John Patterson (météorologue)

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John Patterson

Naissance
Comté d'Oxford (Ontario) (Drapeau du Canada Canada)
Décès (à 84 ans)
Mississauga (quartier de Clarkson) (Drapeau du Canada Canada)
Nationalité Canadienne
Domaines Physique et météorologie
Institutions Service météorologique du Canada, université
Diplôme Maîtrise en sciences
Formation Université de Toronto
Université Cambridge
Renommé pour Directeur du Service météorologique du Canada de 1929 à 1946
Développement de l'anémomètre à trois coupelles
Distinctions Médaille Patterson

John Patterson (1872–1956) est un physicien et météorologue canadien qui a développé plusieurs instruments et techniques pour le Service météorologique du Canada (SMC) et qui en a été le directeur de 1929 à 1946. Un prix qui porte son nom est décerné à chaque année pour services distingués rendus à la météorologie.

Biographie[modifier | modifier le code]

John Patterson est né dans le comté d'Oxford dans la province canadienne d'Ontario. Il était l'un des treize enfants de Francis Patterson et Annie Telfer[1]. Il a pu étudier à l'université de Toronto et y obtenir son baccalauréat en génie en 1900, tout en obtenant la bourse de recherche en sciences de l'Exposition universelle de 1851 pour poursuivre une maîtrise en physique au laboratoire Cavendish de l'université Cambridge[2],[3],[4]. À cet endroit, Patterson a étudié les films métalliques très minces et leur propriétés électriques, l’ionisation de l'air et la variation de la résistance électrique des métaux exposés aux champs magnétiques[5].

En 1903, fraîchement diplômé, il devint professeur de physique à l'université d'Allahabad en Inde[2]. En , Patterson joignit le service météorologique impérial du Raj britannique à Simla[4],[6]. À cause de problèmes de santé, il quitta l'inde en 1910[7],[8] .

À son retour au Canada, Patterson rejoignit le Service météorologique du Canada où il était chargé de mettre sur pied le programme aérologique visant à utiliser des ballons pour la prise de données météorologiques en altitude[4]. Il y conçut un ballon-pilote pour étudier la haute atmosphère[7]. En 1912, il devint directeur du département de physique nouvellement créé au bureau central du SMC à Toronto[9].

Durant la Première Guerre mondiale, Patterson travailla avec l'Amirauté britannique pour trouver un processus d'extraction de l'hélium à partir du gaz naturel. Son équipe mit aussi au point un nouvel anémomètre à trois coupelles qui est encore en usage aujourd'hui et un nouveau baromètre[4],[7],[10].

En 1925, Patterson devint assistant-directeur du SMC, puis remplaça Frederic Stupart comme directeur. Il resta à ce poste jusqu'à sa propre retraite en 1946[7]. Sous sa direction, le service a survécu à la Crise économique des années 1930, il se modernisa et Patterson favorisa l’introduction de nouvelles méthodes scientifiques. Il a participé à la formation d'un curriculum d'études de second et troisième cycle au département de météorologie de l'université de Toronto. Il a également orienté la recherche, tant au SMC qu'à l'université, vers la météorologie aéronautique[11]. Le personnel du SMC fut décuplé pour répondre aux besoins en météorologie de la Seconde Guerre mondiale : formation des pilotes, des navigateurs et des météorologues pour les théâtres de guerre (programme d'entraînement aérien du Commonwealth)[7]. Sous son règne, la météorologie appliquée à l'aviation commerciale se développa également, entre autres pour les besoins des Trans-Canada Airlines[7].

Notoriété[modifier | modifier le code]

John Patterson a été élu président de l’American Meteorological Society en 1930-31 et du Royal Canadian Institute en 1932-33[12],[13]. Il a été également professeur honoraire de météorologie de l'université de Toronto[3].

En 1954, une nouvelle médaille a été créée en son honneur (Médaille Patterson) par des amis et professionnels en météorologie et il en a été le premier récipiendaire[14]. Le SMC attribue le prix depuis 1961 et c'est le sous-ministre adjoint d'Environnement Canada qui préside le comité de sélection formé des directeurs sectoriels du SMC, ainsi que de représentants des universités et du secteur privé en météorologie[15].

Vie privée[modifier | modifier le code]

John Patterson épousa le Margaret Norris, une docteure et professeur d'obstétrique travaillant en Inde. Le couple a eu deux enfants, dont l'un est mort en Inde.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voici une liste des livres et articles publiés par John Patterson[16] :

  • A meteorological trip to the Arctic Circle (1915)
  • Upper air investigation in Canada: observations by registering balloons (1915)
  • Pilot-balloon work in Canada (1920)
  • The cup anemometer (1926)
  • Airship meteorology (1931)
  • Canada's program for the International Polar Year 1932-33 (1932)
  • The development of meteorological science (1933)
  • Meteorological services for Trans-Canada Airways (1939)
  • Weather services for Canada's airways (1939)
  • A century of Canadian meteorology (1940)
  • Sir Frederic Stupart (1941)
  • Meteorology related to the science of aviation (1944)
  • Meteorology in peace and war (1949)
  • Meteorology (1949)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Charles Whately Parker et Barnet M. Greene, Who's Who in Canada, vol. 40, International Press Limited, , 1324 p. (lire en ligne)
  2. a et b (en) C. A. Chant, « Notes and Queries (Rotation period of Neptune-Death of W. R. Warner-Withdrawal of Sir Frederic Stupart) », Journal of the Royal Astronomical Society of Canada, vol. 23,‎ , p. 340 (Bibcode 1929JRASC..23..339C)
  3. a et b (en) « Patterson Medal in Meteorology », Nature, UBC Press, vol. 158,‎ , p. 614–614 (DOI 10.1038/158614a0, Bibcode 1946Natur.158Q.614., lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d (en) R. R. Kelkar, « Canadian Meteorologist in British India: John Patterson », Cloud and Sunshine, (consulté le )
  5. (en) Dong-Won Kim, Leadership and Creativity : A History of the Cavendish Laboratory, 1871-1919, Springer, (lire en ligne), p. 161
  6. (en) Morley Thomas, Forecasts for Flying : Meteorology in Canada 1918-1939, ECW Press, , 264 p. (ISBN 1-55022-303-8, lire en ligne), p. 146
  7. a b c d e et f « John Patterson », sur Historica Canada (consulté le )
  8. (en) Amanda Glasbeek, Feminized Justice : The Toronto Women's Court, 1913-34, UBC Press, , 240 p. (ISBN 978-0-7748-5909-7 et 0-7748-5909-1, lire en ligne), p. 38
  9. (en) « Notes », Nature, vol. 88, no 2197,‎ , p. 185 (lire en ligne)
  10. (en) Frank Vignola, Joseph Michalsky et Thomas L. Stoffel, Solar Resource Instrumentation, CRC Press, coll. « Energy and the Environment », , 260 p. (ISBN 978-0-7748-5909-7 et 0-7748-5909-1, lire en ligne)
  11. (en) « At the Observatory », Heritage of 315 Bloor Street West, sur Université de Toronto, (consulté le )
  12. (en) « AMS Past Presidents », sur American Meteorological Society, (consulté le )
  13. (en) « Presidents of the RCI », sur Royal Canadian Institute (consulté le )
  14. (fr + en) Thomas Morley, « Les récipiendaires de la médaille John Patterson », sur Société canadienne de météorologie et d'océanographie, (consulté le ).
  15. (en) Thomas Morley, « The John Patterson Medal », sur Société canadienne de météorologie et d'océanographie, (consulté le ).
  16. (en) Morley K. Thomas, History of Canadian meteorology : a bibliography, Canadian Meteorological and Oceanographic Society, , 240 p. (ISBN 978-0-7748-5909-7 et 0-7748-5909-1, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]