Bibliothèque universelle des romans

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Bibliothèque universelle des romans
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La Bibliothèque universelle des romans est une collection littéraire française à parution périodique, comportant 224 volumes de 1775 à 1789 à l'initiative du marquis de Paulmy[α 1] et du comte de Tressan[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les auteurs de cette collection ambitionnaient de publier sous forme d'extraits la totalité des romans français et étrangers « parus depuis l'Antiquité jusqu'à l'âge moderne », à raison d'un ou deux volumes par mois vendus par souscription. Ses collaborateurs étaient le plus souvent anonymes[2]. Contant d'Orville et Legrand d'Aussy ont été du nombre de ses rédacteurs[3],[4], ainsi que Charles-Joseph Mayer, qui a rejoint le projet en 1775[5]. Lorsque le marquis de Paulmy le quittera au début de 1779[6],[α 2], c’est Jean-François de Bastide qui le dirigera de 1779 à 1789[7].

Contenu[modifier | modifier le code]

La collection, qui a reçu un accueil très favorable[α 3], consiste essentiellement en des versions abrégées, traduites et modernisées de romans parus aux époques précédentes. Chaque numéro comporte au moins un roman pour chacune de ces quatre catégories: romans traduits du grec et du latin, romans de chevalerie, romans historiques et romans d'amour.

Les versions proposées par la Bibliothèque avaient pour caractéristiques d'être abregees, épurées et élaguées autant que possible[9]. L'objectif de cette collection était de rendre facilement et rapidement accessible des œuvres du passé, afin que tout honnête homme ou toute honnête femme puisse parfaire sa culture littéraire en peu de temps[10]. La fidélité des versions proposées par de Paulmy et de Tressan était toutefois relative, certaines œuvres se démarquant notamment par le fait qu'elles laissaient plus de place à certains événements moins importants des œuvres originales et moins de temps à des éléments importants[11]. Les textes visaient à instruire mais devaient aussi plaire, ainsi ils étaient souvent refaits en fonction du bon goût littéraire de l'époque par souci d’intelligibilité[12].

Lorsque la Révolution a contraint ses rédacteurs à mettre fin à cette entreprise, elle comptait 4 000 souscripteurs[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C’est sa riche bibliothèque qui sera mise à contribution dans cette entreprise.
  2. Harry Redman Jr., op. cit., donne la date de décembre 1778 .
  3. Elle a même inspiré des émulations à l’étranger[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Harry Redman Jr., The Roland Legend in Nineteenth Century French Literature, University Press of Kentucky, , 264 p. (ISBN 978-0-81319-500-1, lire en ligne), PT50.
  2. Thierry Delcourt, La Bibliothèque bleue et les littératures de colportage, Paris, École nationale des chartes, , 288 p. (ISBN 978-2-90079-138-7, lire en ligne), p. 81.
  3. Louis-Mayeul Chaudon, Dictionnaire universel, historique, critique et bibliographique, t. 16, Paris, Menard et Desenne, , 9e éd., 459 p. (lire en ligne), p. 88.
  4. (en) Roger Middleton, « Le Grand D'Aussy and the Bibliothèque Universelle Des Romans », Nottingham French studies, vol. 27, no 1,‎ , p. 1-12.
  5. Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France : ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Firmin Didot père et fils, (lire en ligne), p. 656.
  6. a et b Francesco Furlan, Studia Albertiana : lectures et lecteurs de L.B. Alberti, Paris, Vrin, , 334 p. (ISBN 978-2-71161-614-5, lire en ligne), p. 193.
  7. Marie-Cécile Anfray (éd.), Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris, t. A-C, Genève, Droz, , 688 p. (ISBN 978-2-60001-336-9, lire en ligne), p. 155.
  8. (en) Monique Rinere, Transformations of the German Novel : Simplicissimus in Eighteenth-century Adaptations, Paris, Peter Lang, , 255 p. (ISBN 978-3-03911-896-0, lire en ligne), p. 114.
  9. Isabelle Diu, Elisabeth Parinet et Françoise Vielliard, Mémoire des chevaliers : édition, diffusion et réception des romans de chevalerie du XVIIe au XXe siècle, Paris, École nationale des chartes, , 244 p. (ISBN 978-2-90079-191-2, lire en ligne), p. 134.
  10. (en) Catherine Velay-Vallantin, « Tales as a mirror », dans Roger Chartier, The Culture of Print : Power and the Uses of Print in Early Modern Europe, Princeton University Press, , 376 p. (ISBN 978-1-40086-033-3, lire en ligne), p. 101.
  11. Roger Poirier 1977, p. 89.
  12. Roger Poirier 1977, p. 78.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Angus Martin, La Bibliothèque universelle des romans, 1775-1789 : présentation, table analytique, et index, Oxford, Voltaire Foundation at the Taylor Institution, , 473 p. (ISBN 978-0-72940-321-4, lire en ligne).
  • Roger Poirier, La Bibliothèque universelle des romans : rédacteurs, textes, public, Genève, Droz, , 130 p. (ISBN 978-2-60003-550-7, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]