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Utilisateur:Stevan burton/Mohamed Ranem

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Mohamed Ranem
Mohamed Ranem en 2010
Naissance
Décès
Autres noms
Mohamed Ghanem
Nationalité
Activité
Élève

Mohamed Ghanem, dit Mohamed Ranem, né le 5 novembre 1925 à Alger et mort le 11 décembre 2014[1] à Alger, est un peintre, miniaturiste, enlumineur et céramiste algérien ayant passé l'essentiel de sa vie en Algérie[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

à l’Age de 13 ans à l’école du frais-vallon que Musée national des Beaux-Arts[3][4] d'Alger Omar Racim avait créé en 1931, pour dispenser les cours d’art musulman algérien, alors absents de l’école des beaux-arts officielle. Ranem y apprendra les matinées la miniature et l’enluminure, et les après-midis, la ronde-bosse et le dessin élémentaire ainsi que la reliure, enfin dans la classe de Cherrad Mohamed, la céramique.[5]

En 1940, il obtient un premier prix en reliure puis en 1941, tandis que l’école de Frais-Vallon, vient enfin d’être rattachée à l’école des beaux-arts de la rue d’Orléans, Ranem est premier prix dans l’enluminure et de céramique.

Dès 1942 et s’inscrivant ainsi d’emblée dans les mouvances artistiques reconnues, le jeune Ranem expose ses premières œuvres au salon des artistes algériens et orientalistes, un des salons les plus importants de cette époque, il est alors lauréat du prix de la ville d’Alger[6].

Suivant une trajectoire singulière, Ranem organisera sa première exposition particulière à Alger, en 1943, avec son condisciple Ali khodja[7], ils viennent tout juste de quitter l’école où ils ont étudié quatre années : « Nous avons exposé chez Baconnier , 4, rue Abane Ramdane à Alger, nous y avons vendu nos travaux, lorsque nous vendons nos œuvres, nous pensons avoir du succès, nous étions au temps du colonialisme et nous avions beaucoup de besoins » nous raconte l’artiste sans artifice, avec ses mots.

En 1944, en plein conflit mondial, Mohamed Racim n’hésite pas à tenter un coup de maître : il regroupe 12 jeunes peintres et miniaturistes algériens, afin de montrer 95 de leurs œuvres dans les locaux du centre franco-musulman dirigé par Tocqueville et créé par celui-ci en février, non loin de la place des Martyrs, cette exposition de peintres et de miniaturistes algériens est la première du genre et marque d’une pierre, par le succès qu’elle obtient, l’histoire de l’art algérien, parmi ceux assistent au vernissage, le directeur de l’école nationale des beaux-arts d’Alger, le peintre Alfred Loth, des pensionnaires de la villa ABD-El-Tif.

Mohamed Ranem avec Houari Boumédiène

La presse est unanime sur l’intérêt présenté par cette exposition et la « dépêche algérienne », l’ « Echo d’Alger » , « Alger républicain », la revue Tam, ne tarissent pas d’éloges, Georges Marçais préface le catalogue. Mohamed Ranem, comme ses pairs qu’il soit miniaturiste ou plasticien, vit ce moment comme une véritable reconnaissance. En septembre 1945, Ranam se rend pour la première fois à Paris, où il expose à la foire de l’artisanat algérien, des enluminures et des miniatures. Deux années plus tard, en 1947, Ranem organise une exposition particulière à la maison de l’artisanat, rue d’Isly. L’historien Georges Marçais, qui lui préface son catalogue, écrit : « c’est un de ces disciples de Mohamed et Omar Racim, un élève du second, qui expose ses œuvres aujourd’hui : Mohamed Ranem fait le plus grand honneur à son maitre et l’on peut lui prédire une belle carrière ».

En février 1948, un rapport sur les artistes algériens rédigé en vue de la future nomination de certains d » entre eux à l’école nationale des beaux-arts, décrira Racim comme un excellent artiste et un chef de file qui a « renouvelé » l’art de la miniature, Ali-khodja et Ranem comme des élèves émérites.

Un an plus tard, c’est toujours en compagnie de son ami Ali-khodja que Mohamed Ranem organise une nouvelle exposition au cercle franco-musulman, les deux artistes y montrent leurs œuvres aux côtés des peintres de l’école d’Alger Casabonne et Lavoue-Barriere.

L’année suivante s’annonce comme une année riche en événements divers pour le monde de l’art et en avril, Ranem est invité à exposer une nouvelle fois à la maison de l’artisanat, cette fois l’exposition regroupe des œuvres des peintres de l’école d’Alger Galliéro, Duvalet, Bertea, Braun, Massa, Andréani ; Chartron, et André Acquart, et celles des algériens Ali Ali-Khodja, Baya, Ranem, et Yellès, elle a lieu à l’occasion de la publication du numéro 2 de la revue littérature « Soleil », créée la même année par l’écrivain Jean Sénac.

Au printemps, le trio Ranem, Ali-khodja et Yellès participent au 47éme salon de société des artistes algériens et orientalistes.

En juin 1953, Ranem expose à paris à la galerie de l’OFALAC, 28, avenue de l’Opéra, c’est sa première exposition particulière : le peintre Miloud Boukerche, un élève de Dinet qui vit en France, l’écrivain Gabriel Audisio, le compositeur Mohamed Iguerbouchen

Mohamed Iguerbouchen, lui rendent visite, il obtient une commande de fresque pour l’intérieur d’un restaurent oriental, « le Hoggar » dans le quartier latin. Il organisera une seconde exposition en solo dans la cité parisienne en novembre 1955, avenue des champs-Elysées.

La galerie Leleu organise l’année suivante une importante exposition consacrée aux peintes algérns : Benaboura, Boid, Kader Ben Abdel-Kader, Ranem et Haminoumna y figurent.

Ranem expose pour la troisième fois à la galerie de l’Ofalak en novembre 1959, la même année, il se présente au Grand prix artistique de l’Algérie avec trois œuvres, deux enluminures « Sourate du caillot de sang » et « sourate de saturne », ainsi qu’une miniature « fête algéroise ». Benaboura l’avait obtenu l’année précédente et plusieurs algériens avaient été stimulés par cette réussite.

C’est en 1960, que Mohamed Ranem, toujours soutenu par son maître Mohamed Racim, accède à un poste d’enseignement à l’école des beaux-arts[8], en remplacement de Omar Racim, décédé, Ranem y avait débuté 21 ans plutôt, pourtant, malgré un parcours jalonné de succès, à l’occasion de l’exposition du 1er novembre 1963, organisée à la salle Ibn Khaldoun sous l’égide du musée national des beaux-arts alors dirigé par Jean de Maisonseul, seul Racim représente la miniature algérienne, le concept de modernité exige quelque peu l’abandon des techniques traditionnelles de peinture, les plasticiens sont majoritaires et un mouvement de scission commerce de marquer, en ce début d’indépendance, l’art algérien.

Les artistes pionniers des années 40 et 50 tels que Mohamed Ranem, auront à souffrir des scissions idéologiques et de l’émergence de l’école du signe, d’esprit assez restrictif, mais continuent néanmoins à s’exprimer dans la solitude de leurs ateliers et au sein de leur groupe, leurs œuvres figurent pourtant dans les collections publiques en tant qu’œuvres d’art et demeurent recherchées. Après la mort de Mohamed Racim et celle de Haminoumna en 1975, les miniaturistes et enlumineurs vont être relégués au rang d’artisans d’art, bien que la filières, enrichie de la calligraphie, figure toujours au programme des écoles d’art, attirant un grand nombre d’émules il faudra attendre le début des années 90, voire les années 2000, et l’émergence de nouvelles tendances picturales qui puisent, sans facétie et sans complexe, dans le patrimoine et dans tous les héritages du passé de l’Algérie, pour assister à une nouvelle cohésion des filiations au sein de l’art algérien. La miniature qui réinterprète avec inventivité les écritures et thématiques anciennes, démontrant ainsi que l’art de la miniature et de l’enluminure est de tous les temps. Le nom et l’œuvre des artistes pionniers que furent Omar Racim, Mohamed Haminoumna ; Mohamed Boutaleb, Mostafa Bendebbagh, dont le décès en 2008 a assombri le ciel artistique de notre pays, auront heureusement survécu aux modes, Mohamed Ranem pour sa part, est toujours avec nous et sa silhouette et son regard toujours jeunes hantent plus que jamais nos horizons artistiques, les couleurs et les sujets festifs de ses compositions qui révèlent parfois des ancrages lointains et insoupçonnés tels les paons figurant sur les mosaïques antiques de Cherchell sont aujourd’hui reconnus des jeunes miniaturistes algériens, comme un des modèles inaltérables de leur patrimoine artistique et l’hommage qui lui est rendu à l’occasion de la journée de l’artiste par le Palais des Rais prouve combien l’Histoire, avec le recul, finit par n’oublier aucune de ses étoiles.

Prix et Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1940, 1er prix d’enluminure (ENBA[9] Alger) 1942
  • 1er prix de la ville d’Alger au salon des artistes (Alger) 1942
  • 2ème bourses (section miniature) de la ville d’Alger 1950
  • bourses (section miniature) de la ville d’Alger 1958
  • bourses de Lourmarin

Chronologie artistique[modifier | modifier le code]

  • Né le 5 novembre 1925 à Alger. Miniaturiste, enlumineur et céramiste.
  • Cours à l’école d’artisanat (Alger)
  • Etudes à l’école d’enluminure et de miniature (Alger, 1939-1945)
  • Etudes à l’ENBA (Alger, 1945)
  • Enseignant à l’ESBA[10][11] (Alger, 1960)
  • Sociétaire, (membre et administrateur) de la société des artistes algériens et orientalistes (Alger)
  • 1963 membres de l’UNAP[12]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • 1943 Exposition (1ère), librairie Baconnier (Alger)
  • 1945 (septembre) exposition, foire internationale (paris)
  • 1947 (15-31/12) exposition, maison de l’artisanat (Alger)
  • 1949 Exposition, cercle franco-musulman (Alger)
  • 1950 Exposition maison de l’artisanat (Alger)
  • 1950 expositions galerie Bernheim jeune [13] (paris)
  • 1950 expositions maison de l’artisanat (Alger)
  • 1953 (15-31/06) Exposition, galerie de l’OFALAC (paris)
  • 1954 (octobre) Exposition, cercle France d’outre-mer(paris)
  • 1955 (2-15/11) Exposition, cercle de la France d’outre-mer(paris)
  • 1959 (15-31/11) Exposition, Galerie Ofalac (Paris)
  • 1965 (2/3) Exposition, cercle franco-musulman (Alger)
  • 1965 (21/5-6/6) Exposition galerie UNAP (Alger)
  • 1967 (21/5-6/6) Exposition galerie UNAP (Alger)
  • 1968 (13-31/12) Exposition, galerie Bernheim jeune [14] (paris)
  • 1971 (10-30/11) Exposition, Galerie Feraoun (Alger)
  • 1972 (28/10-11/11) Exposition, Galerie UNAP (Alger)
  • 1974 (octobre) Exposition, Galerie UNAP (Alger)
  • 1975 (1-6/10) Exposition, Galerie Feraoun (Alger)
  • 1978 (6-17/9) Exposition, Galerie UNAP (Alger)
  • 1982 (14-25/7) Exposition, Galerie Feraoun (Alger)
  • 1983 (16-30/6) Exposition, Galerie Feraoun (Alger)
  • 1984 (janvier/février) Exposition, Galerie Feraoun (Alger)
  • 1990 (9-25/6) Exposition, Galerie Racim (Alger)
  • 1993 (février) Exposition, CCWA (Alger)
  • 1994 (28/9) Exposition, Galerie Racim (Alger)

Expositions collectives (Alger, 1973,1942,1944,1950,1951,1964,1965,1974,1982,1985,1986,1989,1999,Paris 1964, Türkiye 1974)

Décore le restaurant le Hoggar (Paris 1953)

Œuvres au Musée national des Beaux-Arts d'Alger [3] (Alger)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Juste pour ne pas oublier », sur vitaminedz.com (consulté le )
  2. « Mohamed Ranem n’est plus 1925-2014 », sur philateliedz.forumactif.com (consulté le )
  3. a et b Musée national des Beaux-Arts d'Alger
  4. « Musée national des Beaux-Arts d'Alger », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  5. « Mohammed Ranem », sur regardssurlesbaa (consulté le )
  6. « Peintres algériens 8 : Ranem Mohammed », sur Chroniquesalgeriennes (consulté le )
  7. « DOYEN DES PLASTICIENS ALGÉRIENS : Bachir Yelles tire sa révérence », sur lecourrier-dalgerie.com, (consulté le )
  8. l’école des beaux-arts
  9. ENBA
  10. ESBA
  11. « École supérieure des beaux-arts d'Alger Ahmed et Rabah Salim Asselah », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  12. UNAP
  13. galerie Bernheim jeune
  14. syndicat d’initiative et de tourisme

Liens externes[modifier | modifier le code]