Vêpres niçoises
Date | 8—[1] |
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Localisation | Nice, France |
Habitants de Nice | Gouvernement français |
Les Vêpres niçoises sont trois jours de soulèvement populaire des habitants de Nice en en faveur de l’union du comté de Nice au royaume d'Italie.
Contexte et déroulement
[modifier | modifier le code]En 1871, les listes pro-italiennes obtiennent la quasi-totalité des suffrages aux élections législatives (26 534 voix sur 29 428 suffrages exprimés). À la nouvelle de la victoire du parti pro-italien, les Niçois descendent dans la rue en exultant : le résultat électoral est la réponse la plus claire au faux plébiscite de 1860. Selon l’avocat général d’Aix une « foule tumultueuse parcourut les rues de Nice et se rendit sous les fenêtres du consul général d’Italie aux cris de « Vive Nice, Vive l’Italie »[1]. Parmi la foule qui manifestait, il y avait ceux qui portaient un drapeau avec l'inscription INRI qui signifiait « I Nizzardi Ritorneranno Italiani : Les Niçois redeviendront Italiens »[1],[2]. »
Après dix ans de presse périodique uniquement en français, à cause de la suppression des journaux de langue italienne après l’annexion à la France, le un journal de langue italienne, Il Diritto di Nizza, est republié à Nice. Le journal est dirigé par Giuseppe André, qui sera l’auteur d’une chronique passionnée de ces jours de manifestations à Nice. Henri Sappia laisse également un fort témoignage de ces événements dans son œuvre Nizza Contemporanea. Ces personnalités, à travers leurs publications, ainsi que Giuseppe Garibaldi, deviennent de véritables symboles du fort sentiment italophile de la population niçoise, qui s’opposait à la politique de francisation de la langue et de la culture mise en œuvre par le gouvernement français depuis l’annexion[3]. Le professeur Angelo Fenocchio, ancien directeur du journal Il Nizzardo, ensuite exilé à Savone, publie un pamphlet, I Nizzardi e l'Italia, qui affirme que « toute l'histoire de Nice est une opposition à notre séparation de l'Italie, contre l’incorporation à la Gaule. »
Le , la police se rend aux offices de Il Diritto di Nizza, qui est immédiatement supprimé. Le gouvernement français envoie 10 000 soldats à Nice. Les manifestations sont réprimées par des coups de feu tirés par les militaires français. De nombreuses arrestations ont été effectuées pendant ces jours. La révolte est totalement réprimée le . L'échec des Vêpres entraîne l'expulsion des derniers intellectuels pro-italiens de Nice et accélère le phénomène d’éradication de l’italianité commencée avec l’exode niçois.
L'expression de « vêpres niçoises », employé par le préfet Marc Dufraisse, est une allusion aux Vêpres siciliennes de 1282.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Henri Courrière, « Les troubles de février 1871 à Nice », Cahiers de la Méditerranée, .
- (it) Giulio Vignoli, Storie e Letterature Italiane di Nizza e del Nizzardo, .
- (en) Paul Gubbins and Mike Holt, Beyond Boundaries: Language and Identity in Contemporary Europe, , p. 91-100.