Chansonnier enluminé de Weingarten

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Un folio du chansonnier de Weingarten.

Le chansonnier enluminé de Weingarten, plus rarement « chansonnier manuscrit de Stuttgart », dit encore « manuscrit B » en germanistique, est un recueil de poèmes lyriques composé au XIVe siècle. Hors de la veine lyrique, on y trouve toutefois des distiques de Walther von der Vogelweide, quelques fragments d'une « Complainte à Marie » (Marienklage, faussement attribuée à Godefroi de Strasbourg dans le Codex Manesse), un art poétique de Johann von Konstanz et un prologue plus tardif de dix lignes ajouté à la page 310. Il a été vraisemblablement composé entre 1310 et 1320 à Constance. Ce manuscrit B se présente en somme comme un florilège de tous les minnesänger connus, actifs entre 1170 et 1240.

Le manuscrit de Weingarten constitue, avec le Grand et le petit chansonnier enluminé d'Heidelberg, la principale source sur l'âge d'or de la lyrique courtoise (Minne) du moyen haut allemand.

Provenance[modifier | modifier le code]

Le manuscrit a longtemps été conservé par la Bibliothèque capitulaire de Constance qui en fit don au début du XVIIe siècle, à l'abbaye souabe de Weingarten. Le premier propriétaire de ce chansonnier serait un bourgmestre de Constance, Marx Schulthais. Johann Jakob Bodmer redécouvrit ce manuscrit en 1780, et Leonhart Meister en publia quelques extraits en 1781. Le manuscrit est aujourd'hui conservé à la bibliothèque nationale de Wurtemberg à Stuttgart sous la cote HB XIII 1.

Description[modifier | modifier le code]

Le chansonnier comporte une enluminure d’Hartmann presque identique à celle du codex Manesse (Stuttgart, Bibliothèque régionale, HB XIII poetæ germanici 1, pp. 32–39).

Le manuscrit contient 33 paragraphes en minuscule gothique sur I + 157 folios en parchemin, et est l’œuvre de cinq scribes différents. Son format n'est que de 15 × 11,5 cm. La pagination est d'une écriture postérieure. Les sept derniers folios et quelques autres sont vierges. Le texte a été retranscrit sur des folios préalablement lignés avec des blancs séparant les strophes (à l'exception de la complainte à Marie, ff. 229–238). Il n'y a pas de retour à la ligne à la fin de vers, mais simplement un point de séparation (Reimpunkt).

Il contient 31 recueils de poèmes, dont 25 ne comportent que le nom de l'auteur et 6 ont été formellement identifiés. Les auteurs du recueil sont tous des poètes de la fin du XIIe siècle au milieu du XIIIe siècle s'exprimant en moyen haut allemand. Le recueil suit apparemment un ordre hiérarchique : il commence par l'empereur Henri), qui n'est pas l'auteur le plus ancien chronologiquement.

Première partie (fol. 1–170)[modifier | modifier le code]

La première partie comporte 25 lais. Le début des strophes est marqué par un changement d'encre du rouge au bleu, avec parfois des ornements. En regard du texte, on trouve 25 dessins de poètes occupant tantôt tout un folio, tantôt seulement la moitié, qui sont moins des miniatures (portraits) qu'un symbole de la condition sociale de chaque auteur.

Les experts désignent fréquemment l'auteur anonyme de ces miniatures comme le « Maître du manuscrit de Weingarten. »

Deuxième partie[modifier | modifier le code]

Après une interruption marquée par sept folios laissés vierges, le texte reprend au folio 178 et se termine au folio 251. Cette seconde partie n'est que partiellement enluminée. Elle ne comporte aucune miniature : les folios en regard du texte sont vierges.

Troisième partie[modifier | modifier le code]

La troisième partie commence au folio 253. Les poèmes sont de nouveaux ornés de lettrines enluminées, exclusivement en vermillon. Les folios 306–309 et 311–312 sont vierges. Une écriture tardive a ajouté les noms d'auteur en haut à droite de chaque folio.

Auteurs[modifier | modifier le code]

Le manuscrit cite les auteurs suivants :

  1. empereur Henri
  2. Rodolphe de Fenis
  3. Friedrich von Hausen
  4. Burgrave de Rietenburg
  5. Meinloh von Sevelingen
  6. Othon de Botenlauben
  7. Bligger von Steinach
  8. Dietmar von Aist
  9. Hartmann von Aue
  10. Albrecht von Johansdorf
  11. Heinrich von Rugge
  12. Hendrik van Veldeke
  13. Reinmar de Haguenau
  1. Ulrich von Gutenburg
  2. Bergner von Horheim
  3. Heinrich von Morungen
  4. Ulrich von Munegur
  5. Hartwig von Raute
  6. Ulrich von Singenberg
  7. Wahsmuot von Kunzich
  8. Hiltbolt von Schwangau
  9. Wilhelm von Heinzenberg
  10. Leuthold von Seven
  11. Rubin
  12. Walther von der Vogelweide
  13. Wolfram von Eschenbach (sans portrait)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Franz Pfeiffer (éd.): Weingartner Liederhandschrift (1843)
  • Georg Wilhelm Zapf, Reisen in einige Klöster Schwabens, durch den Schwarzwald und in die Schweiz. (1786) Erlangen, p. 13
  • Carmen Kämmerer, « Die Weingartner Liederhandschrift in der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart », Bibliotheksdienst, Berlin, vol. 4, no 6,‎ , p. 553–564 (ISSN 0006-1972)
  • (de) Ulrich Kuder et Christine Sauer (dir.), Die gotischen Handschriften der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart, vol. 1 : Vom späten 12. bis zum frühen 14. Jahrhundert, Stuttgart, Hiersemann, coll. « Denkmäler der Buchkunst 12) / (Katalog der illuminierten Handschriften der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart 3) », , 478 p. (ISBN 3-7772-9603-1), « HB XIII 1 » (online).
  • Maria Sophia Buhl et Lotte Kurras (dir.), Die Handschriften der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart, vol. 4, IIe partie : Codices physici, medici, mathematici etc. (HB XI 1 – 56). Poetae (HB XII 1 – 23). Poetae Germanici (HB XIII 1 – 11). Vitae sanctorum (HB XIV 1 – 28), Wiesbaden, Harrassowitz, (lire en ligne), p. 79.

Voir également[modifier | modifier le code]

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