Claude Cormier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 26 octobre 2021 à 00:04 et modifiée en dernier par YANN92340 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Claude Cormier ( - ) est un architecte paysagiste québécois. Il est l'un des membres de sa profession les plus influents au Canada. On retrouve notamment plusieurs de ses réalisations à Montréal et à Toronto.

Biographie

Les origines de Claude Cormier déterminent d’une façon inusitée son parcours professionnel. Son enfance se déroule sur une ferme, soit dans une nature nécessairement ennuyante pour qui la vit au quotidien, et qui se trouve donc à l’opposé de la version idéalisée, bucolique ou romantique, chère aux citadins. À ses yeux, la nature s’offre en tant que ressource, et non pas comme une expérience du sublime. En aucun cas, cette nature ne représente pour lui un lieu d’évasion.

À l'âge adulte il décide d'aller étudier l’agronomie à l’université de Guelph en Ontario. Ce qu’il a en tête à cette époque, c’est de créer une nouvelle fleur par croisement. Baccalauréat en poche, il constate que ce n’est pas la génétique des plantes qui l’intéresse, mais plutôt la manière de rendre la nature plus ludique. Ses études en sciences, axées sur les possibilités d’inventer de nouvelles formes, lui seront utiles plus tard lorsqu’il appliquera au paysage urbain ses connaissances portant sur le métissage ou l’hybridation. Claude Cormier poursuit alors ses études en architecture du paysage à l’université de Toronto. Muni d’un nouveau diplôme, il travaille quelque temps pour diverses firmes d’architectes en paysage, tels Gerrard & Mackars. Il décide ensuite de rentrer au Québec pour s’installer à Montréal, où il va travailler pour le Groupe Lestage, une firme d’architecture et de design urbain qui élargit sa pratique en offrant, grâce à son apport, des services d’architecture en paysage.

À 33 ans, il décide de compléter ses études en s'inscrivant en maîtrise d'histoire et de théorie du design à la Graduate School of Design de l'université Harvard. Le choix de cette université relève en partie d'un concours de circonstance mais aussi de la présence de Martha Schwartz, son mentor de toujours et une figure phare dans le domaine de l’architecture en paysage, qui enseigne dans cette institution. Tout au long de ses études à Harvard, Claude Cormier travaillera dailleurs pour le bureau de Martha Schwartz. Ce sera l’occasion pour lui d’explorer et de préciser les idées et les concepts auxquels il réfléchit depuis un moment. Après Harvard, il revient à Montréal et y fonde sa propre firme - Claude Cormier Architectes Paysagistes Inc. qui deviendra Claude Cormier et Associés Inc.- dès 1995.

Depuis, l'entreprise a eu le privilège de travailler sur des projets de grande envergure à Montréal, Toronto et aux États-Unis et a remporté une centaine de prix et mentions. Au printemps 2010, la Graduate School of Design de l’Université Harvard a présenté une exposition exclusive de l’ensemble de son œuvre intitulée « Erratics« . En 2009, il est reçu chevalier de l’Ordre national du Québec, la plus prestigieuse distinction accordée par le gouvernement du Québec. En 2005, il est sélectionné en tant qu’Emerging Voice for North America par The Architectural League of New York et choisi par l’influente revue new-yorkaise Fast Company comme l’un des quatorze designers internationaux qui propulsent le design. Plus récemment, la firme a été sélectionnée par les éditions ''Phaidon Press'' pour une publication réunissant 30 architectes paysagistes reconnus mondialement pour le caractère innovant de leur pratique. Serious Fun - The Landscapes of Claude Cormier, premier ouvrage entierement dédié à la pratique de Claude Cormier, écrit par Marc Treib et Susan Herrington paraitra en Juillet 2021 aux éditions Oro.

Influences

Claude Cormier fait partie de la seconde génération des architectes en paysage dits « conceptualistes », Martha Schwartz agissant comme chef de file de ce mouvement. Concomitante avec l’architecture postmoderne et dans la foulée de l’art conceptuel, cette approche se distingue par la prédominance accordée au concept ou à l’idée maîtresse qui donne naissance au projet et qui l’articule dans ses moindres aspects du début à la fin. Ajoutons que cette démarche « conceptualiste » tranche radicalement avec les impératifs fonctionnalistes du modernisme.

Au sein de cette mouvance, la pratique de Cormier et de son équipe se distingue, quant à elle, par son insistance à fouiller les strates historiques, économiques, botaniques, écologiques et socioculturelles — enfouies et manifestes —, qui composent les lieux sur et avec lesquels ils travaillent. En effet, chaque projet se tisse à partir d’un réseau de sens complexe tout en restant clair. Ce « tissage » résulte de la conjugaison, ou du croisement, de divers éléments conceptuels, matériels et historiques. De cet exercice émerge une densité sémantique qui singularise leurs réalisations. Cormier puise son inspiration autant dans l’art contemporain qu’en s’imprégnant de l’énergie de la ville. Ce qui lui importe avant tout, c’est d’être à l’écoute du contexte qui s’offre à lui, de plonger dans la mémoire du lieu pour en extraire des éléments susceptibles de créer une forme de narration. Même si ce récit n’est pas toujours finalement apparent, il n’en constitue pas moins la trame sur laquelle reposent la conception et l’élaboration du projet.

Une formule traduit avec concision la philosophie de Cormier : Artificiel, mais vrai. Ce qu’il cherche avant tout, c’est une forme d’authenticité, un « vrai faux »; autrement dit, montrer en toute honnêteté la nature construite du paysage. Le projet terminé doit se présenter comme un hymne à la vie grâce à l’utilisation d’une palette de couleurs exubérantes et de matériaux artificiels avec lesquels Cormier innove en les décontextualisant.

Soulignons également cet humour plein d’esprit, et parfois même caustique, qui se dégage de plusieurs projets et qui est même devenu en quelque sorte leur image de marque. Non seulement jouer avec la nature, mais se jouer de la nature en la présentant – en fait, en la représentant – d’une manière inédite, tel pourrait être le credo de Cormier. Les architectes en paysage conceptualistes misent sur l’audace pour stimuler, séduire et amuser tout en jouant avec nos perceptions. Ils cherchent à nous faire voir autrement ce que l’on tient pour acquis. Leurs réalisations agissent souvent comme un marqueur identitaire qui dévoile tout en la transformant la personnalité du site, mais aussi de la ville. En réinventant les paysages urbains, Claude Cormier cherche à susciter des émotions et à produire du sens dans le but de réhabiliter la place publique en brouillant les frontières entre le design et l’art, le naturel et l’artificiel, le réel et le surréel[1].

Berczy Park, Toronto

Projets

Au Canada

Nature légère/Lipstick Forest, Palais des congrès de Montréal

RioCan Leaside Centre (2020-2024), Toronto

Leslie Slip Lookout Park (2020-2022), Toronto

Vaughan Metropolitan Centre (2020-2022), Vaughan

Pensionnat Saint-Nom-de-Marie (2020-2022), Montréal

1 Square Phillips (2019-2023), Montréal

Siège social de la Banque Nationale (2019-2023), Montréal

The Well (2013-2023), Toronto

Canadian Institute of the Blind (2015-2023), Edmonton

West Don Lands (2018-2022), Toronto

St-Clair Block Development – Plan d’ensemble (2018-2022)

18 Nuances de gai, Montréal

Love Park (2018-2022), Toronto

Garrison Point – Plan d’ensemble (2012–2022), Toronto

2-8 Gloucester (2018-2022), Toronto

88 Queen St East (2015-2022), Toronto

RCA-Lenoir (2020- ), Montréal

175 Wynford-Don Valley Parkway (2020- ), Toronto

King and Portland Development (2020), Toronto

Daniels Waterfront/City of the Arts (2020), Toronto Waterfront

Musée Pointe-à-Callière – Plan d’ensemble (2019), Montréal

592 Sherbourne Street/The Selby (2019), Toronto

Pôle Champlain – Proposition (2019), Ottawa

Boules roses/ 18 nuances de gai (2011-2019), Montréal

700 St-Jacques (2018- ), Montréal

Breakwater Park (2018), Kingston

River City Phase 3 (2018), Toronto

Square Dorchester et Place du Canada (2008-2018), Montréal

Collège Ahuntsic (2018), Montréal

Vaughan Metropolitan Centre – Plan d’ensemble (2018), Vaughan

Vaughan Metropolitan Centre Bus Terminal Block (2013- ), Vaughan

The Cat Park (2017 - ), Toronto

TOM I, II, III, IV (2012-2014, 2017), Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal

Balade pour la paix (2017), Montréal

Parc Jean-Drapeau – Plan de mise en valeur et réaménagement (2017), Montréal

Jardin Frédéric Back du Musée des beaux-arts de Montréal (2017), Montréal

Cité archéologique Place d’Youville, Musée de Pointe-à-Callière (2017), Montréal

Berczy Park (2017), Toronto

Monument national de l’Holocauste avec Studio Daniel Libeskind et Edward Burtynsky (2017), Ottawa

Distillery Ribbon – Plan d’ensemble (2017), Toronto

Vaughan Metropolitan Centre KPMG Block (2017), Vaughan

Curtis Block (2016 - ), Calgary

Scrivener Square (2016 - ), Toronto

CIBC Commerce Court (2016- ), Toronto

The Sony Centre for the Performing Arts and L-Tower (2016), Toronto

300 Front Street (2015), Toronto

Performing Arts Centre & Brock University School of Fine and Performing Arts (2015), St. Catharines

117 Peter Street (2015), Toronto

Jardin de sculptures du Cirque du Soleil (2015), Montréal

Au grand dam (2015), Ville LaSalle

Complexe Sportif (2015), Ville St-Laurent

Garrison Point / Ordnance Street – Plan d’ensemble (2015), Toronto

5e Quai – Entrepôt frigorifique (2014), Montréal

Royal Ontario Museum (2014), Toronto

One The Esplanade (2014), Toronto

Silo Site – Plan d’ensemble (2014), Toronto

Tiffany, Evergreen Brickworks (2013), Toronto

Appartements Le Château (2013), Montréal

3C Waterfront – Plan d’ensemble (2013), Toronto

Jardin de bâtons bleus (1999–2013), Métis sur mer, Montréal, Winnipeg

Four Seasons Hotel and Residences (2012), Toronto

Cirque du Soleil (2012), Montréal

Vieux-Port de Montréal – Plan d’ensemble (2012), Montréal

Plage de l’Horloge (2012), Montréal

Parc Hydro-Québec (2012), Montréal

Université de Montréal – Étude de faisabilité (2011)

Cirque du Soleil – Étude de faisabilité (2011), Montréal

Leslie Nymark (2011), Toronto

Vieux-Port de Montréal (2011), Montréal

Centre Canadien d’Architecture (1992-2010), Montréal

Sugar Beach (2010), Toronto

Evergreen Brickworks (2010), Toronto

Prairie urbaine (2010), Gatineau

Benny Farm (2010), Montréal

École de pharmacie et de médecine de l’Université de Waterloo (2009), Kitchener

Viger DMC (2009), Montréal

Vieux-Port de Montréal – Plan directeur d’horticulture (2009), Montréal

Place d’Youville (2008), Montréal

Collège Ahuntsic (2008), Montréal

Université McGill, Complexe des Sciences de la vie (2007), Montréal

Institute of Advanced Medecine de l’Université du Manitoba (2007), Winnipeg

HtO Urban Beach (2007), Toronto

Flora International (2006), Montréal

Jackie Gleason Theatre – Plan d’ensemble (2006), Miami Beach

Entrepôt Frigorifique – Plan d’ensemble (2006), Montréal

Église St-James (2006), Montréal

Waterfront Park – Étude (2005), Otterburn Park

Université du Quebec à Montréal, Campus des sciences (2005), Montréal

Commissioners Park – Concept (2004), Toronto

Place des Arts – Plan d’ensemble (2003), Montréal

Carrefour Parc/Pins –Analyse urbaine (2002), Montréal

Collège Ahuntsic – Plan d’ensemble (2002), Montréal

Nature légère et esplanade du Palais des congrès (2002), Montréal

Falaise Sainte-Geneviève – Plan de revitalisation (1999), Québec

Blue Lawn, Centre canadien d’architecture (1997), Montréal

Aux États-Unis et ailleurs dans le monde

Lake Shore East (2021), Chicago (États-Unis)

Buchwald Plaza (2019), Mount Vernon (États-Unis)

Rice University – Plan d’ensemble (2019), Houston (États-Unis)

AIDS Memorial – Proposition (2017), Chicago (États-Unis)

Forêt bleue, Nissan Design America (2007), Detroit et La Jolla (États-Unis)

Pergola, Biennale d’art contemporain (2006), Le Havre (France)

Jackie Gleason Theatre – Plan d’ensemble (2006), Miami Beach (États-Unis)

L’arbre bleu, Cornerstone Festival of Architectural Gardens (2005), Sonoma (États-Unis)

Jardin des bâtons bleus (2005), Chicago (États-Unis)

Jardin de bâtons bleus, Hestercombe Gardens (2004), Taunton (Angleterre)

Moonwalk – MGM Studios/Cirque du Soleil – Plan d’ensemble (2003), Las Vegas (États-Unis)

Solange (2003), Lyon (France)

Mosaïcultures Internationales de Montréal – Plan d’ensemble (2003), Dubaï, UAE

Battersea Power Station – Plan de redéveloppement (2001), Londres (Angleterre)

Cirque du Soleil – Plan d’ensemble (2000), Hong Kong

Jardin de Montréal à Shanghai (2000), Shanghai (Chine)

Red Lawn, Schindler House MAK Center (1999), Los Angeles (États-Unis)

Notes et références

  1. Jacques Perron, 2008

Annexes

Liens externes