« Âne en Tunisie » : différence entre les versions

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== Élevage ==
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Version du 1 juin 2019 à 10:04

Femme en voyage à dos d'âne dans les montagnes tunisiennes.

L′âne en Tunisie est historiquement un animal de travail, très présent au XIXe siècle. La motorisation des modes de transport en a considérablement réduit les effectifs, au point que l'association pour la culture et les arts méditerranéens (ACAM) le considère en 2010 comme menacé d'extinction.

Histoire

Habitants de Tunis avec leurs ânes en 1899.

En 1887, Jean-Louis de Lanessan décrit de très nombreux ânes dans son ouvrage La Tunisie :

« Les animaux les plus nombreux sont, sans contredit, les ânes. Il n'est peut-être pas une seule famille tunisienne, si pauvre soit-elle, qui n'ait un âne à sa disposition. Je ne crois pas être au-dessous de la vérité en estimant à un âne par cinq individus, soit à trois cent mille, le nombre total des ânes qui existent en Tunisie. Ce sont des animaux de très petite taille, mais robustes et plus sobres encore que le chameau, si la chose est possible. C'est à eux qu'incombent toutes les corvées domestiques, c'est avec eux que les femmes vont chercher de l'eau aux puits, que les hommes portent au marché leurs denrées, ce sont eux qui transportent au village tous les produits des jardins et des champs, le maïs, la luzerne pour les moutons et les bœufs, le blé et l'orge qui viennent d'être moissonnés, c'est à eux encore que revient le soin de transporter le matériel restreint des ménages qui émigrent. L'âne est, enfin, le coursier des gens pauvres »

— Jean-Louis de Lanessan, La Tunisie[1].

L'apogée de l'âne en Tunisie remonte en effet à la fin du XIXe siècle, différentes sources coloniales faisant état d'un cheptel de 800 000 ânes, tout particulièrement dans les régions montagneuses du Nord-Ouest, du Centre et du Sud, dont les terres sont moins fertiles[2]. Il subit ensuite un long déclin, étant considéré comme une relique du passé[2].

Dans les années 1990, l'éloignement de certaines écoles et l'absence de transports publics rendent l'utilisation de l'attelage ou de la monte d'ânes ou de dromadaires indispensable à la scolarisation[3]. L'élevage d'ânes connaît aussi un renouveau spectaculaire pour les besoins de la contrebande[2]. Dans les petites exploitations familiales tunisiennes, notamment à Sidi Abid (2002), les familles préfèrent acquérir un âne plutôt qu'un mulet ou un cheval, car l'animal assure une aide aux travaux paysans[4].

Les fraudes alimentaires consistant classiquement à remplacer la viande de veau ou bœuf par celle de l'âne, nettement moins chère, sont citées dès les années 1960[5]. En mars 2015, un boucher du centre-ville est pris pour avoir vendu de la viande d'âne sous l'étiquette de viande bovine ou chevaline[6]. Le , de la viande d'âne frauduleuse destinée à la Chine est saisie à l'abattoir municipal de Tunis[7].

Pratiques et utilisations

Âne attelé sur un chantier de construction tunisien.

La consommation de viande d'âne est controversée ; la plupart des Tunisiens affirment ne jamais en manger, mais la hausse du prix de la viande rouge a probablement incité de nombreuses personnes à y goûter[8]. Officiellement, la production annuelle des deux abattoirs tunisiens agréés pour les équidés serait de 2 000 tonnes de viande d'âne (en 2012)[8]. La viande de cheval serait considérée comme halal, alors que la viande d'âne est haram[6].

Élevage

L'association pour la culture et les arts méditerranéens (ACAM) a souligné en 2010 un risque de disparition de l'âne en Tunisie[9].

En 2010, le staphylocoque doré a été retrouvé dans de la viande d'âne tunisienne destinée à la consommation[10].

Culture

L'âne est connoté très négativement en arabe tunisien, son nom étant équivalent à une insulte pour désigner quelqu'un de bête et d'indécis[9]. Dans l'un des contes populaires tunisiens, l'âne, méprisé par les autres animaux domestiques, cherche à se lier d'amitié avec la hyène, le loup et le renard, qui finalement le dévorent[11]. Les contes Juifs de Tunisie accordent une large place nettement plus positive à l'âne ; l'un de ces contes explique comment un Bédouin a insulté son âne de « Juif » en présence d'un Juif, qui a fait reconnaître ensuite l'animal comme étant son frère[12].

Un artiste tunisien de Fouchana fabrique de petits ânes colorés en résine, avec des pompons de laine[13].

Notes et références

  1. Jean-Louis de Lanessan, La Tunisie, Félix Alcan, (lire en ligne), p. 76.
  2. a b et c Taoufik Ben Brik, « Les ânes de Tunisie font de la contrebande », Syfia,‎
  3. Mongi Bousnina, Développement scolaire et disparités régionales en Tunisie, Université de Tunis, , 269 p. (ISBN 9973922069, 9789973922069 et 9973922050, OCLC 28180746, lire en ligne)
  4. Laroussi Amri, La femme rurale dans l'exploitation familiale, Nord-ouest de la Tunisie : pour une sociologie des ruptures, Harmattan, (ISBN 2747549100 et 9782747549103, OCLC 54047036, lire en ligne), p. 116
  5. Archives de L'Institut Pasteur de Tunis, Impr. moderne, , 159-162 p.
  6. a et b Yassine Bannani, « Halal en Tunisie : de l’âne au lieu du cheval », sur LeMuslimPost, (consulté le ).
  7. « Tunis : La viande d’âne saisie était destinée à... la Chine ! », sur Kapitalis, (consulté le ).
  8. a et b Amel Zaibi, « Tunisie: Commercialisation de la viande d'âne - La transparence fait défaut », sur YallAfrica, .
  9. a et b « Les ânes en Tunisie ont maintenant une association », sur tuniscope.com, (consulté le ).
  10. (en) Haythem Gharsa, Rym Ben Sallem, Karim Ben Slama et Elena Gómez-Sanz, « High diversity of genetic lineages and virulence genes in nasal Staphylococcus aureusisolates from donkeys destined to food consumption in Tunisia with predominance of the ruminant associated CC133 lineage », BMC Veterinary Research, vol. 8, no 1,‎ , p. 203 (ISSN 1746-6148, PMID 23107174, PMCID PMC3538696, DOI 10.1186/1746-6148-8-203, lire en ligne, consulté le )
  11. Boubaker Ayadi et Susanne Strassmann, Contes et légendes de Tunisie., Primento Digital Publishing, (ISBN 9782373800234 et 2373800233, OCLC 914152547, lire en ligne), p. 55. Une peur infondée
  12. Sonia Koskas et Susanne Strassmann, Contes des Juifs de Tunisie., Primento Digital Publishing, (ISBN 9782373800203 et 2373800209, OCLC 914152559, lire en ligne)
  13. « Cet artisan vend des ânes très particuliers aux portes de la Médina », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).

Annexes

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Article connexe

Bibliographie

  • [Camps, Chaker et Musso 1985] G. Camps, S. Chaker et J.-C. Musso, « Âne », dans Encyclopédie berbère, Éditions Peeters, (ISBN 9782857443193, lire en ligne), p. 647–657