Humbert Ier de Viennois

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Buste de Humbert Ier

Humbert Ier, né vers 1240, mort le 12 avril 1307, est issu de la puissante maison des sires de la Tour. Il fut d'abord baron de la Tour et de Coligny avant de devenir, par mariage, dauphin de Viennois. Il était fils d'Albert III de la Tour, et de Béatrice de Coligny. Sa mère était elle-même fille d'Hugues Ier, seigneur de Coligny, et de Béatrice d'Albon, dauphine de Viennois.

Biographie

Le 1er septembre 1273, il épouse Anne d'Albon, fille de Guigues VII du Viennois (1225-1269), dauphin de Viennois et de Béatrice de Faucigny (1234-1310).

Humbert devient dauphin en 1282 à la mort de son beau-frère Jean Ier[1] et contribue à l'élargissement du Dauphiné en intégrant sa baronnie de La Tour, ce qui coupe les communications entre la Bresse et la Savoie, deux domaines du comte de Savoie. Ne pouvant tolérer cette nouvelle entrave, le comte Philippe Ier de Savoie entre en guerre ouverte avec son voisin en 1282. Cette guerre, comme la plupart des conflits médiévaux, n'est qu'une succession de chevauchées, terme consacré pour désigner des incursions en territoire ennemi destinées à ravager les récoltes et semer la terreur parmi les habitants.

Les mandements du Haut Grésivaudan sont touchés dès l'avènement d'Humbert par une succession de chevauchées savoyardes : Avalon est attaqué en août mais la défense héroïque d'une compagnie d'arbalétriers grenoblois empêche sa prise. Ce bourg frontalier est à nouveau attaqué à deux reprises dans la semaine précédant la Toussaint. Tous les moulins sont détruits. Cette même semaine, Bellecombe est attaqué. Enfin en décembre, Louis, second neveu du comte Philippe, accompagné de 48 cavaliers assiège sans succès le château de la Buissière et ne rentre qu'avec 6 prisonniers. Cette guerre s'achèvera en 1286 par le traité de Paris.

Cette même année le châtelain de Bellecombe, Aimeric de Briançon, est pressé par le comte de Savoie pour lui rendre hommage, ce qu'il fait. Cela signifie que le mandement de La Buissière et son château redeviennent la première ligne de défense du domaine delphinal sur la rive droite. Ne pouvant accepter cet empiétement sur ses terres, Humbert Ier propose un habile marché à Aimeric consistant à l'échange de son mandement de Bellecombe contre celui de Varces, ce qu'il accepte en 1289. Bellecombe devient ainsi définitivement Dauphinois, pour la plus grande fureur du comte de Savoie, Amédée le Grand.

Décidé à se venger, celui-ci attaque et détruit le bourg de Bellecombe, passant ses habitants au fil de l'épée. Poursuivant sa chevauchée en Grésivaudan, brûlant les granges et les maisons qu'il rencontre, il met le siège devant le château de La Terrasse défendu par le châtelain Hugues d'Arces. L'assaut dure une journée entière mais il échoue, laissant de nombreux soldats morts. Battant en retraite, il incendie Barraux et rase le donjon Dauphinois qui était construit à l'emplacement de l'actuel Fort Barraux. Ce dernier acte de vengeance le perdra, car le temps passé à la démolition du donjon est mis à profit par Humbert Ier qui, ayant réuni une petite armée de secours composée notamment de nobles et chevaliers de La Buissière, vient lui tendre une embuscade dans le bois de Servette entre Barraux et Chapareillan. Laissant passer l'avant garde savoyarde, il tombe sur le restant des troupe d'Amédée qu'il met en déroute, en tuant un grand nombre et faisant une multitude de prisonniers. Ce conflit prend fin en 1293 par le traité de Saint Jean de Moirans.

Pour avoir entrepris des expéditions guerrières contre le comte de Savoie et avoir accablé ses sujets de péages abusifs, Humbert tombera sous le coup d'une triple excommunication. Ceci ne l'empêchera pas de finir sa vie à la chartreuse de Val Ste Marie en 1306 en laissant le pouvoir à son fils Jean.

Mariage et enfants

Il épousa en 1273 Anne de Bourgogne, fille de Guigues VII de Bourgogne, dauphin de Viennois, et de Béatrice de Faucigny. Ils eurent six enfants :

Sources et références

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  1. Nicolas Carrier, La vie montagnarde en Faucigny à la fin du Moyen Age, Éditions L'Harmattan, , 620 p. (ISBN 978-2-7475-1592-4), p. 36.