. En fait, déjà en 1977, E. Marton avait repéré des graffites sur des poteries de la nécropole et avait fait un rapprochement avec les inscriptions vénètes, mais il ne s'agissait pas d'une étude systématique. Erzsébet Marton, « Írásjelek késővaskori leleteken », Antik Tanulmányok, XXIV, 1977, p. 28-37 (en ligne).
  4. R. Gérard déclare : « Nous ne tiendrons pas compte de l'avis d'A. L. Prosdocimi 1992 : le savant italien aurait examiné le matériel funéraire et n'y aurait vu que des traits accidentels qui auraient pu être interprétés faussement comme des inscriptions ; il clôt ensuite le dossier sans autres explications. Nous ne pouvons nous contenter de ce jugement laconique et dogmatique : il nous semble qu'il aurait dû démontrer, dessins et/ou photos à l'appui, que les traits en question sont effectivement placés de manière aléatoire et que les mots qu'on a cru y voir sont le fruit d'une imagination débordante. Jusqu'à preuve du contraire, nous estimerons que les inscriptions existent. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) E. G. Jerem, « The late iron age Cemetery of Szentlörinc », Acta Archaeologica Academiae Scientiarum Hungaricae, 20, 1968, p. 159-208, pl. XXVII-XLVIII (téléchargeable).
  • (hu) János Harmatta, « Venetica I », Antik Tanulmányok, 32, 1985-1986, p. 187-201 ; « Venetica II », Antik Tanulmányok, 33, 1987-1988, p. 104-113 ; « Venetica III », Antik Tanulmányok, 34, 1989-1990, p. 1-9.
  • János Harmatta, « Contribution aux antécédents locaux du latin vulgaire en Pannonie », in Jozef Herman (dir.), Latin vulgaire, latin tardif : actes du premier congrès international sur le latin vulgaire et tardif (Pécs, 2 au 5 septembre 1985), Tübingen, Niemeyer, 1987, p. 87-96.
  • Michel Lejeune, « Vénètes de Pannonie », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 134-3, 1990, p. 629-653 (en ligne).
  • Michel Lejeune, « Venetica XIX. L'écriture vénète à la lumière des documents pannoniens », dans Latomus, 50, 1991, p. 785-797.
  • Michel Lejeune, « L'épigraphie vénète de Szentlörinc », in La posizione attuale della linguistica storica nell'ambito delle discipline linguistiche (Roma, 26-28 marzo 1991) (« Atti dei convegni Lincei », 94), Rome, 1992, p. 87-105.
  • Aldo Luigi Prosdocimi, « Pannonia. Iscrizioni venetiche inesistenti », Studi etruschi, 58, 1992, p. 315-316.
  • Raphaël Gérard, « Observations sur les inscriptions vénètes de Pannonie », Revue belge de philologie et d'histoire, 79-1, 2001, p. 39-56 (en ligne).