Marie Steiner

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Marie von Sivers en 1903

Maria Iakolevna von Sivers (1867-1948), actrice de formation, fut la principale collaboratrice de Rudolf Steiner et ensuite sa seconde épouse en 1914. Elle joua un rôle déterminant dans le développement de la section allemande de la Société théosophique d'abord et ensuite de la Société anthroposophique.

Biographie

Enfance et origine

Marie von Sivers est née le 14 mars 1867 à Wloclawek en Pologne. La Pologne faisait alors partie de l'Empire russe. Son père, Jakob von Sivers, général de division dans l'armée impériale russe, était en poste dans cette ville. Sa mère Caroline Baum (1834-1912) était née à Arkhangelsk, mais ses parents étaient des émigrés allemands originaires de Neuwied en Rhénanie. Marie de Sivers eut trois frères et une sœur. Sa sœur Olga fit partie presque dès le début du mouvement théosophico-anthroposophique.

Quelque temps avant ses huit ans, son père fut muté à Rīga, capitale de la Livonie. Deux ans plus tard, il abandonna la carrière militaire et la famille s'installa à Saint-Pétersbourg. Il y avait beaucoup d'étrangers à Saint-Pétersbourg et dans les milieux fréquentés par la famille von Sivers, on parlait l'allemand, le russe, l'anglais et le français. Von Sivers fréquenta une école privée allemande, où elle reçut une instruction humaniste très étendue et fut une élève brillante.

Études

Pendant deux ans von Sivers étudia à Paris (1894/5-1896/7) les arts de la scène chez des professeurs éminents[1]. Elle dut ensuite rentrer à Saint-Pétersbourg, projetait d'entreprendre une carrière de comédienne, mais finalement y renonça.

Intérêt de la théosophie

En 1900, von Sivers correspondit avec Edouard Schuré. Après avoir lu Les Grands initiés, elle fut très impressionnée par son « théâtre de l'âme », dont elle venait de prendre connaissance à travers deux drames Les Enfants de Lucifer et La Sœur gardienne parus ensemble dans un même tome au printemps 1900. Elle proposa à Schuré de traduire Les Enfants de Lucifer en allemand. Par correspondance, elle demanda un jour à Schuré ce qu'il pensait des sociétés de science spirituelle. Schuré lui répondit que la meilleure qu'il connaissait était la Société théosophique dont il était membre, mais sans en être entièrement satisfait du fait qu'on y minimisait de plus en plus la signification du Christ, et cela surtout depuis qu'Annie Besant avait publié son ouvrage « La Sagesse antique ». Cela suscita chez von Sivers le désir d'en savoir davantage au sujet de la Société théosophique. C'est ce qu'elle fit en 1900 dès qu'elle fut à Berlin. Suite à une annonce de conférences dans le journal, elle prit contact avec le comte et la comtesse Cay Lorenz et Sophie von Brockdorff qui étaient responsables de la loge berlinoise de la Société théosophique[2].

Travail et vie avec Rudolf Steiner

Von Sivers assista alors à des conférences données par Rudolf Steiner à la Bibliothèque théosophique. Très rapidement elle devint sa plus importante collaboratrice et ils vécurent ensemble. La première épouse de Steiner, Anna Eunike, mourut en 1911. Mais Marie et Rudolf Steiner ne se marièrent qu'en 1914, car Marie était russe et de la sorte elle put continuer à accompagner Steiner en Allemagne et en Autriche durant la guerre.

Elle seconda activement et efficacement Steiner dans bien des domaines, notamment ceux qui touchaient au développement des arts d'après les conceptions anthroposophiques. Avec Steiner elle fonda et dirigea l'École ésotérique de 1904 à 1914.

Elle fut organisatrice des tournées de conférences, accompagnatrice, interprète, traductrice d'œuvres de Schuré en allemand. Dans le domaine de l'eurythmie, elle prit une part active en la développant et en organisant les cours et les représentations.

Dans le domaine de l'art dramatique, elle monta des spectacles, enseigna les arts de la parole et de la scène, et mit notamment en scène avec Steiner des drames de Schuré et les Drames-Mystères de Steiner. Elle fut aussi très active dans le domaine de l'édition des cycles de conférences.

Après la mort de Steiner en 1925, en tant que bénéficiaire de la succession, elle s'affaira à rassembler par thème les conférences, et à organiser la publication complète de l'œuvre. De ce fait un conflit prit naissance avec les autres membres du comité directeur de la Société anthroposophique qui prétendaient que la succession littéraire et spirituelle devait revenir à la Société et être gérée par elle. Marie Steiner refusa de céder et continua à organiser les éditions. Légalement Günther Wachsmuth et Albert Steffen ne pouvaient rien faire. Elisabeth Vreede et Ita Wegman avaient été exclues en 1935. En 1943, quand Marie Steiner prit des dispositions en fondant une maison d'édition (Nachlassverein) pour poursuivre l'édition de l'œuvre après sa mort, Steffen et Wachsmuth dépités, s'arrangèrent pour la faire exclure de la Société anthroposophique en 1945. Elle ne se laissa cependant pas fléchir et continua jusqu'à son dernier souffle, le 27 décembre 1948 à Beatenberg, à diriger les éditions, qui restèrent indépendantes et en marge de la Société anthroposophique.

Littérature

  • Hella Wiesberger, Marie Steiner de Sivers - Une vie pour l'anthroposophie, Editions Anthroposophiques Romandes, Genève 1990.
  • Geneviève et Paul-Henri Bideau, Une biographie de Rudolf Steiner, Editions Novalis, Montesson 1997

Références

  1. (de) Rudolf Steiner, Mein Lebensgang, Marie Steiner, , 9e éd., 560 p. (ISBN 978-3-7274-0280-7)
  2. Hans-Jürgen Bracker, « Cay Graf von Brockdorff », sur Biographien.kulturimpuls.org. "1900 war Graf Brockdorff offiziell Sekretär der kleinen Gesellschaft, vor allem aber leitete das Ehepaar die Loge in Berlin." ("En 1900, comte Brockdorff officinalement fut secrétaire de la société petite, mais surtout les mariés administraient la loge à Berlin.")