Forêt sacrée Oro-Zoun de Lindja Dangbo

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Forêt sacrée Oro-Zoun de Lindja Dangbo
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Géographie
Pays
Département
Commune
Coordonnées
Superficie
1,05 ha
Administration
Type
Géolocalisation sur la carte : Bénin
(Voir situation sur carte : Bénin)

La forêt sacrée Oro-Zoun de Lindja Dangbo est située au sud-est du Bénin, dans l'arrondissement de Médédjonou, la commune d'Adjarra et le département de l'Ouémé, à proximité de la frontière avec le Nigeria[1].

Contexte

Le Bénin possède plus de 2 millions d'hectares de forêts classées et diverses aires protégées, qui représentent 20 % de la superficie totale du pays, mais également 3 000 forêts sacrées, qui, par leur histoire, constituent une forme endogène de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité. Un projet (PIFSAP), lancé en 2011, vise à les intégrer dans le système des aires protégées[2]. La forêt sacrée Oro-Zoun de Lindja Dangbo entre dans ce cadre et a fait, à ce titre, l'objet d'une étude approfondie[3].

Situation

La forêt est située au cœur du village de Lindja Dangbo, à 1 km au sud du poste de douane de Médédjonou. Elle est entourée de plantations d'acacias, de cultures, d'habitations et d'une piste aménagée menant au village de Lindja Tokpa. Elle occupe une superficie de 1,05 hectare[3].

Histoire et culture

Selon la tradition orale, les premiers habitants, venus du Nigeria voisin sous la direction du roi Atchekodoe, y auraient trouvé refuge après avoir traversé la rivière Ogli, apportant avec eux leurs croyances et leurs rites. Ils s'installent auprès de cette forêt qu'ils consacrent à la divinité Oro et à d'autres. Ces divinités protectrices – et donc la forêt qui les abrite – acquièrent une grande importance auprès des populations dans tous les domaines de la vie socio-spirituelle. Une bonne conservation de la forêt est indispensable, car elle offre également aux dignitaires une diversité floristique exploitée pour les besoins en pharmacopée (écorce, racines, feuilles de certaines espèces[4]).

Des cérémonies Oro sont organisées tous les deux ans[3] pour conjurer le mauvais sort et assurer le bien-être de la population[4].

Biodiversité

Flore

La végétation est celle de la forêt humide, dense, semi-décidue, dégradée. 99 espèces végétales y ont été dénombrées, dont les arbres Ceiba pentandra (fromager), Cola gigantea (colatier géant), Trichilia megalantha, Homalium letestui, Albizia spp., Cola millenii, également Petiveria alliacea, Hilleria latifolia, Chromolaena odorata, Olyra latifolia, Canna indica, Hypselodelphys violacea[4].

Faune

La faune est très diversifiée.

Les mammifères présents sont principalement le Grand Aulacode (Thryonomys swinderianus), l'Écureuil fouisseur (Xerus erythropus), le « rat de Gambie[5] » (Cricetomys gambianus), le « rat palmiste[5] » (Heliosciurus gambianus), des souris, des genettes (Genetta spp.) et des singes tels que Chlorocebus aethiops, Chlorocebus tantalus, Cercopithecus mona ou Dendrohyrax dorsalis[4].

On recense également 13 espèces d'oiseaux, réparties en 8 familles, mais aucune espèce migratrice[4].

Parmi les reptiles, on rencontre des serpents : le cobra (Naja nigricollis), le Python de Seba (Python sebae), la Vipère heurtante (Bitis arietans), également des couleuvres brunes et vertes. On y trouve en outre le varan d'eau (Varanus niloticus), des margouillats, des salamandres et des caméléons[4].

Les batraciens sont représentés par les crapauds (Bufo regularis), les grenouilles et les rainettes ; les mollusques par l'Escargot géant africain et les limaces[4].

107 espèces d'insectes ont été répertoriées, appartenant à plusieurs ordres, principalement des Hyménoptères, des Odonates, des Coléoptères, des Hétéroptères, des Orthoptères et des Lépidoptères[4].

Notes et références

  1. République du Bénin. Direction générale des forêts et des ressources naturelles, Plan d'aménagement et de gestion simplifié de la forêt sacrée de la forêt sacrée Oro-zoun de Lindja (Dangbo), novembre 2012, p. 9, [lire en ligne]
  2. Catégorisation des Aires Protégées de la République du Bénin suivant la nomenclature de l’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN), décembre 2013, 66 p. [lire en ligne]
  3. a b et c Plan d'aménagement et de gestion simplifié, op. cit., p. 13
  4. a b c d e f g et h Plan d'aménagement et de gestion simplifié, op. cit., p. 20-22
  5. a et b Appellation controversée

Annexes

Bibliographie

  • Ousséni Arouna, Ismaïla Toko Imorou, Moussa Gibigaye Pierre Allé et Brice Tenté, « Analyse comparative de l'état de conservation des forêts classées, des forêts communautaires et des forêts sacrées au Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest) », in International Journal of Innovation and Applied Studies, vol. 9, no 1, janvier 2017, p. 123-139, [lire en ligne]
  • Dominique Juhé-Beaulaton (dir.), Forêts sacrées et sanctuaires boisés : des créations culturelles et biologiques (Burkina Faso, Togo, Bénin), Karthala, 2010, 280 p. (ISBN 9782811103484), compte-rendu en ligne dans le Journal des africanistes, 2011 [1]

Articles connexes