Armée rouge – FPLP : Déclaration de guerre mondiale

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Armée rouge – FPLP : Déclaration de guerre mondiale

Titre original 赤軍派-PFLP 世界戦争宣言
Sekigun-PFLP: Sekai senso sengen
Réalisation Masao Adachi
Kōji Wakamatsu
Sociétés de production Wakamatsu Production
Pays de production Drapeau du Japon Japon
Genre Documentaire
Durée 69 minutes
Sortie 1971

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Armée rouge – FPLP : Déclaration de guerre mondiale (赤軍派-PFLP 世界戦争宣言, Sekigun-PFLP: Sekai senso sengen?) est un film documentaire japonais réalisé par Masao Adachi et Kōji Wakamatsu en collaboration avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et sorti en 1971.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Armée rouge – FPLP : Déclaration de guerre mondiale est un documentaire sur les combattants du FPLP tourné au Liban et en Jordanie. Il s'agit d'un « film d'information » qui doit « [fournir] une plateforme au futur front révolutionnaire mondial en s'appuyant sur les théories stratégiques » de la faction Armée rouge japonaise et du FPLP et ainsi devenir « le manifeste de la formation d'une Armée Rouge Mondiale »[1]. On y observe principalement la vie quotidienne dans les camps comme sur le front et les entraînements des combattants. Des intertitres reprenant les principaux mots d'ordre des combattants ou appelant à la convergence des luttes rythment aussi le film.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

  • Titre du film : Armée rouge – FPLP : Déclaration de guerre mondiale
  • Titre original : 赤軍派-PFLP 世界戦争宣言 (Sekigun-PFLP: Sekai senso sengen?)
  • Réalisation : Masao Adachi, Kōji Wakamatsu
  • Société de production : Wakamatsu Production
  • Pays d'origine : Drapeau du Japon Japon
  • Format : couleur - 1,37:1 - 16 mm
  • Genre : film documentaire
  • Durée : 69 minutes
  • Année de sortie : 1971

Production[modifier | modifier le code]

En 1971, en rentrant du festival de Cannes, Masao Adachi et Kōji Wakamatsu, sympathisants de l'armée rouge japonaise, voyagent durant deux mois au Liban et en Jordanie pour observer et soutenir les combattants du FPLP.

Le film qu'ils y tournent est le résultat d'une coopération entre la faction Armée Rouge, le FPLP et Wakamatsu Production. Adachi et Wakamatsu ne commencent à tourner qu'après avoir obtenu l'accord du FPLP. L'objectif explicite est de produire un film d'agitprop, « film le plus offensif de l'Histoire », pour « créer une méthodologie de la propagande » et participer à la création d'un front révolutionnaire international[2].

Plus de dix mille pieds de pellicule, soit cinq heures de film, sont tournés au Liban et en Jordanie en juin et juillet 1971. Le film est ensuite monté au Japon[3].

Accueil[modifier | modifier le code]

Le film est interdit dans les cinémas au Japon. Par conséquent, Adachi et Wakamatsu organisent une tournée de projections publiques en parcourant le pays dans un bus rouge[4].

Analyse[modifier | modifier le code]

Selon Masao Adachi, le but de son entreprise documentaire est de filmer le langage des fedayin, à savoir, suivant leurs propres affirmations, la lutte armée. C'est pourquoi de longues séquences du film sont dédiées à des plans sur des armes à feu[5].

Un autre élément remarquable du film est sa dimension anti-spectaculaire. Adachi a participé à l'élaboration de la théorie du paysage (fûkeiron), selon laquelle tout paysage est l'expression du pouvoir et donc porteur des systèmes de domination de la société[6]. Celle-ci est mise en œuvre également dans ce documentaire, qui mêle ainsi « des plans de paysage fûkeiron » à des techniques relevant plutôt de l'agit-prop[4]. On trouve par ailleurs dans le film de nombreux plans sur des objets apparemment sans importance, indiquant qu'en temps de guérilla et d'urgence quotidienne, rien n'est en fait négligeable[7].

Les scènes d'intérieur sont de plus en plus sombres à mesure que l'on se rapproche du milieu du film : ces jeux sur l'ombre et la lumière pourraient servir à insister sur l'importance de la clandestinité et du secret dans la vie des combattants et des réfugiés[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masao Adachi, Nicole Brenez, Gō Hirasawa et Charles Lamoureux, Le bus de la révolution passera bientôt près de chez toi: écrits sur le cinéma, la guérilla et l'avant-garde, 1963-2010, Rouge profond, coll. « Raccords », (ISBN 978-2-915083-52-1), p. 85.
  2. Adachi-Brenez-Hirasawa-Lamoureux, p. 94.
  3. Adachi-Brenez-Hirasawa-Lamoureux, p. 109.
  4. a et b Éric Baudelaire, livret de L'Anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi: et 27 années sans images, 2011, https://files.cargocollective.com/c1082499/Anabase_Delme.pdf (page consultée le 22 avril 2023).
  5. Adachi-Brenez-Hirasawa-Lamoureux, p. 103.
  6. Odile Lanctôt, « Éric Baudelaire : autour de la théorie du paysage », 24 images, no 187,‎ , p. 100–107 (ISSN 0707-9389 et 1923-5097, lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b Terada, p. 15–43.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Masao Adachi, Nicole Brenez, Gō Hirasawa et Charles Lamoureux, Le bus de la révolution passera bientôt près de chez toi: écrits sur le cinéma, la guérilla et l'avant-garde, 1963-2010, Rouge profond, coll. « Raccords », (ISBN 978-2-915083-52-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Hugo Paradis-Barrère, La vie dénudée à l'épreuve du paysage : une analyse des films érotiques et révolutionnaires de Kôji Wakamatsu et Masao Adachi, Université Sorbonne Paris Cité, 2018.
  • (en) Rei Terada, « Repletion: Masao Adachi's Totality », Qui Parle, vol. 24, no 2,‎ , p. 15–43 (ISSN 1041-8385, DOI 10.5250/quiparle.24.2.0015, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]