« Guerre du poulet » : différence entre les versions

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== La révolte ==
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En 1537, cependant, la politique du roi conduit à un conflit majeur. La noblesse, rassemblée près de Lwów pour rencontrer une [[levée en masse]], a appelé à une campagne militaire contre la [[Moldavie]]. Cependant, les couches inférieures et moyennes de la noblesse ont appelé un rokosz , ou rébellion semi-légale, pour forcer le roi à abandonner ses réformes. Selon les récits contemporains, {{unité|150000|miliciens]] avaient été rassemblés pour la rébellion.[6] Les nobles lui ont présenté 36 demandes, notamment :[citation nécessaire]
En 1537, cependant, la politique du roi conduit à un conflit majeur. La noblesse, rassemblée près de Lwów pour rencontrer une [[levée en masse]], a appelé à une campagne militaire contre la [[Moldavie]]. Cependant, les couches inférieures et moyennes de la noblesse ont appelé un rokosz , ou rébellion semi-légale, pour forcer le roi à abandonner ses réformes. Selon les récits contemporains, {{unité|150000|miliciens]] avaient été rassemblés pour la rébellion<ref name="Bronikowski1834" />. Les nobles lui ont présenté 36 demandes, notamment :{{référence nécessaire]


# Confirmation et extension des privilèges de la noblesse ;
# Confirmation et extension des privilèges de la noblesse ;
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# Adoption d'une loi sur les {{lien|incompatibilitas}} — l'incompatibilité de certaines fonctions qui ne devaient pas être réunies dans la même main (par exemple, celle de [[Staroste]] et de gouverneur d'un château) ;
# Adoption d'une loi sur les {{lien|incompatibilitas}} — l'incompatibilité de certaines fonctions qui ne devaient pas être réunies dans la même main (par exemple, celle de [[Staroste]] et de gouverneur d'un château) ;


Enfin, les manifestants en colère ont critiqué le rôle de la reine Bona, qu'ils ont accusée de la "mauvaise éducation" du jeune prince Sigismond Auguste (futur roi [[Sigismond II de Pologne]]),[7] et cherchant à accroître son pouvoir dans l'État,[8] même si les deux implications étaient généralement positives. Il s'est vite avéré, cependant, que les dirigeants de la noblesse étaient divisés et qu'il était presque impossible de parvenir à un compromis.[9] Trop faibles pour déclencher une [[guerre civile]] contre le roi, les manifestants ont finalement accepté ce qui était considéré comme un compromis. Le roi rejeta la plupart de leurs demandes, tout en acceptant le principe d'incompatibilitas l'année suivante et en s'engageant à ne pas forcer l'élection du futur roi {{lien|vivente rege]], c'est-à-dire du vivant du roi régnant[8]. Là-dessus, la noblesse retourna dans ses foyers, n'ayant obtenu que peu de résultats.
Enfin, les manifestants en colère ont critiqué le rôle de la reine Bona, qu'ils ont accusée de la "mauvaise éducation" du jeune prince Sigismond Auguste (futur roi [[Sigismond II de Pologne]]),<ref name="Kosior 2016 pp. 199–223">{{cite book | last=Kosior | first=Katarzyna | title=Virtuous or Villainess? The Image of the Royal Mother from the Early Medieval to the Early Modern Era | chapter=Outlander, Baby Killer, Poisoner? Rethinking Bona Sforza’s Black Legend | publisher=Palgrave Macmillan US | publication-place=New York | year=2016 | isbn=978-1-137-51314-4 | doi=10.1057/978-1-137-51315-1_10 | page = 208 |quote= Zborowski claimed that the young king should have a separate court rather than being a part of his mother’s establishment and be taught to enjoy manly entertainments instead of spending time in the company of women.}}</ref> et cherchant à accroître son pouvoir dans l'État,<ref name="Matheson-PollockPaul2018">{{cite book | last=Kosior | first=Katarzyna | title=Queenship and Counsel in Early Modern Europe | chapter=Bona Sforza and the Realpolitik of Queenly Counsel in Sixteenth-Century Poland-Lithuania | publisher=Springer International Publishing | publication-place=Cham | year=2018 | isbn=978-3-319-76973-8 | doi=10.1007/978-3-319-76974-5_2 | pages=22–23}}</ref> même si les deux implications étaient généralement positives. Il s'est vite avéré, cependant, que les dirigeants de la noblesse étaient divisés et qu'il était presque impossible de parvenir à un compromis.<ref name="Walek 1987 p. 77">{{cite book | last=Walek | first=Janusz | title=Dzieje Polski w malarstwie i poezji | publisher=Wydawn. Interpress | year=1987 | isbn=83-223-2114-7 | oclc=246756060 | language=pl | page=77}}</ref> Trop faibles pour déclencher une [[guerre civile]] contre le roi, les manifestants ont finalement accepté ce qui était considéré comme un compromis. Le roi rejeta la plupart de leurs demandes, tout en acceptant le principe d'incompatibilitas l'année suivante et en s'engageant à ne pas forcer l'élection du futur roi {{lien|vivente rege]], c'est-à-dire du vivant du roi régnant[8]. Là-dessus, la noblesse retourna dans ses foyers, n'ayant obtenu que peu de résultats.<ref name="Bronikowski1834">{{cite book|last=Bronikowski|first=Alexander|title=The Court of Sigismund Augustus, Or Poland in the Sixteenth Century|url=https://books.google.com/books?id=vww4AAAAYAAJ&pg=PR46|year=1834|publisher=Longmans, Rees, Orme, Brown, Green and Longman|page=46}}</ref>


===Notes et références ===
===Notes et références ===

Version du 1 octobre 2022 à 21:03

Guerre du Poulet peint en 1872 par Henryk Rodakowski

La guerre du poulet' ((polonais : Wojna kokosza) est nom familier d'un rokosz (rébellion) anti-royaliste et anti-absolutiste de 1537 par la noblesse polonaise. Le nom dérisoire a été inventé par les magnats, qui pour la plupart ont soutenu le roi et ont affirmé que le seul effet du conflit était la quasi-extinction des poulets locaux, mangés par les nobles réunis pour le rokosz à Lwów, dans la voïvodie ruthène.[1][2]

Le choix des magnats de «kokosz» - qui signifie «une poule pondeuse» - peut avoir été inspiré par un jeu de mots entre «kokosz» et le «rokosz» au son similaire. La guerre du poulet a été la première révolte noblesse polonaise.[3]

Contexte

Au début de son règne, le roi Sigismond Ier de Pologne hérite du royaume de Pologne avec une tradition séculaire de libertés de la noblesse, confirmée par de nombreux privilèges. Sigismond a relevé le défi de consolider le pouvoir interne pour faire face aux menaces extérieures au pays. Pendant le règne de son prédécesseur, Alexandre Ier Jagellon, le statut de « {{lien|Nihil novi]] » avait été institué, interdisant de fait aux rois de Pologne de promulguer des lois sans le consentement de la Diète de Pologne[4] . Cela s'est avéré paralysant pour les relations de Sigismond avec ses nobles et une menace sérieuse pour la stabilité du pays. Pour renforcer l'autorité royale, il a initié une série de réformes, établissant une armée de conscription permanente en 1527 et étendant l'appareil bureaucratique nécessaire pour gouverner l'État et financer l'armée. Soutenu par son épouse italienne, Bona Sforza, il a commencé à acheter des terres cultivables et entamer plusieurs réformes agraires pour agrandir le trésor royal.[5] Il a également initié un processus de restitution des propriétés royales, précédemment mises en gage ou louées aux nobles.

La révolte

En 1537, cependant, la politique du roi conduit à un conflit majeur. La noblesse, rassemblée près de Lwów pour rencontrer une levée en masse, a appelé à une campagne militaire contre la Moldavie. Cependant, les couches inférieures et moyennes de la noblesse ont appelé un rokosz , ou rébellion semi-légale, pour forcer le roi à abandonner ses réformes. Selon les récits contemporains, {{unité|150000|miliciens]] avaient été rassemblés pour la rébellion[6]. Les nobles lui ont présenté 36 demandes, notamment :{{référence nécessaire]

  1. Confirmation et extension des privilèges de la noblesse ;
  2. L'exécution d'une loi exigeant la nomination des seuls nobles locaux aux fonctions locales les plus importantes ;
  3. Levée du péage ou exemption de la noblesse de celui-ci ;
  4. Exemption de la noblesse des dîmes;
  5. Un nettoyage du Trésor plutôt que son expansion ;
  6. Une cessation des nouvelles acquisitions de terres par la reine Bona Sforza ;
  7. La création d'un corps de conseillers permanents du roi - et
  8. Adoption d'une loi sur les incompatibilitas (en) — l'incompatibilité de certaines fonctions qui ne devaient pas être réunies dans la même main (par exemple, celle de Staroste et de gouverneur d'un château) ;

Enfin, les manifestants en colère ont critiqué le rôle de la reine Bona, qu'ils ont accusée de la "mauvaise éducation" du jeune prince Sigismond Auguste (futur roi Sigismond II de Pologne),[7] et cherchant à accroître son pouvoir dans l'État,[8] même si les deux implications étaient généralement positives. Il s'est vite avéré, cependant, que les dirigeants de la noblesse étaient divisés et qu'il était presque impossible de parvenir à un compromis.[9] Trop faibles pour déclencher une guerre civile contre le roi, les manifestants ont finalement accepté ce qui était considéré comme un compromis. Le roi rejeta la plupart de leurs demandes, tout en acceptant le principe d'incompatibilitas l'année suivante et en s'engageant à ne pas forcer l'élection du futur roi {{lien|vivente rege]], c'est-à-dire du vivant du roi régnant[8]. Là-dessus, la noblesse retourna dans ses foyers, n'ayant obtenu que peu de résultats.[6]

Notes et références

  1. ↑ (en) Early Modern Wars 1500–1775, Amber Books Ltd., (ISBN 978-1-78274-121-3, lire en ligne), p. 63
  2. ↑ (pl) Henryk Samsonowicz, Historia Polski do roku 1795, Warszawa, Wydawnictwa Szkolne i Pedagogiczne, , p. 157
  3. ↑ Na podstawie: Stanisław Rosik, Przemysław Wiszewski, Poczet polskich królów i książąt, Wrocław 2004, page 215
  4. ↑ W.J. Wagner, « May 3, 1791, and the Polish constitutional tradition », The Polish Review, vol. 36, no 4,‎ , p. 383–395 (JSTOR 25778591)
  5. ↑ (en) Katarzyna Kosior, Queenship and Counsel in Early Modern Europe, Springer International Publishing, , 16, 17 (ISBN 978-3-319-76973-8, DOI 10.1007/978-3-319-76974-5_2), « Bona Sforza and the Realpolitik of Queenly Counsel in Sixteenth-Century Poland-Lithuania »
  6. ↑ a et b (en) Alexander Bronikowski, The Court of Sigismund Augustus, Or Poland in the Sixteenth Century, Longmans, Rees, Orme, Brown, Green and Longman, (lire en ligne), p. 46
  7. ↑ (en) Katarzyna Kosior, Virtuous or Villainess? The Image of the Royal Mother from the Early Medieval to the Early Modern Era, Palgrave Macmillan US, (ISBN 978-1-137-51314-4, DOI 10.1057/978-1-137-51315-1_10), « Outlander, Baby Killer, Poisoner? Rethinking Bona Sforza’s Black Legend », p. 208 :

    « Zborowski claimed that the young king should have a separate court rather than being a part of his mother’s establishment and be taught to enjoy manly entertainments instead of spending time in the company of women. »
  8. ↑ (en) Katarzyna Kosior, Queenship and Counsel in Early Modern Europe, Springer International Publishing, , 22–23 p. (ISBN 978-3-319-76973-8, DOI 10.1007/978-3-319-76974-5_2), « Bona Sforza and the Realpolitik of Queenly Counsel in Sixteenth-Century Poland-Lithuania »
  9. ↑ (pl) Janusz Walek, Dzieje Polski w malarstwie i poezji, Wydawn. Interpress, (ISBN 83-223-2114-7, OCLC 246756060), p. 77
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