Hôtel de la Monnaie (Paris)

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Entrée de l'hôtel de la Monnaie, devenu le musée de la Monnaie de Paris.

L'hôtel de la Monnaie, situé quai de Conti dans le 6e arrondissement de Paris, est un bâtiment du XVIIIe siècle, chef d'œuvre de l'architecte Jacques Denis Antoine (1733-1801). Il abrite toujours la Monnaie de Paris ainsi que le musée de la Monnaie de Paris.

Modèle:Station du métro de paris

Histoire

Depuis le XIVe siècle, la Monnaie était installée dans de vieilles maisons de la rue de la Monnaie. Ces édifices étaient vétustes, mais il n'était pas possible de les reconstruire sur le même site sans affecter la production. Il fut donc décidé de construire un nouveau bâtiment sur un nouveau site, et le choix se porta d'abord sur la nouvelle place Louis XV (actuelle place de la Concorde). Il fut décidé que le nouvel hôtel des Monnaies serait construit en arrière de la colonnade occidentale de Gabriel, formant pendant au Garde-Meuble de la Couronne, édifié derrière la colonnade orientale.

Le projet d'Étienne-Louis Boullée pour l'hôtel de la Monnaie.

En 1765, Jacques Denis Antoine fut préféré aux architectes Étienne-Louis Boullée et François Dominique Barreau de Chefdeville pour la construction de ce nouveau bâtiment. Les travaux reçurent un commencement d'exécution mais, en définitive, l'endroit étant jugé trop éloigné du quartier des affaires, il fut décidé en 1767 de les arrêter et, sur la suggestion de l'abbé Jean Delagrive, de réaliser le projet sur les quais de la Seine, à l'emplacement de l'ancien hôtel de Conti, qui avait été racheté par la Ville de Paris pour construire un nouvel hôtel de ville. Un arrêt du Conseil retint définitivement ce site auquel Antoine adapta ses plans. Le site n'était pas encore très bien desservi, mais l'emplacement était historique et les perspectives urbanistiques valorisantes.

La première pierre fut posée par l'abbé Terray le 30 avril 1771. La façade sur le quai fut achevée en 1773 et le gros œuvre, ainsi que l'essentiel du décor, en 1775. Cet édifice, très admiré, valut à Antoine d'entrer en 1776 à l'Académie royale d'architecture. Certains critiquèrent toutefois la façade sur le quai, jugée d'une magnificence peu en accord avec le caractère d'une « manufacture ».

Architecture

Façade sur la rue Guénégaud.
Dessin par Jean-Baptiste Gautier Dagoty (XVIIIe siècle).

L'architecte a distingué deux parties : un bâtiment sur le quai, à usage de bureaux et d'appartements, et, dans l'axe de la composition, les ateliers de monnayage, organisés autour de plusieurs cours et aligné le long de la rue Guénégaud.

La façade sur le quai semble avoir été inspirée par le projet de Boullée, qui avait été gravé. À l'origine, Antoine avait envisagé de revêtir le mur de soutènement du quai de rampes ornées de vigoureux bossages qui auraient formé le socle de sa composition.

La porte sur le quai donne accès à un vestibule divisé en cinq nefs par des colonnes doriques supportant des voûtes à caissons. À droite, un escalier d'honneur à trois rampes mène aux magnifiques salons de l'étage noble, dont le principal (qui abrita jusqu'en 1983 le musée monétaire, aujourd'hui situé dans l'ancien atelier des frappes), de forme carrée[1], est décoré d'un ordre corinthien.

Le vestibule débouche sur une cour centrale, dite cour publique, initialement prévue ronde et réalisée en forme de fer à cheval. Au fond, dans l'axe de la composition, se trouve l'ancien atelier des frappes, abritant la salle des balanciers. La salle, originellement basse, a reçu un éclairage zénithal sous la monarchie de Juillet.

Façade sur le quai de Conti.
Dessin anonyme du XIXe siècle.

Cet atelier est isolé du reste de l'édifice, pour ne pas lui communiquer d'ébranlements, par quatre cours : cours du Monnayage, du Blanchiment, du Dépôt et des Travaux. Seule la dernière est restée sensiblement dans son état d'origine, avec son intéressante horloge solaire en forme d'obélisque.

Au sud de la parcelle, implanté diagonalement, l’hôtel L'Averdy (du nom du contrôleur général des finances Clément Charles François de L’Averdy) est l'ancien petit hôtel de Conti, soigneusement restauré par Antoine.

Les ornements en bronze ont été réalisés par le sculpteur Jean Denis Antoine (1735-1802), frère de l'architecte. La statuaire est l'œuvre des sculpteurs Jean-Jacques Caffieri, Jacques-Philippe Dumont, Pigalle neveu, Mouchy, Dupré et Lecomte. L'attique sur la Seine porte des figures de la Prudence, l’Abondance, la Justice, la Paix et le Commerce. Au fond de la cour publique, le fronton porte l’Expérience et la Vigilance. Dans la salle des balanciers, une niche abrite une autre figure de l’Abondance, tandis que la façade sur la rue Guénégaud est décorée par des allégories des Éléments.

Notes et références

  1. L'architecte avait initialement imaginé un salon circulaire.

Liens externes