Discussion:Kinetoscope Parlor

Il me semble que parler de salle de cinéma est pour le moins un abus de langage. Les frères Lumière projetaient leurs films sur grand écran dans des salles où les gens s’asseyaient côte à côte sur des bancs. Par ce fait, ils inventent le cinéma ce qu'Edison, avec tout ce que nous lui devons par ailleurs, ne fait pas. On ne va pas au cinéma quand on regarde sa télévision ou des vidéos sur son ordinateur. Les kinétoscopes sont le youtube de l'époque, mutatis mutandis ; ils permettent aux publics de découvrir des films, ils ont probablement leur place dans l'histoire du cinéma mais pour en définir les frontières extérieures. 86.254.78.130 (discuter) 18 octobre 2019 à 10:21 (CEST)

Ce n'est pas un abus de langage. Là où il y a abus, c'est justement quand on cite les Lumière comme étant les inventeurs de la projection sur "grand" écran devant un public assemblé. C'est Émile Reynaud qui, le premier en 1892, projette des films (1 min 30 au début et jusqu'à 5 min en 1895) sur un écran devant un public assemblé. D'abord (j'ai failli écrire Debord), la position du spectateur ne définit pas un spectacle, même si des discours savants et pédants le prétendent. C'est le spectacle lui-même qui est sa propre définition. Et ce spectacle, c'est le film, qu'il soit vu en solitaire, par une foule, sur une toile, sur un écran plasma ou led, dans une salle, sur son i-phone, et j'en passe. William Kennedy Laurie Dickson est le premier à faire des films. Et ces films, vus d'abord sur kinétoscope, seront ensuite projetés sur écran sans changer de nature. Je vous rappelle que les frères Lumière ont été poussés sur le chemin de leur invention (plus exactement, celle de Louis) par leur père Antoine qui a assisté en 1894 à une démonstration du kinétoscope à Paris et à une séance du Théâtre optique de Reynaud. Le cinématographe ne sera qu'un développement (supérieur en qualité par rapport aux prototypes édisoniens) du kinétographe (caméra) et du kinétoscope (appareil de vision). Le cinéma, c'est des films. Ce que l'on oublie facilement, c'est qu'après 18 mois de succès, les projections du cinématographe Lumière s'essoufflent et s'arrêtent. Les films continuent leur vie, films de famille (la clientèle des Lumière fait partie de la classe aisée qui peut acquérir un appareil et de la pellicule,impressionnée ou vierge) et films passés dans les foires, les deux pôles du cinéma à l'échelle mondiale. L'ambiance des Kinetoscope Parlors n'était pas plus calme que celle des salles de cinéma stricto sensu ; on s'interpellait, on commentait les films, on en recommandait certains, etc. Ambiances quelque peu différentes mais toutes deux centrées sur le produit artistique : le film. Bien entendu, la disposition : écran, bancs, cabine, a prévalu, mais ce ne fut qu'une amélioration d'un spectacle préexistant.

C'est de façon relative un abus de langage et surtout ici une traduction directe de l'américain. Merci de mettre en corrélation les différents articles et de les adapter en fonction des sources. Un parlor est une salle, une boutique. Par contre, une salle de cinéma ça obéit au concept de la salle de théâtre, c'est du collectif, avec un écran de projection, comme du temps des fantasmagorias. Ce n'est pas du tout la même chose. D'un côté on a un spectateur penché sur une visionneuse, de l'autre des gens assis et le regard tendu vers un écran. --Marc-AntoineV (discuter) 3 juillet 2020 à 10:36 (CEST)

 Marc-AntoineV : Vous avez raison, un Kinetoscope Parlor n'est pas une salle de cinéma, telles qu'elles existent encore. C'est un ancêtre, un embryon, un endroit où l'on pouvait voir des films, d'où ce rapprochement d'appellation. Pas de films : pas de salles de projection, pas de Kinetoscope Parlors, pas de Théâtre optique, pas de salles de montage, pas de DVD, pas de VàD, etc... Et le produit de base de tous ces lieux et activités, c'est le film. Le réalisateur et le monteur, « penchés sur une visionneuse », prépareraient donc un spectacle qu'il ne peuvent pas voir dans les conditions des « gens assis et le regard tendu vers un écran » ? Ils n'auraient rien à voir avec le cinéma ? Et quand on est devant son laptot ou sa télé, seul, on voit autre chose que ces gens en train de grignoter du pop-corn ou commenter le film avec leurs voisins, « du collectif », et « assis et le regard tendu vers un écran » ? Je suis fortement sceptique. Le théâtre antique grec n'avait pas lieu dans une salle de théâtre, mais en plein air et le point commun avec notre théâtre contemporain, c'est la pièce, l'égale du film, et non pas le lieu. "Quand le sage désigne la Lune, le simplet regarde son doigt". C'est un défaut qu'on trouve souvent dans WP : on privilégie le moyen de visionnement par rapport au moyen de prise de vues. C'est ainsi que l'article Kinétoscope commençait par cette machine et annonçait que "parallèlement" Edison faisait construire la caméra Kinétographe. On regardait donc des films qui préexistaient à la première caméra du cinéma ? J'ai réparé ce défaut en créant un article sur la caméra Edison. Les films qu'elle a tournés ont été vus plus tard (1896) en projection. Cela ne les a pas fait changer de nature.

Il n'est pas certain que la salle de cinéma existe encore au XXIIème siècle (déjà, ses gains sont minimes par rapport aux revenus TV et VàD), mais en revanche, je peux vous assurer que les films existeront toujours, quel que soit le moyen utilisé pour les visionner. Très cordialement.--PODZO DI BORGO ^{[me répondre]} 3 juillet 2020 à 11:49 (CEST)

Bonjour PODZO DI BORGO vous allez bien ? Plaisir de vous lire. Je ne cherche pas à avoir raison, je souhaite être neutre, prudent... J'ai croisé votre patronyme dans le synopsis du Napoléon d'Abel Gance hier (amusante coïncidence...) en travaillant sur cette entreprise, la Société du film en couleurs Keller-Dorian : si vous avez le temps d'y jeter un œil ? Je manque de recul. Et ce qui serait bien, trouver des informations sur Berthon, carrément oublié... Bien cordialement, --Marc-AntoineV (discuter) 3 juillet 2020 à 11:55 (CEST)