Voie de l'Inconscient
Commando de Montfort | |
Noms des 5 créateurs de la voie de l'inconscient | |
Création | 1976 par Philippe Blatter |
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Pays | Djibouti |
Branche | Marine nationale |
Type | Forces spéciales |
Rôle | Appuis spéciaux |
Fait partie de | FORFUSCO |
Garnison | Lorient |
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La voie de l'inconscient, parcours de l'extrême est la voie d'escalade militaire la plus célèbre au monde. Elle s'étend sur 265 mètres, comprenant 10 obstacles accrochés à flanc de falaise dont certains sont à plus de 70 mètres du sol[1], parmi lesquels 3 tiroliennes et des épreuves comme la gouttière et l'asperge, a été créée en 1976 par cinq commandos marine du commando de Montfort[2].
Concept
Le parcours est très physique, il permet d’apprendre à dominer sa peur, à maîtriser le vide, à développer le dépassement de soi et l’audace[3].
Caractéristiques
La voie de l'inconscient est un parcours d'audace dont le nom peint à même la falaise est surmonté d'une tête de mort, située sur la piste des Mariés reliant Arta à Arta plage, sur les rives du golfe de Tadjourah en république de Djibouti, créée par le Commando de Montfort[4]. La voie de l’inconscient ou encore «piste d’audace» a été créée par le détachement du commando De Montfort dans le courant du mois de décembre de l'année 1976[5]. Les noms gravés sur la roche sont ceux qui l'ont ouverte[6].
Histoire
À l’automne 1976, le commando de Montfort est déployé sur le Territoire Français des Afars et des Issas pour participer à la permanence des Commandos Marine en Zone Maritime de l’Océan Indien. Le camp actuel d’Arta n’étant pas encore construit, le commando s’installe au camp de tentes d’Arta Plage pour y mener son entrainement et préparer ses missions[7].
L'immense tête de mort peinte sur la falaise marque la voie de l'inconscient, sans doute le plus redoutable des parcours d’audace à réaliser en moins de 25 minutes, comprenant une gouttière de dix-huit mètres de hauteur[8]. Fait de câbles d'acier et de plateformes en béton ces obstacles ont aujourd'hui une réputation mondiale[9].
Il s'agit de cinq hommes du commando de Montfort[10]:
- Philippe Blatter
- Patrick Delezaive
- Jean-Marie Jourdain
- Yves Lorette
- François-Alain Gourmelen
Le 20 décembre, la voie est inaugurée et, selon la tradition du monde de l’escalade, son ouvreur, Philippe Blatter, la baptise «Voie de l’inconscient» en raison «de la friabilité de la roche et du peu de tenue des fixations métalliques» et le nom des créateurs est peint e sur la roche. Les noms ont été effacés depuis[11].
Elle a été ouverte par le maître Blatter[12] qui était chef de section au commando de Montfort à cette période et formateur escalade au Groupement des commandos marine. Le maître Blatter a choisi le nom de «voie de l'inconscient» en raison de la friabilité de la roche et du peu de tenu des fixations métalliques sur la paroi[13].
Durant les premières années de sa création, le parcours était effectué par les commandos marine sans aucune protection. Lorsque les commandos marine sont arrivés à Arta, le centre d'entraînement d'Arta plage n'existait pas[12]. Seuls les commandos marine s'y entraînaient. Cependant, l’éruption de l’Ardoukôba accompagné d’un tremblement de terre d’une magnitude de 4,6 qui eut lieu le 7 novembre 1978 a mis fin provisoirement aux entraînements sur La Voie de l’inconscient[14].
Après le départ des commandos à Arta, la Voie de l’inconscient est reprise par la Légion qui crée en 1978, le CECAP, qui l’améliore et la sécurise. La célèbre tête de mort peinte sur la falaise est, par exemple, un des rajouts de la Légion tout comme la gouttière qui a remplacé l’échelle spéléo de 18 mètres pour franchir cette même falaise. Depuis le départ de la 13e DBLE de Djibouti en 2011, le centre d’entrainement et ses infrastructures ont été repris par le 5° RIAOM sous le nom de CECAD.
Aujourd'hui
Depuis le début des années 2000, elle est réalisée avec protection. Depuis, le site a été repris par la légion étrangère[15].
Le centre accueille aujourd’hui plus de 1500 stagiaires par an. En 45 ans d’existence, on peut donc considérer que plus de 50.000 soldats de tous grades, armes, armées et nationalités ont suivi la trace des 5 pères fondateurs sur la voie qu’ils ont tracée.
Notes et références
- Pascal Simon, « Djibouti. Un marsouin entre le Morbihan et la « voie de l’inconscient » », Ouest-France, (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
- Manuelle Calmat, Commandos Marine, au coeur des tempêtes, Éditions du Rocher, , 273 p. (ISBN 978-2-268-10126-2).
- Ministère des Armées, « Djibouti : l’aguerrissement au cœur de la préparation opérationnelle », sur defense.gouv.fr, .
- Serge Kurschat, Honneur, Bulle, selfpublishing, , 124 p. (ISBN 9798555802552).
- Eric Micheletti, « Précision et erratum », Raids, no 418, , p. 96
- Création de la voie de l'inconscient en 1976 à Djibouti par les commandos marine [Motion picture], Serge Kurschat (réalisateur) (), France : La voie de l'inconscient
- Serge Kurschat, « À la conquête de la Voie de l’inconscient », Le Temps.ch, (lire en ligne)
- Armée de terre, « Les formations commando pour appréhender le milieu », defense.gouv.fr/, (lire en ligne).
- Daphné Benoit, « Le Centre français d'aguerrissement désert d'Arta, un test d'audace », L'express, (ISSN 0014-5270, lire en ligne).
- Serge Kurschat, « La voie de l'inconscient : correction d'une erreur journalistique », sur lhistoireaupluriel.com, (consulté le ).
- Serge Kurschat, « À la conquête de la Voie de l’inconscient », Le Temps.ch, (lire en ligne)
- Serge Kurschat, « L'histoire de la voie de l'inconscient créée par Philippe Blatter en 1976 », Revue militaire suisse (RMS), , p. 57-58
- Alain Alivon, Marius, parcours commando, Paris, Nimrod, , 384 p. (ISBN 978-2915243550).
- Serge Kurschat, « Un fils d’immigrés suisses fondateur principal de la mythique Voie de l’inconscient », Blog Journal le Temps.ch, (lire en ligne)
- Laurent Lagneau, « Pour affermir « l’esprit guerrier », l’armée de Terre va mettre l’accent sur les stages commandos », sur zone militaire, .