Aller au contenu

« Quadri-moment » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Uxore (discuter | contributions)
Dénominations du quadrivecteur, avec réf. + critique des dénomination avec "impulsion" (au lieu de "quantité de mouvement"), avec réf.
Uxore (discuter | contributions)
Notion proposée par Minkowski, avec réf.
Ligne 21 : Ligne 21 :
:<math>E^2=p^2c^2+m^2c^4</math>,
:<math>E^2=p^2c^2+m^2c^4</math>,
reliant l'énergie, la masse et l'impulsion{{sfn|Vafa|2021|loc={{chap.|{{1er}}}}, {{§|1.7}}|p=14}}. Lorsque la masse de la particule libre est non nulle mais que son impulsion est nulle, la relation se réduit à [[E=mc2|<math>E=mc^2</math>]]{{sfn|Vafa|2021|loc={{chap.|{{1er}}}}, {{§|1.7}}|p=14}}. Lorsque la masse de la particule libre est nulle, comme c'est le cas d'un [[photon]], la relation se réduit à <math>E=pc</math>{{sfn|Pérez|2017|loc={{chap.|5}}, {{nobr|sect. {{IV}}}}, {{§|{{IV}}.2}}|p=95}}.
reliant l'énergie, la masse et l'impulsion{{sfn|Vafa|2021|loc={{chap.|{{1er}}}}, {{§|1.7}}|p=14}}. Lorsque la masse de la particule libre est non nulle mais que son impulsion est nulle, la relation se réduit à [[E=mc2|<math>E=mc^2</math>]]{{sfn|Vafa|2021|loc={{chap.|{{1er}}}}, {{§|1.7}}|p=14}}. Lorsque la masse de la particule libre est nulle, comme c'est le cas d'un [[photon]], la relation se réduit à <math>E=pc</math>{{sfn|Pérez|2017|loc={{chap.|5}}, {{nobr|sect. {{IV}}}}, {{§|{{IV}}.2}}|p=95}}.

La 4-impulsion est une des notions introduites par [[Hermann Minkowski]]{{sfn|Darrigol|2022|loc={{chap.|7}}, {{§|7.4}}|p=219}}{{,}}{{sfn|Gourgoulhon|2010|loc={{chap.|9}}, {{nobr|sect. 9.1}}, {{§|9.1.1}}, {{n.|historique}}|p=275}}{{,}}{{sfn|Walter|2007|loc={{§|2}}|p=222}}.


== Dénominations ==
== Dénominations ==
Ligne 93 : Ligne 95 :
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rindler, Wolfgang|titre=Introduction to Special Relativity (2nd)|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1991|numéro d'édition=2|format livre=poche|isbn=978-0-19-853952-0|lccn=90048748}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rindler, Wolfgang|titre=Introduction to Special Relativity (2nd)|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1991|numéro d'édition=2|format livre=poche|isbn=978-0-19-853952-0|lccn=90048748}}

==== Histoire des sciences ====
* {{Ouvrage | langue=en | prénom=Olivier | nom=Darrigol | lien auteur=Olivier Darrigol | titre=Relativity principles and theories from Galileo to Einstein | lieu=Oxford et New York | éditeur=[[Oxford University Press]], hors {{coll.}} | date=3/2022 | numéro d'édition=1 | pages totales={{XII}}-472 | format livre={{unité|25|cm}} | isbn10=0-19-284953-0 | isbn=978-0-19-284953-3 | ean=9780192849533 | oclc=1258675513 | sudoc=256229503 | présentation en ligne=https://global.oup.com/academic/product/relativity-principles-and-theories-from-galileo-to-einstein-9780192849533 | lire en ligne={{Google Livres|id=fvtTEAAAQBAJ}} | consulté le=19 mars 2022 | libellé=Darrigol 2022}}.
* {{Chapitre | langue=en | prénom=Scott A. | nom=Walter | titre=Breaking in the four-vectors | sous-titre=the four-dimensional movement in gravitation | auteurs ouvrage=[[Jürgen Renn]] et Matthias Schemmel (éd.) | titre ouvrage=The genesis of general relativity | tome={{III}} | titre tome=Gravitation in the twilight of classical physics : between mechanics, field theory, and astronomy | lieu=Dordrecht | éditeur=[[Springer Science+Business Media|Springer]] | collection=Boston studies in the philosophy of science | numéro dans collection=250 | date=2/2007 | numéro d'édition=1 | pages totales=619 | format livre={{unité|25|cm}} | isbn10=1-4020-3999-9 | isbn1=978-1-4020-3999-7 | isbn2=978-94-017-8518-1 | oclc=496603813 | bnf=409910600 | doi=10.1007/978-1-4020-4000-9 | bibcode=2007ggr..conf.....R | sudoc=113837798 | présentation en ligne=https://link.springer.com/book/10.1007/978-1-4020-4000-9 | lire en ligne={{Google Livres|id=KYpU4AWwJ3UC}} | consulté le=19 mars 2022 | passage=193-252 <small>(</small>{{OCLC|108382579|nu=}}<small>, [[Digital Object Identifier|DOI]] {{lien web | description=10.1007/978-1-4020-4000-9_18 | url=https://doi.org/10.1007/978-1-4020-4000-9_18}}, {{lien web | description=résumé | url=https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4020-4000-9_18}})</small> | libellé=Walter 2007}}.


==== Manuels d'enseignement supérieurs ====
==== Manuels d'enseignement supérieurs ====

Version du 19 mars 2022 à 12:37

En relativité restreinte, le quadri-moment[1] (ou quadrivecteur impulsion[1] ou quadri-impulsion[2] ou quadrivecteur impulsion-énergie[3] ou quadrivecteur énergie-impulsion[4]) est une généralisation du moment linéaire tridimensionnel de la physique classique sous la forme d'un quadrivecteur de l'espace de Minkowski, espace-temps à 4 dimensions de la relativité restreinte.

Le quadri-moment d'une particule combine le moment tridimensionnel et d'énergie  :

.

Comme tout quadrivecteur, il est covariant, c'est-à-dire que les changements de ses coordonnées lors d'un changement de référentiel inertiel se calculent à l'aide des transformations de Lorentz.

Dans une base donnée de l'espace-temps de Minkowski, ses coordonnées sont notées , dans la base covariante associée, ses coordonnées sont notées et sont égales à .

Le carré de la pseudonorme du quadrivecteur conduit à la relation d'Einstein[5],[6],[7] :

,

reliant l'énergie, la masse et l'impulsion[7]. Lorsque la masse de la particule libre est non nulle mais que son impulsion est nulle, la relation se réduit à [7]. Lorsque la masse de la particule libre est nulle, comme c'est le cas d'un photon, la relation se réduit à [8].

La 4-impulsion est une des notions introduites par Hermann Minkowski[9],[10],[11].

Dénominations

La dénomination « quadrivecteur énergie-quantité de mouvement » reste usitée[12]. Mais, en raison notamment de sa longueur[13], des auteurs lui substituent celle de « quadrivecteur énergie-impulsion »[14],[15] ou de « quadrivecteur impulsion-énergie »[16]. Cela est discutable car « impulsion » devrait être réservé à « l'action d'une force pendant un court intervalle de temps » et ainsi à « une variation de quantité de mouvement »[13].

Relation avec la quadrivitesse

Nous savions qu'en mécanique classique, la relation entre l'impulsion et la vitesse de la particule non-relativiste est la suivante :

correspond à la masse au repos.

Nous pouvons généraliser ce concept à quatre dimensions en introduisant la quadrivitesse. Pour une particule dotée de masse non nulle mais ayant une charge électrique nulle, le quadri-moment est donné par le produit de la masse au repos et de la quadrivitesse .

En coordonnées contravariantes, on a , où est le facteur de Lorentz et c est la vitesse de la lumière :

Norme de Minkowski : p2

En calculant la norme de Minkowski d'un quadri-moment, on obtient un invariant de Lorentz égal (à un facteur égal à la vitesse de la lumière c près) au carré de la masse au repos de la particule :

Puisque est un invariant de Lorentz, sa valeur reste inchangée par transformations de Lorentz, c'est-à-dire par changement de référentiel inertiel.

En utilisant la métrique de Minkowski :

.

Le tenseur métrique est en fait défini à un signe près. On trouvera dans certains ouvrages la convention au lieu de la convention adoptée dans cet article[N 1]. Les résultats physiques sont évidemment les mêmes quelle que soit la convention choisie, mais il faut prendre garde de ne pas les mélanger.

Conservation du quadri-moment

La conservation du quadri-moment dans un référentiel donné[N 2] implique deux lois de conservations pour des quantités dites classiques :

  1. La quantité totale d'énergie est invariante.
  2. Le moment linéaire classique tridimensionnel reste invariant.

On notera au passage que la masse d'un système de particules peut être supérieure à la somme des masses des particules au repos, à cause de l'énergie cinétique. Par exemple, prenons 2 particules de quadri-moment {5 Gev, 4 Gev/c, 0, 0} et {5 Gev, -4 Gev/c, 0, 0} : elles ont chacune une masse au repos de 3 Gev/c2 mais leur masse totale (soit encore la masse du système) est de 10 Gev/c2. Si ces 2 particules entrent en collision et fusionnent, la masse de l'objet ainsi formé est de 10 Gev/c2.

Une application pratique en physique des particules de la conservation de la masse au repos permet, à partir des quadri-moments pA et pB de 2 particules créées par la désintégration d'une particule plus grosse ayant un quadri-moment q, de retrouver la masse de la particule initiale. La conservation du quadrimoment donne qμ = pAμ + pBμ, et la masse M de la particule initiale est donnée par |q|2 = M2c2. En mesurant l'énergie et les 3-moments des particules résultantes, on peut calculer la masse au repos du système des 2 particules qui est égal à M. Cette technique est notamment utilisée dans les recherches expérimentales sur le boson Z dans les accélérateur de particules.

Si la masse d'un objet ne change pas, le produit scalaire de Minkowski de son quadri-moment et de la quadri-accélération correspondante Aμ est nul. L'accélération est proportionnelle à la dérivée temporelle du moment divisée par la masse de la particule:

.

Moment canonique en présence d'un champ électromagnétique

Il est également utile de définir un moment "canonique" (à 4 dimensions), pour des applications en mécanique quantique relativiste: , qui est la somme du quadri-moment et du produit de la charge électrique avec le potentiel (qui est un vecteur à 4 dimensions) :

,

où le 4-vecteur potentiel est une combinaison entre le potentiel scalaire et le potentiel vecteur du champ magnétique :

.

Notes et références

Notes

  1. La convention de signe est présente dans Lev Landau et Evgueni Lifchits, Physique théorique, t. 2 : Théorie des champs [détail des éditions], par exemple.
  2. La conservation du quadri-moment signifie que dans un référentiel donné, le quadri-moment total d'un système isolé est conservé. Lorsqu'on change de référentiel, le quadri-moment subit une transformation de Lorentz : . Le nouveau quadri-moment est à son tour conservé dans ce nouveau référentiel, mais n'est pas égal à .

Références

  1. a et b Relativité générale et gravitation de Edgard Elbaz, (ellipse 1986), chapitre IV, §4
  2. Lev Landau et Evgueni Lifchits, Physique théorique, t. 2 : Théorie des champs [détail des éditions], §9
  3. Ch. Grossetête, Relativité restreinte et structure atomique de la matière, Paris, Ellipses, , 320 p. (ISBN 2-7298-8554-4), p. 61
  4. Introduction à la relativité de James H. Smith, InterEditions (1968), (2e édition en 1979 (ISBN 2-7296-0088-4) rééditée par Masson : Dunod - 3e édition - 1997 (ISBN 2-225-82985-3)), chapitre 12
  5. Gourgoulhon 2010, chap. 9, sect. 9.1, § 9.1.2, p. 277.
  6. Semay et Silvestre-Brac 2021, chap. 9, § 9.3, p. 173.
  7. a b et c Vafa 2021, chap. 1er, § 1.7, p. 14.
  8. Pérez 2017, chap. 5, sect. IV, § IV.2, p. 95.
  9. Darrigol 2022, chap. 7, § 7.4, p. 219.
  10. Gourgoulhon 2010, chap. 9, sect. 9.1, § 9.1.1, n. historique, p. 275.
  11. Walter 2007, § 2, p. 222.
  12. Provost, Raffaelli et Vallée 2019, chap. 4, sect. 4.3, p. 110.
  13. a et b Le Bellac 2015, chap. 4, § 4.1, n. 2, p. 54.
  14. Semay et Silvestre-Brac 2021, chap. 9, § 9.3, p. 172.
  15. Taillet, Villain et Febvre 2018, s.v. quadrivecteur énergie-impulsion, p. 609, col. 2.
  16. Barrau et Grain 2016, chap. 2, sect. 2.2, § 2.2.4, p. 23.

Voir aussi

Bibliographie

Histoire des sciences

Manuels d'enseignement supérieurs

Ouvrages d'introduction

Dictionnaires et encyclopédies

Articles connexes