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Facón Grande
Dernière photographie de José Font
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
JoséVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Facón GrandeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

José Font, mieux connu par son surnom de Facón Grand, (né à Concepción del Uruguay, en 1883 - mort au Cañadón de la Muerte, province de Santa Cruz, le 22 décembre 1921) était un ouvrier et charretier anarcho-syndicaliste argentin originaire de la province d'Entre-Ríos, installé enPatagonie argentine. Il est surtout connu pour sa participation aux grèves rurales de la Patagonie de 1921.

Lors de cet épisode, Facón, par solidarité avec ses compagnons, est devenu le meneur d'un groupe de grévistes fort d'environ 400 hommes qui a affronté dans un échange de tirs fourni l'armée argentine, près de la gare Jaramillo du chemin de fer patagonique (Ferrocarril Patagónico). Après avoir été capturé, il a été fusillé sur ordre du lieutenant Héctor Benigno Varela, qui rompit alors sa propre promesse de ne pas fusiller Facón ni aucun de ceux qui se rendraient à lui[1],[2].

La figure à la fois héroïque et romantique de Facón Grande a inspiré un certain nombre de personnes, qui lui ont rendu hommage en en faisant une figure du courage, de la droiture et du combat ouvrier.

Son surnom est dû aux grandes dimensions du couteau typique des gauchos (le "facón") qu'il utilisait, et qu'il gardait toujours pendu à son ceinturon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans la province d'Entre-Ríos, José Font est arrivé à Santa Cruz entre 1904 et 1905 pour travailler en tant que peón, en tant qu'ouvrier agricole, dans l'estancia San José, à proximité de Puerto Deseado. Font n'était jamais allé à l'école et il savait à peine lire et écrire, il parlait par ailleurs avec un accent de gaucho d'Entre-Ríos typique, qu'il n'aurait jamais perduErreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom..

Osvaldo Bayer a défini son caractère, en se basant sur des enquêtes qu'il a mené en Patagonie auprès de témoins de l'époque, comme celui d'un « homme calme et conciliant, carrero (charretier) de métier, de ceux qui d'un sifflement se font obéir de huit chevaux percherons ». Font possédait des chars et chatas à Cañadón León, et se chargeait de véhiculer cuirs et laines. Selon Bayer, Facón était « le carrero le plus respecté par tous les estancieros en raison de son honnêteté et de sa générosité. Il ne se fixait jamais dans les poids et il avait la main ouverte pour tous ceux qui venaient lui demander de l'aide. Tous les témoignages récoltés s'accordent pour affirmer qu'il était un homme bon, droit, humble, d'un mot (...) aucun des vieux habitants de Deseado qui l'ont connus n'hésitent en le qualifiant de personne honnête et aimée. Il s'habillait comme un paisano, bombachas et espadrilles, large faja noire à la ceinture avec facón croisé, qu'il n'a jamais utilisé contre personnes...».

Selon Victorino Basterra, Font était né à Montiel et est arrivé en Patagonie pour cuartear les renards dans les mines de sel de Cabo Blanco, au nord de Puerto Deseado. Font est ensuite parvenu à s'installer comme indépendant, et, à cette époque, il avait cinq chariots de chevaux avec lesquelles il faisait le parcours depuis Puerto San Julián jusqu'aux lacs Posadas et Pueyrredón. Il était réputé comme très habile pour le dressage et pour bâtir des maisons avec des tôles. Les ruraux le considéraient aussi comme « le meilleur dompteur de toute la région ». Les gens se réunissaient lorsqu'ils apprenaient qu'il allait dompter un cheval.

Quelques années plus tard, il s'établit à Bahia Laura. Mais le commissaire Lopresti l'en a expulsé de force, l'a capturé et fait prisonnier après l'avoir battu et avoir fait détruire le ranch qu'il avait bâti. En raison de ses circonstances personnelles, et après des accusations dans la justice qui l'ont rendu d'autant plus méfiant à l'égard des grands propriétaires, il a été choisi par les ouvriers des estancias pour qu'il les représenter dans leurs négociations avec le patronat[3].

La Société Ouvrière de Rio Gallegos (1920)

La grève ouvrière de 1921[modifier | modifier le code]

Pendant la grève ouvrière de 1921, alors que le mouvement était mené au sud de la province de Santa Cruz par Antonio Soto, le leader syndical de la FORA, Facón Grande a coordonné les mouvements au nord, notamment dans la zone située entre Puerto Deseado et Las Heras, le long de la ligne du Chemin de fer patagonique (Ferrocarril Patagónico). Le 21 décembre, un affrontement armé a opposé l'Armée Argentine, sous le commandement du lieutenant colonel Héctor Varela, et les grévistes dirigés par Font, à proximité de la gare Tehuelches dans le nord du département de Deseado. Durant le combat, un militaire et trois grévistes sont tués, et un autre militaire et plusieurs ouvriers sont blessés. Les grévistes qui survivent à cette bataille ont été déplacés à la gare de Jaramillo, où peu de temps après la grande majorité d'entre-eux ont été fusillés, dont Facón Grand[4][5][6]. À la suite de ces événements il est qu'il s'envisage un endroit historique à la gare Jaramillo.[7]

Font a cru qu'il s'agissait d'un détachement de la police et non de l'armée, il n'aurait réalisé cela qu'après le combat de la gare Tehuelches lorsqu'il a vu le calot de Fischer, le soldat favori de Varela. Mario Mesa, le gérant de « la Anónima », une des entreprises liée à la Société rurale, est alors apparu pour parlementer avec Font, promettant aux grévistes de respecter la vie de tous et d'accéder à leurs demandes en échange de leur reddition. Après une assemblée, les ouvriers décident de se rendre. Font est mis à l'écart des autres grévistes par un groupe de soldats qui le garde à côté du hangar de la gare. Bien qu'il ait demandé à parler avec Varela, celui-ci ne l'a pas reçu et l'a maintenu en détention. Font crie aux soldats de dire à Varela qu'il le défie à se battre en duel avec un couteau, « pour voir s'il est aussi brave qu'on le dit ». Varela le fait attacher de pieds et mains, puis deux sous-officiers et deux soldats l'ont chargé dans la remorque d'un camion et l'ont emmené jusqu'à l'endroit connu comme le "Cañadón de la Muerte", à 500 mètres de la gare Jaramillo. Là, ils lui ont enlevés ses liens, son "facón", son "chambergo" (un chapeau à large bord porté par les gauchos) et sa "faja" noire (une ceinture), après l'avoir ainsi dépouillé de ses attributs distinctifs de gauchos, ils l'ont entravés en lui passant des menottes. Il a alors été fusillé, le 22 décembre. À Leiva, par la suite, Varela a également fait fusillé au moins une centaine d'ouvriers.

Monument en hommage à Facón Grand, dressé à l'endroit présumé de son exécution.

Selon le capitaine Ayala Torales, Facón Grand a été enterré à Jaramillo. La police de Puerto Deseado s'est réparti ses vêtements et son argent. Le commissaire de police de l'époque, Albornoz, s'est ainsi retrouvé avec 4 voitures et 80 chevauxErreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom..

Hommages[modifier | modifier le code]

À Buenos Aires, l'hôtel de l'Union argentine des travailleurs ruraux et des débardeurs (Unión Argentina de Trabajadores Rurales y Estibadores), un syndicat d'ouvriers agricoles, a été baptisé du nom de Facón Grande[8].

Le 8 octobre 1999, à l'endroit où il a été assassiné, les autorités politiques, les organisations corporatives et syndicales et les protagonistes du film La Patagonia Rebelde ont inauguré un monument à sa mémoire représentant un gaucho dressé, la poitrine gonflée. Dans le film précité, de 1974, Font était incarné par l'acteur Federico Luppi.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [1]
  2. (es) « Facón Grande (sindicalista) », Patapedia,‎ (lire en ligne)
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  6. En Sangrientas huelgas patagónicas. Felipe Pigna, Clarín, 12 de agosto de 2007.
  7. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. [4]
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Bibliographie[modifier | modifier le code]

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