Guich
Un guich est, historiquement au Maroc, une tribu mettant sa force militaire au service de l'État marocain (le « makhzen ») en échange de terres dont ils deviennent co-usufruitiers, à parts égales, avec l'État[1] ; il en a résulté un statut foncier particulier[2]. Le terme « guich » est dérivé du mot jich ou jaych, qui signifie « groupe armé », ou « armée »[3].
Histoire
Selon une étude de la FAO : « Le guich est un phénomène très ancien au Maroc. Pour s'assurer des contingents fidèles, les sultans avaient réparti la plupart des terres entourant les grandes villes du Maroc entre un certain nombre de tribus dites guich, par altération du terme djich (troupe armée). »[4]
Statut foncier
Selon Abderrahim El Bouhmidi (professeur d'université spécialiste du droit rural, de l'université Hassan-II) : « Les terres guich, suivant la définition jurisprudentielle, relèvent du domaine éminent du Souverain, eu égard à la relation directe entre la tribu et le sultan. [...] Les tribus guich ont un droit d'usufruit perpétuel sur les terrains qui leur ont été attribués en compensation du service militaire rendu. L’exemple le plus connu de ces terres est le guich des Oudaya (plus de 400 ha) sur lequel le nouveau quartier Ryad de Rabat a été édifié. »[5], le restant relevant de nos jours de la commune de Témara[réf. souhaitée].
Notes et références
- Coulet, Louise, « J. le Coz, Les tribus Guichs au Maroc. Essai de Géographie agraire. Extrait de la revue de Géographie du Maroc », Méditerranée, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 8, no 3, , p. 256–258 (lire en ligne , consulté le ).
- Propriété de la terre: des statuts bien compliqués, dans: L'Economiste n° 72, 25 mars 1993
- Michaël Peyron, « Djich », dans Gabriel Camps (dir.), Encyclopédie berbère, vol. 16, Aix-en-Provence, Édisud, (lire en ligne), p. 2466-2468
- Bensouda Korachi Taleb (directeur des aménagements fonciers, Ministère de l'agriculture, Rabat), Vers la privatisation des terres: le rôle de l'Etat dans la modernisation des régimes fonciers au Maroc, 1998, site de la FAO
- Terres collectives, Pourquoi pas des kibboutz ?, Entretien avec Abderrahim El Bouhmidi, avocat et professeur universitaire, spécialiste du droit rural, dans: L'Economiste n° 2796, 11 juin 2008
Voir aussi
Bibliographie
- Michaël Peyron, « Guich », dans Gabriel Camps (dir.), Encyclopédie berbère, vol. 21, Aix-en-Provence, Édisud, (lire en ligne), p. 3236-3238
- Edward Szymanski, « Les tribus de « Guich » et le Makhzen sous le règne de Sidi Mohammed Ben Abd Allah », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, Aix-en-Provence, Association pour l'étude des sciences humaines en Afrique du Nord, no 8, , p. 195-202 (lire en ligne)
- (es) Ramón V. Franqueira,, Tierras Guich : Regímenes jurídicos de la propiedad inmobiliaria en el antiguo y moderno Marruecos, Impr. Africa, .
- Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, pp.82-86 [1]
Liens externes
- « Guich 01 », « Guich 02 » et « Guichard, e », sur Base de données lexicographiques panfrancophone