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La ligue des droits de la femme du Québec[modifier | modifier le code]

La ligue des droits de la femme est un regroupement féministe au Québec qui a eu cours durant la deuxième moitié du 19ème siècle.Cette organisation était sous la direction de Thérèse Casgrain et a été active de 1929,moment de son élaboration,jusqu'aux années 1950.

Historique des droits de la femme au Québec et de l'organisation de 1929 à 1959[modifier | modifier le code]

Marie-Thérèse Casgrain(1896-1981)réformatrice,féministe,femme politique canadienne et militante pour le droit de vote des femmes
Le monument en hommage aux femmes en politique est installé devant l'édifice de l'hôtel du Parlement à Québec.Dévoilée en 2012 en présence de la première première ministre du Québec, Mme Pauline Marois,de la ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale,Mme Agnès Maltais et de la première pdg de la Commission de la capitale nationale du Québec, Mme Françoise Mercure, l'œuvre rend hommage à celles qui ont joué un rôle déterminant dans la revendication et l'obtention du droit de vote pour les femmes du Québec.Le concept représente quatre pionnières, Idola Saint-Jean, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et Thérèse Forget-Casgrain qui ont milité pour le droit de vote et d'éligibilité des femmes ainsi que Marie-Claire Kirkland, première femme élue au Parlement du Québec. Le monument présente des femmes d'action, déterminées et persévérantes immortalisées dans un mouvement de marche vers l'avant, à l'image de ce qu'elles ont pu accomplir. Dans un esprit de dialogue et de collaboration, elles invitent les générations futures à poursuivre leur œuvre.[1]

La Ligue fait partie de la longue et difficile quête qu'a dû mener les Québécoises pour atteindre l’affranchissement et l'égalité politique tout en étant la poursuite du mouvement suffragiste ayant débuté en 1912 jusqu'en 1922.[2]Ce groupe fait pression dans la cause des droits des femmes en menant plusieurs actions pour l'appuyer tout au long de son existence et répondre au désir des Québécoises d'avoir un plus grande espace dans la sphère publique et en particulier dans la vie politique.L'organisme a pris fin en 1959 suite à l'obtention du droit de vote survenu en 1940,l'objectif principal de leur lutte ayant été atteint.Toutefois,ce n'est pas le seule domaine pour le quelle elles ont voulu plus de pouvoir,elles désiraient également,au début du 20ème siècle,que les études à l'Université tout comme les professions libérales leur soient déclarés accessibles.Bientôt,il demeure que c'est sur le suffrage que les féministes mobilisent leurs actions et leurs énergies en premier lieu.L’influence des suffragettes américaines et britanniques se fait sentir jusqu'au Québec dans la foulée des groupements féministes d'importance aux États-Unis et en Angleterre.Le gain de cause leur avait été accordé durant la guerre 1914-1918(Première Guerre Mondiale)mais seulement en partie puisque ce n'est que les parentes de soldats qui l'obtiennent.Puis,l'année suivante,en 1917,ce fût à l'ensemble des femmes adultes.Au final,entre 1916 et 1922,les provinces du Canada vont une après l'autre adopté le suffrage pour les femmes.Il n'y a que que la hiérarchie catholique et une part de l'élite politique du Québec qui reste fermement opposé.Par l'encadrement et le conservatisme sociale imposés par ces groupes,ils réussissent,et ce jusqu'en 1940,à faire retarder l'obtention.[3]Malgré leur désapprobation au départ,ils finissent par y consentir et l'adoption se fait,cependant elle est plus tardive qu'ailleurs.C'est une victoire considérable pour celles qui ont conduit un affrontement acharné entre féministes et antiféministes.

Sa création en 1929[modifier | modifier le code]

C'est le 25 octobre 1929 que le changement de nom du Comité provincial pour le suffrage féminin a été officialisé pour celui de La Ligue des droits de la femme.Cette modification a eu lieu durant une réunion de l'ancien organisme qui se déroulait à l'hôtel Mont-Royal.Ce fût une journée importante puisque à cette même rencontre on procéda à l'amendement de sa constitution.Une nouvelle lettre adressé au gouvernement fédéral fût transmise au Parlement à Ottawa à cette occasion,afin que des représentantes canadiennes soient envoyées au nom du Canada à la Conférence de Genève de 1930 pour la réduction et la limitation des armements.Il a aussi été décrété que la campagne pour l'admission des femmes au Barreau serait maintenue afin qu'elles puissent devenir des comptables licenciées.Également,il y aura à ce moment l'envoi de messages de reconnaissance aux cinq femmes qui ont obtenu du Conseil privé le jugement qui déclare les femmes éligibles au Sénat dans les provinces de l'Ouest.Une autre décision prise à cette date est celle de revendiquer auprès du gouvernement que les femmes employées des magasins soit incluses dans la loi du salaire minimum dans la société québécoises.L'assemblée était sous la présidence de Mme Pierre Casgrain[4].L'apparition de cette nouvelle organisation dans la province est dû en grande partie aux changements apportés au Comité,fondé en 1922,qui a lui-même suivi la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et la Montreal Suffrage Association existant depuis 1913 et ayant été dissoute en 1919. En 1927, une scission s'opère au Comité,coprésidé jusque là par Mmes Marie Gérin-Lajoie et Walter Lyman.Idola Saint-Jean crée l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec tandis que le Comité devient la Ligue des droits de la femme en 1929.Pour ce qui est de la présidence,elle est assumé en premier lieu par Madame Walter Lyman et Marie Gérin-Lajoie.C'est à Thérèse Casgrain qu'on attribue,par la suite,entre 1929 et 1942 cette fonction.[5]

Adélard Godbout(1892-1956)premier ministre du Québec en 1936 et de 1939 à 1944 et chef du Parti libéral du Québec.Il fait partie des fervents adhérants à la cause des femmes
Idola Saint-Jean(1879-1945)journaliste,éducatrice et féministe québécoise militante pour le droit de vote des femmes

Composition de la Ligue[modifier | modifier le code]

Les femmes oeuvrant dans la Ligue et dans l'ensemble du suffragisme québécois proviennent en général du milieu urbain et de la classe aisée et non celles de la classe ouvrière,la plupart du temps peu impliquées dans ce genre de manifestations.On peut ajouter que ce n'est qu'une minorité parmi la population féminine,qu'on considère très avant-gardiste pour l'époque,qui y participe.Pour la plupart,les membres ont suivi l'évolution de l'organisation en poursuivant leur implication malgré les changements apportés tout au long de cette période en passant de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste à la Montreal Suffrage Association.On peut voir que les militantes proviennent autant du milieu anglophones que francophones donc qu'elles unissent leurs forces pour arriver à un même but commun.Certaines de celles-ci ont eu une importance accrue dans ce combat en n'agissant pas qu'au sein de ces associations mais en allant aussi prendre position sur la place publique dans l'arène politique.En se présentant en tant que candidates pour la première fois,ces femmes,telles que Idola Saint-Jean,première Québécoise francophone à se présenter, en 1930,comme candidate libérale et Thérèse Casgrain,candidate en 1942 dans la circonscription fédérale de Charlevoix-Saguenay,montrent leur capacité à agir.Malgré plusieurs défaites aux élections au long des années entre 1942 et 1962,Mme Casgrain réussit et devient la première femme à la direction d'un parti politique au Québec en 1951.Elle fût élue chef de la Fédération du Commonwealth coopératif au Québec.Les ouvrières leur donnent leur support et les appuient dans leur démarche.Les femmes peuvent maintenant investir un milieu qui leur était autrefois restreint ou parfois même interdit.[6]

Actions principales[modifier | modifier le code]

La Ligue a comme objectifs clairs l'obtention du suffrage féminin pour la prochaine période électorale dans la province.De plus,on souhaite une situation améliorée pour les femmes et ce à tous les niveaux,que ce soit dans le milieu du travail ou dans la société en général du côté de l'éducation et de la santé.Ces deux points sont ceux sur lesquels on accorde une plus importance place dans les négociations.Ses activités débutent dès la première année.En 1929,un mémoire est produit et parvient à la Commission Dorion pour considération car il s'agit de la Commission en charge de réformes à apporter au code civil en ce qui a trait au régime matrimonial en cours au Québec.Par la suite,lors des élections provinciales de 1939,on verra que la ligue se positionne en faveur d'Adélard Godbout,homme politique de l'époque et chef du Parti libéral du Québec.Cet appui est attribué au fait qu'il a démontré un intérêt pour l'amélioration de la condition féminine,comparé à la vision générale dans la société,en leur donnant le droit de participation aux prochaines élections.[7]Désormais,avec le soutien du premier ministre acquis et son projet de loi n.18 adopté le 11 avril 1940,le droit de vote et l’éligibilité est finalement accordé le 25 avril 1940.La discrimination électorale faite aux femmes au palier provincial est enfin terminée,ce qui les conduit au droit de vote et à la possibilité pour les Québécoises de se porter candidates si elles le désirent.De nombreux adversaires se mettent face à elles dans le combat pour des libertés plus démocratiques en leur faveur.Aucun de ces groupes,autant le clergé, les politiciens, les journalistes ainsi que la majorité des femmes,ne souhaitent de bouleversements à ce niveau et sont loin d'être prêts à voir la femme devenir citoyenne à part entière.L'idée ne fait pas l'unanimité,les militantes ne recevront donc jamais d'appui véritable de leur part.Le contexte fait en sorte que l'émancipation recherchée équivaut à briser l'ordre établi et à un remaniement social complet.Les rôles sociaux de l'homme et de la femme sont en transformation,ceux qui avaient toujours prévalus,que ce soit officiellement,en 1866 avec l'adoption du Code civil confirmant l’incapacité juridique des femmes mariées et indirectement dans les mentalités persistances du peuple québécois difficiles à changer .Les suffragettes sont sujettes à des discours anti-féministes durs des réfractaires à leur endroit tels que:

« L’entrée des femmes dans la politique, même par le seul suffrage, serait pour notre province un malheur. Rien ne le justifie, ni le droit naturel, ni l’intérêt social; les autorités romaines approuvent nos vues qui sont celles de tout notre épiscopat. » (Cardinal Bégin; source : Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 23)

« Advenant l’adoption de ce bill, la femme ressemblerait à un astre sorti de son orbite. » (L.-A. Giroux, conseiller législatif [Wellington]; extrait des débats du 25 avril 1940 à l’Assemblée législative)

« … les Canadiennes françaises risquent de devenir des femmes publiques », « de véritables femmes-hommes, des hybrides qui détruiraient la femme-mère et la femme-femme ». (Henri Bourassa, fondateur du quotidien Le Devoir; source : Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 20)

En réponse à ces virulentes critiques,elles entament de grandes manifestations publiques,utilise les médias et campagnes d’information multiples pour se faire connaître.Tranquillement,l'opinion d'un plus grand nombre se modifie,leurs opérations nécessaires ont portés leurs fruits dans l'esprit des gens.Parmi leurs actions en faveur du suffrage féminin au Québec;une pétition de près de 10 000 signatures au roi George V durant les célébrations du 25e anniversaire de son règne en 1935 en plus de régulières mesures de lobbyisme à l’Assemblée législative du Québec.L'intention est d'obtenir les faveurs des parlementaires pour introduire leurs projets de loi sur le suffrage.Henry Mills,député,est le premier à être favorable à leurs demandes mais elles ont encore besoin de l'accord de plusieurs autres députés et de 14 projets de loi distincts durant plusieurs années encore avant que se conclut un accord. [8]

Résultats concrets de la Ligue[modifier | modifier le code]

Malgré les obstacles et contre toute attente,les féministes ont trouvé les mots pour convaincre de leur force de caractère et de leur aptitude à se soumettre au droit de vote,qui a été acquis durant l'année 1940.Au final,l’obtention des droits politiques le 18 avril 1940 où les femmes sont déclarées éligibles est un événement marquant dans l’histoire des femmes Québécoises.Avec l'aide d'influents alliés,elles y sont parvenues,malgré les arguments contre elles,qui se résume essentiellement par la place des femmes est au foyer et son statut de protectrice de la race canadienne-française.Donc,on peut dire avec certitude qu'il s'agit d'une avancée considérable vers la modernité pour les revendications de la ligue tout en étant un éloignement des traditions.Cela a contribué à faire naître une nouvelle époque grâce à cette transformation qui débute par le passage vers une situation bénéfique pour la population féminine.72 ans plus tard,en 2012,la province assiste à l’élection de la première femme premier ministre du Québec,Pauline Marois pour le Parti Québécois.On se rend compte au Québec que les relations entre hommes et femmes ne sont plus les mêmes et qu'on ne peut plus leur attribuer les mêmes fonctions qu'auparavant.[9]La classe moyenne,y compris les femmes de la bourgeoisie,s'est véritablement mise à jouer un rôle de plus grande importance dans les organisations de réformes.On voit apparaître au même moment,le mouvement formuler des revendications féministes,amenées par cette transformation.[10]Son travail répond précisément à son mandat de briser les barrières sociales contraignantes présentes au Québec.La société québécoise a mis un terme à la complexité des rapports dans la société surtout entre le nationalisme qui s'affirme et l'émancipation de la femme qui cherche à être autonome.L'exclusion des femmes par des préjugés et stéréotypes ancrés depuis bien longtemps s'est terminée pour se guider vers la démocratie parlementaire.Elles sont officiellement nommées citoyennes dans la province.Les effets sont flagrants dans la vie quotidienne si on porte attention à la longue évolution qu'a connu la condition féminine dans les décennies suivantes en politique.Ce fût un cheminement ardu par endroits mais qui ne fût pas sans résultats.[11]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  1. « Monument en hommage aux femmes en politique », sur Commission de la capitale nationale du Québec (consulté le )
  2. « Droit de vote et d'éligibilité des Québécoises », sur Élections Québec (consulté le )
  3. Paul-André Linteau, L'histoire du Canada,coll qui suis-je?, Paris, Puf, , 124 p., p.78
  4. « 25 octobre 1929 - La "Ligue des droits de la femme" », sur Le Devoir (consulté le )
  5. « Ligue des droits de la femme - Archives de Montréal », sur archivesdemontreal.ica-atom.org (consulté le )
  6. « Droit de vote et d'éligibilité des Québécoises », sur Élections Québec (consulté le )
  7. « Création de la Ligue des droits de la femme », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  8. « Droit de vote et d'éligibilité des Québécoises », sur Élections Québec (consulté le )
  9. « Le 18 avril 1940 — L’adoption du droit de vote des femmes : le résultat d’un long combat - La Fondation Lionel-Groulx », sur www.fondationlionelgroulx.org (consulté le )
  10. Paul-André Linteau, Histoire du Canada.coll Qui suis-je?, Paris, Puf, , 128 p., p. 78
  11. « Le 18 avril 1940 — L’adoption du droit de vote des femmes : le résultat d’un long combat - La Fondation Lionel-Groulx », sur www.fondationlionelgroulx.org (consulté le )

À voir aussi -En lien avec le sujet[modifier | modifier le code]

ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE DU QUÉBEC. Le suffrage féminin : débats sur la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d’éligibilité. Législature de Québec, 9-25 avril 1940, Bibliothèque de l’Assemblée nationale, Québec, 1990.

ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC. Femmes et vie politique : de la conquête du droit de vote à nos jours, 1940-2010, Assemblée nationale du Québec, Québec, 2010.

BRADBURY, Bettina. « Devenir majeure – La lente conquête des droits », dans Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 35-38.

BROWN, Wayne. « Thérèse Casgrain : suffragette, première femme à diriger un parti et sénatrice », dans Perspectives électorales, Élections Canada, vol. 4, no 1, mai 2002, p. 30-34.

Collectif Clio, Histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles, Montréal, Quinze, 1982, 521 pages. Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain : de la Confédération à la crise, 1867-1929, Montréal, Boréal Express, 1979, p.513-516.

COLLECTIF CLIO. L’histoire des femmes du Québec, Quinze, Montréal, 1982.

DARSIGNY, Maryse. « Les femmes à l’isoloir : la lutte pour le droit de vote », dans Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 19-21.

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC. Femmes et politique : facteurs d’influence, mesures incitatives et exposé de la situation québécoise, Québec, Le Directeur général des élections du Québec, collection « Études électorales », Québec, 2014.

LAMOUREUX, Diane. Citoyennes? Femmes, droit de vote et démocratie, Les Éditions du remue-ménage, Montréal, 1989.

LAPLANTE, Laurent. « Les femmes et le droit de vote – L’épiscopat rend les armes », dans Cap-aux-Diamants, no 21, printemps 1990, p. 23-25.

LAVERGNE, France. Le suffrage féminin, Directeur général des élections du Québec, Québec, 1990.

LAVIGNE, Marie. Le 18 avril 1940 – L’adoption du droit de vote des femmes : le résultat d’un long combat, conférence de Marie Lavigne à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque de Montréal le 21 février 2013, Fondation Lionel-Groulx (en ligne). Page consultée le 21 avril 2015.

Simonne Monet-Chartrand, Pionnières québécoises et regroupements de femmes d'hier à aujourd'hui, Montréal, Éditions du remue-ménage, 1990, 470 pages.