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L'assèchement des marais Padusa, entre Ferrare et le nord de Bologne a depuis longtemps posé des problèmes, tant techniques, financiers qu’économiques.


Environnement[modifier | modifier le code]

Depuis la fin du Moyen-âge, des tentatives d'assainissement ont été menées sans grands succès tant les crues du Reno et des ses affluents (tous des torrents) sont importantes et soudaines. Ces torrents descendent tous de la même région des Apennins, donc, tous soumis, au même moment, aux mêmes effets climatiques. De plus, dans le plaine, le forme des berges naturelles par ses apports alluvionnaires. Ces berges formaient un rempart naturel aux torrents qui s'épandaient dans les plaines au nord de Bologne au détriment de l'agriculture.

Enjeux économiques[modifier | modifier le code]

Les travaux successifs ont, à chaque fois, demandé des efforts humains et des dépenses énormes. Chaque perturbation climatique anéantissait en quelques instants des travaux effectués qui avaient demandé des mois de travail. Mais, les terre alluvionnaires étant très fertiles et le besoin en produits maraichers étant absolument nécessaires pour la région, les investisseurs ne manquaient pas, voyant là un moyen de spéculer sur les terrains asséchés et cultivable. Les principaux intéressés furent les banquiers et riches marchands de tissu de Lucques (Toscane), ainsi que les Vénitiens.

Historique[modifier | modifier le code]

Fin du XVe siècle - le Reno rompt encore ses digues et envahie la vallée Sammartina, Hercule Ier d'Este afin d'assainir la zone, ouvre un nouveau canal jusqu’au hameau de Traghetto (Argenta) pour renvoyer le fleuve dans le Pô.

1526 – Le Reno, est remis dans le à Porotto (Ferrare) après transaction entre la ville de Bologne et Alphonse Ier d'Este.

1528 – Hercule II d'Este réalise une œuvre hydraulique qui dévie les eaux vers le bras de Ferrare (Pô di Primaro).

1592 – Alphonse II d'Este ferme le Pô di Primaro afin de conserver la navigabilité du Pô di Volano avec le Reno (liaison fluviale entre Ferrare et la mer).

1604 – Clément VIII fait dévier le Reno du Pô di Volano, laissant ses eaux s’épandre dans le bassin de la vallée Sammartina, puis creuse le lit du Pô di Volano pour attirer les eaux du Pô Grande (bras plus au nord).

1714 – Avec la rupture de ses berges à Sant'Agostino, dans la campagne Panfilia, le Reno creuse un nouveau lit et s’épand dans les vallées de Poggio Renatico et de Merrara, au sud de Ferrare.

1724 – Benoît XIV débute la construction du cavo Benedettino : ce canal dévie les eaux du Reno de Sant'Agostino à Argenta où il rejoint le Pô di Primaro et prend la place de celui-ci jusqu'à son embouchure dans l'Adriatique. La jonction du fleuve Idice dans ce nouveau canal le comble rapidement de sédiments.

Situation après détournement du Reno[modifier | modifier le code]

1760 - Clément XIII nomme un nouveau comité, qui projette trois autres lignes possibles[1]:

  • liaison nord depuis la « rotta Panfilia » (rupture des digues du Reno) au cavo Benedettino, et de là dans le Primaro, proposée par G. Manfredi
  • la ligne Bertaglia, liaison Minerbio, Durazzo et S. Alberto, proposée par Romualdo Bertaglia (ingénieur hydraulicien), (Repère A sur l'image)
  • ou la dite ligne supérieure depuis Malacappa par Ca 'de Fabbri, Selva, Portonovo et S. Alberto, proposé par Fantoni et Santini (Repère B sur l'image).

La ligne Bertaglia[modifier | modifier le code]

L'excavation du cavo Benedettino à travers les zones humides s'avèra plus difficile que prévu. Le fleuve Idice, dont la pente est importante et les eaux boueuses colmataient partiellement le nouveau canal. Cependant, malgré les propositions alternatives des scientifiques de premier plan, le projet n'est pas arrêté. Le représentant officiel de Ferrara, dans ces années a été Romualdo Bertaglia, auteur d'une proposition d'aménagement du Reno, dite ligne Bertaglia, qui s’écoulait plus au sud par rapport au cavo Benedettino et qui avait l'avantage de traverser des sols secs et plus éloigné de la ville de Ferrare.

Position d'Ippolito Sivieri[modifier | modifier le code]

Le père Ippolito Sivieri, jésuite, s'est prononcé contre la ligne Bertaglia. Outre le coût élevé, la principale objection concerne la possibilité de rassembler et de canaliser dans un même lit tant de torrents aussi divers de par la direction et la qualité de l'eau ; étant convaincu que dix-huit torrents et quarante-cinq ruisseaux, dont les directions et qualité de l'eau sont très différents, ne pouvaient être recueillis et canalisés ainsi dans un même lit. Assure que si le Reno, qui a des eaux claires avec peu pente, et l'Idice, qui a quelques eaux troubles avec une pente extraordinaire d'environ cinq pieds et demi (1,65 m) sur mille toises (1800 m), ne pouvait pas se réunir dans le cavo Benedittino, a fortiori ne le pourront tous les autres torrents[2].

Sivieri appuyait au contraire l’orientation du père Leonardo Ximenes qui consistait à amener les eaux des torrents descendant des Apennins jusque dans les valli di Comacchio, en tirant une ligne, à travers les marais, d'Argenta jusqu'à l'embouchure du Primaro dans la mer.

Projet Ximenes[modifier | modifier le code]

Mais il y a dans le projet de Leonardo Ximenes par les valli di Comacchio un obstacle invincible ; c’est le grand intérêt de la Camera (Chambre de commerce), à ne pas se priver d’un revenu considérable que produit la pêche de ces vallées, les marais Padusa. Ces immenses marécages ont trois issues vers la mer ; On les ouvre le deux février pour que le poisson y vient frayer en abondance, et on les ferme au mois de mars pour le retenir. Dans les mois de septembre, d’octobre et de novembre, lorsque la lune commence à éclairer la nuit, que le vent vient de terre, et que la fraîcheur de la mer incite le poisson (anguille) à y aller : on ouvre les issues, et on y place de grandes claies de roseaux faites en forme de prismes : le poisson s’y précipite et la pêche s'avère très fructueuse en peu de temps. Aussi la Cour de Rome se montre contre ce projet qui tendrait à assécher le pays aux dépens des valli di Comacchio.

Position du P. Boscovitch[modifier | modifier le code]

Selon le P. Boscovitch, ce remède ne durerait pas longtemps, car les canaux seraient bientôt comblés par les dépôts bourbeux et limoneux des torrents. Ainsi la ligne supérieure parait la plus certaine bien qu'extrêmement coûteuse ; la route des vallées de Comacchio ôterait à la Cour de Rome un revenu trop considérable ; le rétablissement du Reno dans le Pô ne convient ni à Venise ni à Ferrare, ni aux autres pays intéressés.

Assainissement[modifier | modifier le code]

1765 - Enfin la Congrégation des eaux décida au mois de mars 1765, qu’on n’exécuterait aucune des lignes proposées, et qu’on ferait encore examiner les choses par des experts tirés des pays où il n’y aurait aucune relation d’intérêt qui pût les rendre suspects : on choisit le P. Lecchi, de Milan, M. Temanza, de Venise, et M. Veracci , de Florence, qui firent une nouvelle visite au mois de novembre 1766. Le P. Lecchi a été mis à la tête de l’exécution des travaux qu’il avait proposés, avec 2400 travailleurs pendant l’été de 1767 et de 1768.

1767-1795 – suite à l’oeuvre de Clément XIII, le lit du Reno est creusé et le cavo Benedettino est dragué pour le débarrasser de ses cediments. Le canale Navile est joint à cette nouvelle voie de navigation ainsi que les autres torrents qui étaient à l'origine des marais.

1805 – Avec Napoléon Bonaparte, naît le projet de porter l'eccès d'eau du Reno dans le Pô Grande au moyen d’un canal, depuis Panfilia à Bonderno, rejoignant le court du Panaro dans le Pô à Palantone. Ce Canal, dont les travaux on débutés en 1807 et appelé Cavo Napoleonico, assume le rôle de régulateur de débit et approvisionne en eaux le Canal Emilien Romagnol

A la moitié du 19ième siècle, l'invention des systèmes de pompage à vapeur permis un progrès considérable pour l'assainissement des marais, ou relever les eaux d'un canal de drainage à un autre.

Références:sources[modifier | modifier le code]

  1. *{it}Consortium de la Bonification du Reno
  2. Voyage d’un Français en Italie dans les années 1765-1766, de J.J Lefrançois de Lalande, pages 462 à 464

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • {fr} Jerôme LaLande (1732-1807) - Une trajectoire scientifique, 2010, ed. PU Rennes - (ISBN 978-2-7535-0991-7)
  • {fr} Jerôme Lalande, Voyage en italie fait dans les années 1765 & 1766, Paris chez Veuve Desaint, 1786
  • {it}Ferrare, voci di una citta, 06/2010 [1]
  • {it} Memorie Istoriche Della Citta Di Fano, Volume 2 Par Pietro Maria Amiani
  • {it} Memorie per la storia di Ferrara Par Antonio FRIZZI
  • {it} L'Emilia-Romagne, de Franca Cantelli et Giuseppe Guglielmi, ed. Teti, Milano-1974.

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]