Bataille de Sebou

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Bataille de Sebou

Informations générales
Date 740
Lieu Près de Tanger, au bord du fleuve Sebou
Issue

Indécise

  • Retrait des forces berbères
Belligérants
Tribus berbères insurgées Califat omeyyade
Commandants
Maysara al-Matghari
Khalid ibn Hamid al-Zanati
Khalid ibn Abi Habib al-Fihri

Grande révolte berbère

La bataille de Sebou était un conflit militaire en 740 entre le califat omeyyade et les rebelles berbères insurgés de la grande révolte berbère.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Les forces berbères de Maysara rencontrent la colonne d'avant-garde ifriqiyenne de Khalid ibn Abi Habib quelque part dans la périphérie de Tanger[1]. Après une brève escarmouche avec la colonne arabe, Maysara ordonna brusquement aux armées berbères de se replier sur Tanger. Le commandant de cavalerie arabe Khalid ibn Abi Habiba n'a pas lancer de poursuite, mais a juste tenu sa ligne au sud de Tanger, bloquant la ville tenue par les Berbères, en attendant les renforts de l'expédition sicilienne de Habib.

Dans ce répit, les rebelles berbères se réorganisent et entreprennent un coup d'État interne. Les chefs tribaux berbères ont rapidement déposé (et exécuté) Maysara et élu le chef berbère zénète, Khalid ibn Hamid al-Zanati comme nouveau « calife » berbère. Les raisons de la chute de Maysara restent obscures. Peut-être la lâcheté soudaine montrée devant la colonne de cavalerie arabe l'a-t-elle prouvé militairement inapte, peut-être parce que les prédicateurs puritains soufrites ont trouvé un défaut dans la piété de son caractère, ou peut-être simplement parce que les chefs tribaux zénète, étant plus proches de la ligne de front ifriqiyenne, ont estimé qu'ils devraient être ceux qui mènent la rébellion.

L'historien Ibn Khaldoun affirme que Khalid ibn Abi Obeïda a rencontré les forces berbères et a maintenu sa position sur la rivière `` Shalif '', que de nombreux commentateurs ont considérée comme la célèbre rivière Chelif (Wadi ash-Shalif) dans le centre de l'Algérie. Cependant, il est hautement improbable que l'armée rebelle berbère ait été aussi loin à l'est à ce moment-là. Les historiens modernes ont suggéré qu'Ibn Khaldoun ou ses transcripteurs aient fait une erreur ici. Charles André-Julien (1961 : p. 30) suggère qu'Ibn Khaldoun voulait en fait dire le fleuve Sebou, dont le cours supérieur placerait en effet à juste titre la colonne ifriqiyenne près de Tanger. Le chroniqueur En-Nuweri rapporte en effet que l'escarmouche s'est déroulée hors des murs de Tanger[2],[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. A la suite d'Ibn Khaldun (p.217), les commentateurs marquent généralement cette rencontre au fleuve Chelif (en Algérie). Cependant, il est peu probable que les rebelles berbères aient atteint cette Extrême-Orient si tôt. Il est probable qu'Ibn Khaldun ou ses transcripteurs aient confondu cet endroit avec un autre au son similaire, plus proche de Tanger. Julien (1961 : 30) suggère que c'était dans le cours supérieur de la rivière Sebou.
  2. cf. "De la Province d'Afrique et du Maghrib, traduite de l'arabe d'En-Noweiri par M. le baron MacGuckin de Slane", 1841, Journal Asiatique, p.442
  3. J. F. P. Hopkins, « Ibn Khaldūn: Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale. Traduite de l'arabe par le Baron de Slane. Nouvelle édition publiée sous la direction de Paul Casanova. Tome quatrième … publié par Henri Pérès. [iii], 628 pp. Paris: Paul Geuthner, 1956. », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, vol. 22, no 2,‎ , p. 403–403 (ISSN 0041-977X et 1474-0699, DOI 10.1017/s0041977x00069184, lire en ligne, consulté le )