Incidence (épidémiologie)

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L’incidence d'une pathologie est une mesure du risque pour un individu de contracter cette pathologie pendant une période donnée. Le taux d'incidence est le nombre de nouveaux cas observés dans une population donnée, divisé par la taille de cette population et la durée de la période d'observation[1] ; on dira par exemple que le taux d'incidence de la myasthénie se situe entre 50 et 100 personnes par million d'habitants, par an.

L'incidence et la prévalence, qui mesure la part de la population atteinte par la pathologie à un moment donné, sont les deux indicateurs les plus utilisés en épidémiologie pour évaluer la fréquence et la vitesse d'apparition d'une pathologie.

Généralités

Représentation schématique d'évolutions possibles de l'incidence d'une maladie au cours du temps

Les changements de l'incidence d'une maladie correspondent à son évolution, stable lors de phases d'endémie, en augmentation en cas d'épidémies et de pandémies, ou en diminution lors des guérisons. La morbidité d'une maladie pouvant affecter le renouvellement de la population, des valeurs négatives de son incidence peuvent s'obtenir par exemple lorsque les taux de guérison sont plus élevés que les taux de mortalité.

Concept de personne-temps

En épidémiologie, l'incidence est exprimée en « nombre de nouveaux cas par personne-temps ». La population à l'étude doit être « à risque », c'est-à-dire que ses membres doivent pouvoir contracter la maladie à l'étude. La notion de personne-temps désigne la durée totale de suivi des individus à risque dans la population à l'étude : par exemple, si 100 personnes à risque ont été étudiées pendant 2 ans, la durée totale de suivi est de 200 personnes-années. Dans ce même exemple, s'il y a eu 5 nouveaux cas de la maladie à l'étude, le taux d'incidence sera de 5 cas par 200 personnes-années, ou plus simplement de 2,5 cas par 100 personnes-années (ou encore 0,025 cas par personne-année).

En général, on s'intéresse à la première occurrence d'une maladie donnée chez une personne (au premier cancer et pas à ses récidives chez un même patient par exemple). Dans l'exemple précédent, les cinq cas diagnostiqués pendant l'étude ne sont plus « à risque » à partir du moment où ils sont diagnostiqués. S'ils ont contracté la maladie après six mois d'observation, ils n'ont été à risque que pendant six mois. La durée totale de suivi pour cette étude est donc de 190 personnes-années pour les personnes qui n'ont pas la maladie (95 personnes fois 2 ans) et de 2,5 personnes-années pour les cas (6 mois fois 5 cas). Le vrai taux d'incidence est donc de 5 cas sur 192,5 personnes-années (ou 2,6 cas par 100 personnes-années). Si la différence est petite dans cet exemple, elle devient importante lorsque la maladie est fréquente.

Dans la plupart des communications scientifiques, le taux d'incidence est exprimé en nouveaux cas par 100,000 personnes-années. Ce taux suppose que tous les membres de la population étaient à risque pendant l'année. Il suppose également que la maladie est rare et donc que la contribution à la durée totale de suivi des cas est négligeable par rapport au reste de la population.

Notes et références

  1. En notant P le nombre d'individus de la population concernée, D la durée de la période d'observation, et N le nombre de nouveaux cas observés, le taux I d'incidence est donné par I = N / (P × D).

Bibliographie

  • (en) Modern epidemiology, Rothman K.J., Greenland S., 1998, Philadelphie, PA, Lippincott-Raven.
  • Mesures statistiques en épidémiologie, Bernard P.-M., Lapointe C., 2003, Québec, Presses de l'Université du Québec.