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Édouard Karemera

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Édouard Karemera
Fonctions
Ministre de l'Intérieur

(1 mois et 24 jours)
Président Juvénal Habyarimana
Théodore Sindikubwabo
(intérim)
Gouvernement Gouvernement Kambanda
Ministre des Relations institutionnelles

(7 ans)
Président Juvénal Habyarimana
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mwendo, Rwanda
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Dakar, Sénégal
Nationalité Drapeau du Rwanda Rwanda
Parti politique Gouvernement Kambanda
Profession Avocat

Édouard Karemera, né le à Mwendo au Rwanda et mort le à Dakar au Sénégal[1], est un homme politique rwandais. Il est ministre des Relations institutionnelles de 1987 à 1994 et ministre de l'Intérieur en 1994 au sein du gouvernement Kambanda, qui fut responsable du génocide des Tutsis au Rwanda.

Origines et études

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D'origine hutu, Édouard Karemera naît en 1951 dans la commune de Mabanza, préfecture de Kibuye. Il effectue des études de droit et devient avocat.

Carrière politique

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Il a été ministre des Relations institutionnelles en mai 1987, au sein du gouvernement de Juvénal Habyarimana. Après l'assassinat de ce dernier le soir du , il occupe le poste de ministre de l'Intérieur du gouvernement intérimaire de Jean Kambanda du jusqu'à la mi-juillet de la même année. Il est également vice-président du MRND depuis le mois de juillet 1993.

Implication dans le génocide

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En tant que ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Kambanda, « il avait le devoir d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire rwandais. Il exerçait une autorité de jure et un contrôle de facto sur les préfets, les sous-préfets et les bourgmestres et il était l’autorité hiérarchique directe des agents de l’administration territoriale sur toute l’étendue du Rwanda »[2]. En tant que vice-président du MRND, « il exerçait un contrôle effectif sur les membres des ailes jeunesse de son parti, les Interahamwe. Dans le gouvernement d'urgence dit Abatabazi, il exerçait aussi une autorité sur les fonctionnaires du gouvernement dans les préfectures et les communes contrôlées par le MRND, ainsi qu’un contrôle effectif sur les leaders régionaux et nationaux du «programme de défense civile» »[2].

Édouard Karemera fuit le Rwanda après la conquête du pays par le Front patriotique rwandais, et est arrêté le à Lomé, au Togo, où il s'était réfugié. Il est transféré au quartier pénitentiaire des Nations unies à Arusha, en Tanzanie, où se trouve le siège du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il doit être jugé conjointement avec trois autres personnalités (Mathieu Ngirumpatse, Joseph Nzirorera et André Rwamakuba, dans le cadre du procès "Karemera et al". Ouvert le , le procès est reporté sine die le , après la récusation de la juge sénégalaise Andrésia Vaz. La Chambre d'Appel ayant ordonné la reprise du procès "de novo", le cas d'André Rwamakumba fait l'objet d'une disjonction. Le procès "Karemera & Al" a finalement repris le . Après le décès de Joseph Nzirorera le , le procès s'est poursuivi et les débats se sont terminés le sur la présentation des réquisitions et des plaidoiries, le jugement étant annoncé pour la fin de l'année 2011.

Selon l'acte d'accusation du procureur du TPIR[3], Édouard Karemera est accusé d'avoir participé à la mise en place des milices Interahamwe et au recrutement de nouveaux membres, d'avoir organisé des meetings visant à la propagation de l'idéologie Hutu Power, d'avoir incité, encouragé ou aidé les tueries ciblant les Tutsis en mobilisant pour cela les ressources matérielles et logistiques du pays, y compris l'armée.

Édouard Karemera est accusé de :

Il plaide non coupable. Il est jugé avec Mathieu Ngirumpatse le , et sont tous les deux condamnés à l'emprisonnement à vie[4]. En appel, la peine est confirmée[5].

Notes et références

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  1. « Un ex-ministre et acteur majeur du génocide rwandais meurt en détention à Dakar », sur Seneweb.com, (consulté le )
  2. a et b Trial Watch
  3. Acte d'accusation du procureur du TPIR
  4. AFP, « Rwanda : ex-dirigeants Hutu condamnés », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  5. Le Point magazine, « Rwanda: perpétuité confirmée pour les chefs du parti au pouvoir lors du génocide », sur Le Point, (consulté le )