Industrie textile rémoise

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L'industrie textile rémoise était un secteur économique important de la ville de Reims avec celui du secteur d’alimentation des maisons à succursales multiples avant celui que du champagne ne devienne prépondérant. Dans le département de la Marne, l'industrie textile s'était majoritairement répandue sur Reims et sur la Vallée de la Suippes.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, l'industrie et le commerce des tissus de laine est prospère. Il s’agit surtout de laines peignées car il est alors interdit de carder la laine. Cette prospérité est due à la présence de la matière première obtenu grâce aux nombreux troupeaux de moutons qui paissent la Champagne pouilleuse et aux Foires de Champagne favorables au commerce des tissus[1].

Colbert au XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Colbert, né à Reims, fils d’un négociant en tissus rémois, réorganise l’industrie et le commerce. Il impose une réglementation et un contrôle sévère de la fabrication des tissus. Mais il échoue à installer une Manufacture Royale de tissus à Reims[2].

Colbert au XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, le tissage est encore artisanal avec dans Reims, une concentration dans la paroisse de Saint-Remi[3].

La période révolutionnaire favorable à l’industrialisation[modifier | modifier le code]

Les bâtiments religieux deviennent des usines[modifier | modifier le code]

Les révolutionnaires considérant qu’il y avait trop de bâtiments ecclésiastiques les saisissent et les vendent comme biens nationaux. Un grand nombre de ces bâtiments seront rachetés et transformés en usines textile au XIXe siècle. Leurs noms seront souvent repris dans l’appellation de ces usines. Il s’agit de :

L'industrialisation[modifier | modifier le code]

Plan industriel de Reims en 1894

La mécanisation de l'industrie et la concentration dans des ateliers des ouvriers qui travaillent dans des conditions très dures (longueur extrême des journées de travail, insécurité…) remplacent progressivement le travail à domicile. Le développement du machinisme commença avec la filature mécanique. Nicolas Ponsardin, Derodé-Cornette, Jobert Lucas, créèrent les premiers établissements industriels dans les anciens bâtiments ecclésiastiques. Le premier tissage mécanique fut ouvert en 1839 par Croutelle au pont Fléchambault. Il se poursuit ensuite en créant de nouveaux établissements, dans les faubourgs de Reims, en dehors du périmètre historique de Reims[4]. Le peignage mécanique arriva à Reims en 1851, introduit par l’anglais Holden avec l‘usine des Nouveaux Anglais qui était située au 61 boulevard Dauphinot à Reims.

La Grande Guerre[modifier | modifier le code]

Les usines sont pour la plupart détruites ou fortement endommagées.

En 1918, les cheminées des usines, quartier sainte-Anne.

La reconstruction[modifier | modifier le code]

Les usines, détruites ou fortement endommagées, seront en partie seulement reconstruites (27 sur les 50 présentes avant la guerre)[5].

La seconde Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

La fin du textile rémois et son remplacement[modifier | modifier le code]

La structure de l’industrie lainière à Reims[modifier | modifier le code]

La Fabrique de Reims[modifier | modifier le code]

La fabrique était un ensemble de commerçant qui achètent la matière première ou des produits manufacturés et les distribuent à des ouvriers groupés en petits ateliers ou travaillant en chambre.

La société industrielle[modifier | modifier le code]

La société industrielle est créée en 1834. Elle fonctionna jusqu’en 1848, date de la dernière assemblée générale[6].

Le Syndicat des Producteurs de laines[modifier | modifier le code]

Le Syndicat des Producteurs de laines était situé 5 boulevard de la République à Reims. Il s’agit d’un organisme de transformation pour la vente directe aux filateurs de laine en France et à l’étranger.

Le Bureau de conditionnement et de mesurage[modifier | modifier le code]

Le bureau au sortir de la Grande Guerre.

Un Bureau central de mesurage des tissus est créé par la municipalité pour répondre à la demande des fabricants. Ils veulent que la vérification de la longueur et de la qualité des tissus soit faite de telle sorte qu’elle garantisse l’indépendance et l’impartialité des mesureurs. Un local dédié est construit par Narcisse Brunette en 1856 à l'angles des rues Desteuque et Ponsardin.

Société des Déchets de la Fabrique de Reims 49° 14′ 59″ nord, 4° 02′ 02″ est[modifier | modifier le code]

La Société Anonymes des Déchets de la Fabrique de Reims a été créée en 1834. Elle était située rue du jard à Reims. Le but premier était de lutter contre la contrebande de vrai et faux déchets. En effet pour améliorer leur fin de mois, certains ouvriers fabriquaient de faux déchets pour les revendre hors circuit légaux. Cela avait également pour effet, selon les manufacturiers de faire baisser la qualité des produits finit. Dans son fonctionnement, la société collectait les déchets de laines pour les rendre propre à la filature cardée et à la fabrication de feutres. Les bénéfices étaient répartis entre les actionnaires, les vendeurs-actionnaires et les anciens ouvriers en faisant don aux bonnes œuvres. Elle était administrée par 12 administrateurs issus des industriels ou négociants en laine de Reims et de sa région[7].

Familles patronales[modifier | modifier le code]

Portrait d'Auguste Walbaum

La famille Walbaum est une famille dont la première activité est le négoce de champagne mais dont une partie s’orienta dans le textile.

La famille Holden représentée en France par Isaac Holden et Jonathan Holden est une famille d'industriels originaires de Bradford en Angleterre. Elle crée le premier peignage industriel à Reims. La dimension de l’usine et de ses annexes conduisent à la création d’un quartier Anglais avec une église anglicane.

Inventions, perfectionnements Rémois[modifier | modifier le code]

  • Caléfacteur : brevet déposé en 1840 par MM Bureau-Brisset et Fils de Reims.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Source : Regard sur un siècle de vie économique à Reims, 1855-1955, P7
  2. https://www.persee.fr/doc/tigr_0048-7163_1970_num_4_1_925 P5
  3. Colin, Georges, « Reims. Étude d'une croissance urbaine », Travaux de l'Institut de Géographie de Reims, Persée, vol. 25, no 1,‎ , p. 3–88 (DOI 10.3406/tigr.1976.1010, lire en ligne, consulté le ).
  4. https://www.marne.gouv.fr/index.php/content/download/25014/158913/file/05_%C3%A9tude+historique.pdf P31
  5. Source : Jean-Claude Daumas, Les territoires de la laine: Histoire de l’industrie, 2020, P203
  6. Bulletin de la Société industrielle de Reims, Volume 1, 1858, P6
  7. Le Monde illustré du , 65e année la Champagne 1918-1920, p. 48 et Regard sur un siècle de vie économique à Reims, 1855-1955

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Taquet de Caffarelli, Évelyne, « L'industrie textile à Reims. Une reconversion », Travaux de l'Institut de Géographie de Reims, Persée, vol. 4, no 1,‎ , p. 1–83 (DOI 10.3406/tigr.1970.925, lire en ligne, consulté le )
  • Clause, Georges, « L'industrie lainière rémoise à l'époque napoléonienne. », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, Persée, vol. 17, no 3,‎ , p. 574–595 (DOI 10.3406/rhmc.1970.2093, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Monde illustré du , 65e année la Champagne 1918-1920, p. 38-48
  • Évelyne Taquet de Caffarelli, L'industrie textile à Reims. Une reconversion, Travaux de l'Institut de Géographie de Reims Année 1970 4 p. 1-83
  • Regard sur un siècle de vie économique à Reims, 1855-1955
  • Eugène Dupont, La laine de France vade-mecum du moutonnier et du lainier, édités par Siège du syndicat des producteurs de laine et Librairie Armand Huart
  • Maurice Hollande, Chambre de Commerce de Reims, 1801-1951: Un siècle et demi au service de l'économie champenoise
Pour l'ensemble des points mentionnés sur cette page : voir sur OpenStreetMap (aide), Bing Cartes (aide) ou télécharger au format KML (aide).
  • L'industrie lainière rémoise à l'époque napoléonienne / Georges Clause. - Nîmes : Lacour, 1997. - 70 p. : graph., carte ; 21 cm.
  • Les mémoires de l'industrie en Champagne-Ardenne [Texte imprimé] / sous la direction de Gracia Dorel-Ferré ; préface Philippe Richert ; édition Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine. - Lyon : Lieux-dits, 2016. - 1 vol. (224 p.) : illustrations en noir et en couleur, cartes ; 30 cm. - Index. - (ISBN 978-2-36219-141-1) (br.) : 25 EUR
  • Comité d'études pour l'aménagement de Reims et de sa région ; L'Industrie textile dans la région de Reims / [signé: Jacques Détré]. - Reims : impr. du Nord-Est, 1943. - 24 p. : pl. ; in-4º.
  • Documents sur les drapiers de Reims au Moyen Âge / par L. Demaison. - Paris : [s.n.], 1928. - 39 p. ; 8º. - Extr. de la Bibliothèque de l'École des Chartes, 1928, t. LXXXIX