Utilisateur:Le Paragone/GrayPatrimoineReligieux

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Basilique Notre-Dame de Gray[modifier | modifier le code]

Logo monument historique Classé MH (1988)

Sur l’éperon dominant la vallée de la Saône, la basilique Notre- Dame de Gray attire tous les regards. Le nouveau clocher placé en 2020 la fait paraître à la fois plus brillante et plus mystérieuse. Son histoire la place au premier rang de l’histoire de la ville et elle concentre la vie des citadins de Gray depuis la fin du XVè siècle. Toute la société s’y est retrouvée au fil des siècles pour vivre des moments de joies et de douleurs.

En ce lieu, une première église a été construite au XIIè siècle, dédiée à Notre- Dame. La Paroisse d’origine est Gray-La-Ville et une chapelle dépend du château de la Reine Jeanne.

Les guerres qui ravagent la contrée et particulièrement les campagnes militaires de Louis XI, mènent à la destruction de la première église entre 1477 et 1479.

C’est dès 1478 que les habitants de Gray s’emploient à reconstruire un lieu de culte. L’ambivalence de l’architecture est marquée par le clocher à la croisée du transept, l’absence de tours de façade, l’absence d’arcs-boutants remplacés par des contreforts, elle participe d’une synthèse de l’audace de la construction ogivale et des constantes de l’art roman.

Les travaux débutent par la construction du chœur à la dernière époque de l’art ogival et se terminent en 1560. Des architectes locaux et bourguignons lui donnent les éléments souvent trouvés en Franche-Comté, liant l’élan vers la lumière et la massivité des murs. L’élan paraît dès l’entrée sous les voûtes à liernes et tiercerons, procédé rare et qui donne la perspective d’une voûte sculptée. La vision attire vers le choeur et ses hautes fenêtres marquées par la merveille de l’arbre de Jessé, très certainement dû aux ciseaux des sculpteurs venus du chantier de Brou après 1532.

Le porche néo- gothique unique en Franche-Comté n’est réalisé qu’entre 1847 et 1863 par l’architecte Victor Baille. Le tympan initial martelé à la Révolution est restauré à la même époque par Constant Grandgirard qui réalise aussi la statue monumentale de la Vierge du pignon, qu’il sculpte sur place en quelques jours.

Au portail ouest, l’art ogival flamboyant du XVIè est encore présent et vous accueille avec des bas- reliefs qui ont pour thèmes : la Vie et la Mort, le Vice et la Vertu.

L’église paroissiale Notre- Dame de Gray est érigée au rang de basilique mineure par le pape Pie XII en 1948, pour la présence en ses murs de l’image de Notre- Dame de Gray, petite statuette de chêne (1613) à l’origine de grands pèlerinages, et du cœur de saint Pierre Fourier, décédé à Gray en 1640.

Elle est classée Monument Historique en 1988. Elle connait une grande campagne de travaux de restauration intérieure entre 1994 et 1996 sous l’égide des Monuments Historiques et de l’architecte Pascal Prunet.

A l’intérieur vous trouverez un parcours cultuel et culturel mis en place en 2020 par la paroisse et l’art sacré du diocèse. Vous découvrirez son histoire et ses richesses qui en font un lieu unique en Franche-Comté. Un document quatre pages est à votre disposition en français, en anglais et en allemand.


73 Grande Rue. Le Collège des Jésuites et sa chapelle[modifier | modifier le code]

Chapelle du collège des jésuites

Logo monument historique Inscrit MH (1984)

Un collège avait été fondé par la ville de Gray en 1581 dont la construction commença en 1583. La peste et la guerre font déserter l’établissement.

Deux frères jésuites s’établissent à Gray vers 1622 ; une résidence est créée en 1634. La ville cherche à relever l’éducation suite à la ruine de son collège pendant la guerre de 10 ans qui avait été dirigé par les prémontrés de l'abbaye de Corneux. Elle charge les Jésuites de cette mission d’éducation à partir de 1653. Ils ouvrent en 1654 ; cinq classes et font les frais des bâtiments aidés de nombreuses donations.

En 1763, les Jésuites sont expulsés ; la ville confie les bâtiments du collège et l’instruction de la jeunesse à des prêtes séculiers placés sous le contrôle de l’archevêque de Besançon.

L’édifice a connu d’importantes transformations au cours des XVIIe et XVIIIe siècles dont la restauration de sa façade en 1667. Seule la chapelle (construite en 1678 et consacrée en 1682) n’a pas connu de transformations notoires et s’intègre parfaitement dans le tissu urbain. La chapelle est constituée d’une nef à trois travées. La tribune permet d’accéder à l’Hôtel de Conflans voisin (occupé un temps par les Jésuites), par un passage au-dessus de l’allée cochère. Le décor se concentre sur la porte d’entrée surmontée d’un fronton en pierre orné d’une hostie rayonnante, symbole des Jésuites. Les vantaux d’origine portent le monogramme de la Vierge.

Hôpitaux[modifier | modifier le code]

Hôtel Dieu[modifier | modifier le code]

Logo monument historique Inscrit MH (2000) Logo monument historique Classé MH (1913, pots à pharmacie) Logo monument historique Classé MH (1962, presse à plantes) Logo monument historique Classé MH (1962, alambic de pharmacie, secrétaire)

Le 15 Septembre 1714, les Jésuites cèdent à la ville trois journaux de leur parc pour la construction d’un hôpital non loin de la Grande Rue. Un tel espace ne pouvait être libéré en ville que sur l’emprise foncière des couvents. Louis XIV, qui le pressentait utile pour ses armées, s’en déclara le conservateur et le protecteur par  lettres patentes du 6 Juin 1715. Sur la première pierre, encastrée dans le mur de la chapelle, on peut lire:

« 25 Aug.1716.Huius Nosocomii I°Lapidem posuere D.Comes Demoncault  Praetor Legatus Reg.Exercitus D.Ancier Praeses I° et Richardot Vice Comes Hujus Civitatis »  « Le 25 Août 1716, la première pierre de cet hôpital a été posée par M. le Comte de Montcault, maréchal des corps et armées du Roi, M.d’Ancier, premier président et M.Richardot, vicomte mayeur de cette ville. »

Le bâtiment édifié à partir de 1716 par l’architecte Tripard ,à plan en croix grecque avec chapelle centrale surmontée d’un campanile, se rattache à la conception des hôpitaux du XVII° qui connut grand succès en Europe comme à Tolède, Séville, Milan, Laennec à Paris, Hôtel-Dieu à Lyon…Quatre grandes salles y seront créées donnant sur un dôme abritant l’autel visible de tous les malades par les portes ouvertes sur la chapelle.

L’aile Est et la chapelle sont achevées en 1722. On y inclut une apothicairerie, une infirmerie et des lits pour accueillir quarante malades et onze religieuses. Agrandi tout au long du XIX°siècle , il répond aux nouveaux besoins  de la population et de la médecine ( isolement des contagieux, soins aux militaires, accueil des femmes et des enfants…) Ainsi en 1854, le conseil décide de donner à l’édifice un aspect plus en rapport avec son importance et aussi de pallier le manque de place.

Un bâtiment de trois étages, aux deux côtés semblables, est adossé à la croix grecque. En façade, l’entrée principale est surmontée d’un fronton où Constant Grandgirard a sculpté les figures allégoriques des trois vertus théologales, Foi, Charité et Espérance. Dans la pierre de taille est inscrit un extrait du psaume 41, « Beatus qui intelligit super egenum et pauperem » .. - Heureux celui qui considère le pauvre et l’extrême dénuement -

Ce psaume continue ainsi, « In dies mala liberavit eum Dominus »   «  Dans les jours mauvais, Dieu le sauvera »  L’Hôtel-Dieu traverse les siècles en suivant tous les progrès  de la science et de la médecine comme en témoignent quelques dates : 1853-1854 création d’un laboratoire, d’un cabinet pour les chirurgiens, installation du gaz de ville, 1884 chauffage à la vapeur, 1892 salle de pansements, stérilisation et étuve,

1895 installation d’un bloc opératoire,

1898 salle de radioscopie et radiographie,

1901 éclairage électrique avec 165 lampes,

1904 installation du téléphone….

Et les progrès continueront jusqu’en 1966 ,date où ce lieu sera dédié à l’accueil des personnes âgées.

Rénové en 1988, l’Hôtel-Dieu doté de 168 lits conserve la disposition du XIX°siècle.

De nos jours, on peut admirer dans la chapelle:

- L’autel en bois doré, seul vestige du mobilier XVIII°,

- Lambris, chaire et clôture du chœur attribués à Constant Grandgirard,

- Peintures  murales à l’huile chaude et céruse par Menissier père et fils (1862-1865) représentant scènes bibliques et épisodes de la vie de certains saints,

- Vitrail de l’entrée, oeuvre du maître verrier bisontin Alphonse Gorgeon réalisé en verre coloré et verre américain.

Son décor art nouveau l’apparente à un vitrail civil mais la colombe du Saint-Esprit  incluse dans l’arrondi supérieur nous rappelle que nous entrons dans un lieu de culte.

Impacts de balles dans les verrières du dôme témoins de la prise de Gray en 1940.

Visite de l’apothicairerie (aperçu)[modifier | modifier le code]

On y pénètre par une petite pièce servant de laboratoire qui donne accès à une grande salle éclairée par deux fenêtres donnant sur un jardin.

Dans cette salle, la plus ancienne de l’Hôtel-Dieu, conservée dans son état primitif depuis 1722, la partie la plus curieuse est un mur garni de boiseries XVIII° où siègent  sur sept rayons quatre vingt dix pots à pharmacie en faïence de Lyon, Nevers, Paris et Igny .  Au dessus de la porte, vingt huit petits pots contiennent des emplâtres. A l’opposé, une grande niche renferme une série de récipients en verre et en bois tourné.

Le reste des boiseries est constitué de cent soixante quatre tiroirs renfermant les substances actives, plantes, racines, drogues, aromates…à l’usage des médecins. On admire une presse en bois, probablement en noyer ,qui servait à fabriquer les teintures. En revenant dans le petit laboratoire rénové en 1885, on y découvre un alambic XIX° classé, des mortiers et des pilons, une curieuse armoire à toxiques et un ancien évier.

Depuis l’antiquité et jusqu’au milieu du XX°siècle, le rôle du pharmacien était prépondérant. A l’hôpital, il préparait les substances actives qu’il délivrait lui-même au lit du malade. Il pouvait déléguer ce rôle, mais uniquement aux religieuses. Ce métier n’était pas sans risques! Comme pour ce pharmacien Laforest qui, lors de l’épidémie de choléra de 1854, abandonna son officine et s’installa à l’hôpital jour et nuit rivalisant de courage et de dévouement avec les médecins, l’aumônier et les religieuses pour délivrer les remèdes au plus près des malades. Il reçut une médaille d’honneur de la ville.  

La maison hospitalière dite "refuge" de l'abbaye de Corneux ou dite "maison de Saint-Laurent" (2e moitié du XIVe siècle)[modifier | modifier le code]

Logo monument historique Inscrit MH (2000)

1228 : Hughes de Gray fait don de ses possessions de Gray la Ville et de Gray le Château aux prémontrés.

Au XIVe siècle, les moines de l'abbaye de Corneux (fondée en 1134 à Saint-Broing) décident de construire un établissement qui servira de "gîte" pour loger des hôtes de passage et stocker des biens et des grains ; C'est la maison dite de Saint-Laurent à Gray. L'établissement sert au soin des moines malades et en période de guerre, il s'offre comme un refuge aux religieux.

Placés sous la protection de saint Laurent, les bâtiments possèdent une inscription gravée en latin qui a été martelée pendant la Révolution française. En voici la traduction :

"Quand le navigateur s'effraie sur une eau calme, il craint les tempêtes. Ceci nous invite à craindre la guerre, même en temps de paix.

Le très juste pasteur de Corneux a fait construire cette demeure  afin que cette petite enceinte sacrée, soit un lieu sûr lorsque l'ennemi aura franchi les frontières.

Il a consacré ce lieu saint en l'honneur de la Vierge et de Christ Dieu. Protecteur, Ô divin Antoine[...] sur l'autel, afin que tu sois clément à celui qui t'a érigé en 1563."

(1569, 1653 et 1775) Au-dessus d’une fenêtre armes d’Antoine Perchet, abbé de Corneux. Chapelle de 2 travées voûtée d’ogives. La plaque apposée sur la façade a été martelée à la Révolution. La petite chapelle est dédiée à la Vierge comme le Prieuré de Corneux dont elle est une dépendance et à saint Antoine (autel).

Cette maison est située Rue Vanoise, en face la fontaine Saint-Laurent (fontaine de la ville) transformée en lavoir au XIXe siècle.

L'Hôpital de La Charité (2e moitié du XVIe siècle)[modifier | modifier le code]

A la fin du XVIIe siècle, la situation des pauvres, obligés de mendier, mal nourris, parfois brutalisés, émeut la population grayloise qui décide de confier à des confréries le soin de soulager leurs misères. En 1675, à l'instigation du Père Jules, prédicateur de la ville, la Confrérie des Dames de la Charité achète la maison du lieutenant général pour servir d'hôpital et secourir les personnes indigentes et les enfants abandonnés.

Cette maison comporte deux salles, l'une pour les hommes, l'autre pour les femmes, d'une capacité d'accueil de trente lits  : elle s'appellera désormais l'Hôpital de la Charité.  Elle sera dirigée par un conseil de trois laïcs, anciens maires,  et de trois ecclésiastiques. L'établissement vivait de dons et de la charité des particuliers.

Mal aéré et humide, l'hôpital de la Charité fermera finalement ses portes pour laisser la place à l'Hôtel-Dieu à partir de 1722.

Actuellement, le bâtiment est composé d'un corps principal de 3 étages, entouré à l'ouest, au nord et à l'est par des jardins privatifs.

Selon certaines sources, il existe un passage permettant la communication entre l'hôpital et la maison des "sœurs garde-malades", sise rue Pigalle[Information douteuse].

55 Grande rue. Hospice de Theuley[modifier | modifier le code]

Maison refuge de l’abbaye cistercienne de Theuley construite au début du XVIe siècle.

La façade sur cour a été remaniée au XXe siècle.

Hôpital du Saint-Esprit[modifier | modifier le code]

Maladrerie de Rigny-Fontaine[modifier | modifier le code]

Elle aurait été créée à la fin du 13ème siècle sur une source passant pour guérir les maladies des yeux. Cette source est encore visible dans les caves de l’édifice actuel, beau bâtiment reconstruit entièrement au 18ème siècle sur un sous-sol plus ancien qui conserve une cheminée en pierre du 17ème siècle. Le portail d’entrée de la cour porte la date 1610.

Propriété privée, aujourd’hui à usage professionnel et d’habitation, on aperçoit la belle façade de l’édifice, connu sous le vocable de château de Rigny-Fontaine, un peu en retrait de l’avenue du Général de Gaulle.

Couvents[modifier | modifier le code]

Les Annonciades de Gray (Filles bleues ou annonciades célestes) : vestige portail (Place de la Sous-Préfecture)[modifier | modifier le code]

Le couvent des Annonciades Saint-Jean-Baptiste nous apparaît encore dans la présence d'une des deux maisons existantes, à gauche du portail,  ainsi que  dans le blason de la famille Oudeau de Gray sur son escalier à vis.

L'ordre des Annonciades a été fondé en en 1502 par Jeanne de France, fille du roi Louis XI et par le père Gabriel-Maria de Riom. Venant de Dole, les religieuses sont autorisées par les édiles de Gray à s'installer en 1625/27 et arrivent à Gray en 1631 à la recherche d'un lieu sûr (actuelle Place de la Sous-Préfecture et rue Malcouverte).

La construction de leur chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste est terminée en 1667. Elles acquièrent progressivement les terrains jouxtant la propriété initiale et y créent un couvent ouvrant sur une cour et des jardins abritant un ermitage également dédié à saint Jean-Baptiste. Sous le jardin passe un souterrain menant au château. Elles s’aliénèrent la population en raison de nombreuses acquisitions dans la ville et du non respect des traités conclus avec la municipalité.

Il est intéressant de noter que sous le règne de Louis XV, le gouvernement chercha à diminuer dans le royaume, le nombre des religieux et à empêcher l'acquisition d'immeubles par les communautés.  Une des raisons du grand nombre de congrégations de religieuses, notamment en Franche-Comté, s'explique par des raisons sociales : dans l'incapacité matérielle de verser une  dot à chacune de leur fille, les familles n'avaient d'autre choix que de conduire certaines d'entre elles à prendre le voile et à assurer ainsi leur subsistance.

Les Annonciades, comme tous les ordres contemplatifs, virent leur congrégation dissoute et leurs biens déclarés et vendus comme biens nationaux en 1796.

La banque Révon s’installa dans leurs locaux.

Il en demeure le portail de Devosge qui portait l’inscription « Et verbum caro factum est »

Les vestiges du couvent des Tiercelines (début du XVIIe siècle)[modifier | modifier le code]

Il ne reste de ce bâtiment que quelques vestiges, des restes de bas-relief provenant de la chapelle.

La communauté des Tiercelines (ordre d'obédience franciscaine fondé à la toute fin du XIVe siècle) est autorisées par le Maire de Gray à s'installer en 1607 et ne vient sur les lieux — rue de la Petite Fontaine — seulement en 1611 pour reconnaître les lieux et ne s'installe véritablement qu'en 1625. Elles font établir les plans de leur couvent en 1665. En 1699 elles reçoivent en don un terrain pour élever leur église dont la première pierre est posée en 1710. La consécration de l’église a lieu en 1736. En 1707 elles achètent une maison qui deviendra le monastère Sainte Elizabeth à proximité de la rue du Vieux marché.

Les Tiercelines, déjà installées à Salins, furent accueillies chaleureusement par les notables de Gray; Ce n'est que vers 1751 que les relations avec la ville commencent à se dégrader. Il leur est reproché notamment d'accroitre inconsidérément leur patrimoine immobilier  sur le territoire graylois et de ne pas faire état de leurs revenus.

Elles officient jusqu'à la Révolution française. Même si les Tiercelines avaient prêté serment à la constitution civile du clergé, leur couvent ferma  ses portes en 1792, ainsi que tous les couvents de femmes. La même année elles acceptent de diriger l’école des filles en remplacement des Ursulines.

Elles sont implantées dans la maison de Jean Drouaillet rue derrière les murs (1665°. = rue de la Petite fontaine)

Les Carmes Déchaussés[modifier | modifier le code]

Les Carmes déchaussés : détruit, vestiges des jardins

L’actuelle Maison Pour tous, ou maison des associations, fut pendant près d’un siècle le couvent des Carmes déchaussés. Les Carmes déchaussés arrivent de Dôle et fondent le couvent en 1645 dans la rue du Marché, ils abandonnèrent ce lieu après la conquête française en rachetant les terrains retournés en friche de l’ancien bastion de la Baume, suite à la destruction des remparts de la ville en 1674. Les plans du nouveau couvent sont établis en 1703, en particulier ceux de la chapelle de plan en croix latine dont l’élévation de style jésuite barrait la rue, à l’intersection actuelle des rues Victor Hugo, Louis Jobard et Commandant Cécille. A la Révolution, en 1790, le couvent fut vendu comme bien national, la chapelle détruite ainsi qu’une partie du cloître dont subsistent aujourd’hui les vestiges. Plus tard, en 1840, la rue fut prolongée à travers le bâtiment dont une partie fut détruite, permettant le désenclavement de la ville vers le sud.

Il demeure une partie des jardins du couvent : parc de la maison pour tous et parc de la maison Martin (derrière marbrerie Javelier) ; leur cimetière se trouvait à l’emplacement du boulodrome des Tilleuls. Les donateurs des Carmes étaient issus de nombreux villages et villes environnantes, jusqu’à Besançon.

La partie gauche du couvent (Maison pour tous) présente une belle façade sur le parc arboré qui épouse le contour de l’ancien bastion. Dans une profonde excavation (peut-être l’emplacement d’une ancienne tour) furent installés des bassins étagés et un chemin d’eau. Le beau portail d’entrée du parc provient de l’ancien couvent. Il est constitué de deux piliers ronds cannelés surmontés de corbeilles de fleurs, et d’une belle grille en ferronnerie du 18ème siècle. Le grand cèdre majestueux qui orne le parc a été planté dans les années 1850 à 1870.

Le Couvent des Carmélites[modifier | modifier le code]

Logo monument historique Inscrit MH (1984)

L’Ordre des Carmélites, fondé en 1452, est réformé au XVIè siècle par sainte Thérèse d’Avila. Nulle règle n’a la réputation d’être plus rigoureuse que celle des filles de Sainte-Thérèse. Le but de l’Ordre lui-même est la glorification de Dieu par la sanctification des religieuses et par leur intercession perpétuelle pour le salut des âmes. Elles apportent le secours de leurs prières à l’Eglise toute entière

Avant de venir à Gray, les Carmélites s’installent dans trois villes comtoises : à Dole, à Salins et à Besançon. En 1634, elles font une requête au Conseil de la ville de Gray pour demander de pouvoir s’y fixer au nombre maximum de vingt- et -une. La guerre de Dix Ans retarde leur accueil qui n’a lieu qu’en 1644. Au départ huit religieuses arrivées de Dole se logent dans le quartier haut de la ville, rue du Petit Potet, aujourd’hui rue des Casernes.

Plusieurs dons assurent la prospérité de la fondation nouvelle. Le 17 mars 1666 est faite la bénédiction de la pose de la première pierre de la chapelle, dont la construction rapide permet la consécration du lieu le 21 septembre 1671. La chapelle survit à la Révolution, ainsi que plusieurs bâtiments du monastère situés derrière la chapelle. Le parking actuel était autrefois le jardin du couvent.

Le couvent est dédié à la sainte Trinité et à saint Joseph. Vingt carmélites et deux servantes vivent, travaillent et prient en ces lieux.

Installation dans ces locaux du bureau de bienfaisance.

C’est la dispersion des communautés religieuses en 1792 qui les chasse de Gray, mais la chapelle redevient un lieu de culte dès 1800 et garde cette fonction jusqu’en 1960.

Des bénévoles sous le contrôle des Monuments historiques lui donnent dès 1978, une destination de musée « d’art sacré ». Il connait alors une grande activité, bénéficiant ensuite du travail d’une conservatrice du département pendant les années 1998- 2002 et la chapelle devient le « dépôt d’art -sacré du département de Haute- Saône ».

De remarquables expositions y ont été proposées par exemple sur le « retable de Chauvirey-le Châtel » ou « Visages de Marie ». En 2009 une exposition sur « les habillées de blanc » est en lien avec l’exposition du musée, «Trésors de la basilique de Gray » dans le cadre du centenaire du couronnement de Notre- Dame de Gray.

Après la dispersion des œuvres vers le dépôt d’art sacré de Haute- Saône à Saint- Sauveur, la période d’été a vu de belles expositions d’artisans qui investissent le lieu pour offrir aux regards leurs talents divers.

Aujourd’hui fermée au public elle protège encore quelques belles œuvres statuaires et picturales propriétés de la ville.

Dans un style caractéristique du XVIIè siècle on peut admirer l’équilibre du portail composé de pilastres et d’une niche ainsi que la beauté de la porte, ornée de cornes d’abondance et de fleurs. Les deux degrés d’escaliers équilibrent l’ensemble de la façade. La chapelle est inscrite au monument historique depuis 1984.

Complément[modifier | modifier le code]

Le couvent est fondé par des sœurs de Dijon en 1644 et retardé par la guerre de 10 ans, l’installation ayant été autorisée en 1634. La chapelle fut édifiée en 1667 et consacrée en 1691.

Le cœur de François Hugon, évêque de Philadelphie, suffrageant de l’archevêque de Besançon, a été déposé dans le mur du sanctuaire, près de la porte de la sacristie.

Les Carmélites ont continué d’occuper cette chapelle jusque vers 1960.

Les Visitandines[modifier | modifier le code]

L’Ordre de la Visitation de Sainte-Marie fut fondé en 1618 par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal. Une maison fut fondée à Champlitte dès 1634 mais les religieuses Visitandines durent quitter leur couvent de Champlitte et s’installer à Gray en 1636 à cause de la guerre de Dix Ans. Dès 1640, elles achètent plusieurs maisons rue Victor Hugo et les mettent en état à usage de couvent. Les pierres du château de Rigny détruit en 1636 furent données aux Visitandines en 1644. En 1657 est élevée une chapelle dédiée à saint Joseph. De 1684 à 1688 est édifié un nouveau couvent formé de quatre corps de bâtiments et en 1706 les Visitandines achètent un grand terrain de l’autre côté de la rue des Murs (rue du Commandant Cécille) pour en faire un parc relié au jardin du couvent par un souterrain. La vocation des Visitandines était de visiter les malades (d’où leur nom) et les pauvres et de les réconforter.

Le couvent fut vendu comme bien national et en 1792 OU 1793, la chapelle a été détruite. L’archevêché de Besançon racheta les bâtiments de l’ancien couvent en 1925 pour en faire une école. Les bâtiments situés 11 rue Victor Hugo, forment un ensemble de belle allure encadrant une vaste cour et sont désormais occupés par le lycée professionnel privé Sainte Marie.

Le couvent fut repris par les Sœurs de la Charité au milieu du XXe siècle.

Les Ursulines[modifier | modifier le code]

L’Ordre des Ursulines, fondé en 1537 par Angèle de Merici, était institué pour l’éducation gratuite des jeunes personnes. Dès 1607, les Ursulines avaient pensé à s’établir dans notre ville. Le maire et le conseil leur firent connaître les conditions qui seraient exigées d’elles. De longues négociations commencèrent et n’aboutirent à leur admission que le 2 mai 1625.

En acceptant les Ursulines, les membres du Conseil s’étaient proposé un double but : offrir aux filles cadettes de la bourgeoisie un refuge qui serait plus tard tout gratuit, et assurer à la jeunesse du sexe faible un bon établissement d’instruction. L’école des Ursulines était une sorte de petit collège qui comptait des pensionnaires et des externes. Les élèves formaient quatre classes, dont la première accueillait les enfants à partir de sept ans. L’enseignement religieux tenait une grande place, mais aussi l’écriture, la lecture et même l’arithmétique pour les élèves de la quatrième classe.

Les religieuses achetèrent d’abord une maison place de l’hôtel de ville, ce qui mécontenta le public car elles occupaient une place au cœur de la cité toute désignée pour le commerce. Les Sœurs vendirent cette maison et s’installèrent dans la rue (treje ?) qui porte encore leur nom, sur un terrain où elles édifièrent dès 1634 une chapelle sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption. Le beau portail d’entrée, qui subsiste encore aujourd’hui, porte la date de 1635 et porte la devise « Scopus vitae christus ».

"Les bâtiments conventuels furent terminés vers 1684, puis agrandis en 1734 par annexion de terrains" OU "1684 : faute de ressources, pose de la première du couvent. Les Jésuites font fonction d’architectes. Elle sera terminée en 1698."

En 1792, fermeture du couvent et destruction de la chapelle avant 1817, ce sont les Tiercelines qui assurent alors l’éducation des filles.

Au 19ème siècle, aménagement d’une école dans les bâtiments restants tenue par les Sœurs de la congrégation Notre-Dame (fondée par St Pierre Fourier). Dans la seconde moitié du siècle, construction d’une grotte de Lourdes surmontée d’un oratoire.

Aujourd’hui encore l’ancien couvent des Ursulines a conservé une fonction éducative, l’école publique Marie Curie qui conserve encore le portail d'origine.

Cordeliers[modifier | modifier le code]

Jésuites[modifier | modifier le code]

Capucins[modifier | modifier le code]

Croix et calvaires[modifier | modifier le code]

Avenue des Capucins[modifier | modifier le code]

On l'appelle la "croix de mission".

À l’angle de l’avenue des Capucins et de l’avenue de la Libération, en léger retrait dans un petit enclos, on aperçoit une croix monumentale, haute de trois mètres, élevée dans la 2ème moitié du 19ème siècle. Sur un socle pyramidal en pierre se dresse la croix, en bois, portant un beau christ crucifié en fonte.

Contre-allée des Capucins[modifier | modifier le code]

En bordure de l’allée, dans un petit enclos, s’élève le monument commémoratif à la Vierge dite Notre-Dame de Gray, érigé après la 1ère guerre mondiale. Il porte l’inscription : Reconnaissance à Notre-Dame de Gray 1914-1922. Au début de la guerre, le chanoine Louvot qui a fait le vœu d’édifier ce monument si la ville était épargnée par les combats. La ville n’ayant pas été détruite, le vœu fut accompli en 1922 en remerciement à Notre-Dame de Gray, protectrice de la ville. Le monument en pierre comprend un haut socle surmonté d’un baldaquin abritant une vierge à l’enfant, à taille humaine, tenant à main droite son sceptre, reproduction assez voisine de la statuette de Notre-Dame de Gray conservée à la basilique de Gray.

Avenue Jean-Jaurès[modifier | modifier le code]

À quelques mètres de l’intersection avec la rue Cournot-Changey, se dresse une croix monumentale des jubilés de 1854 et 1856 comme l’indique une inscription sur le socle en pierre calcaire. La croix, haute de trois mètres, est en fonte, représente un christ, les instruments de la passion, deux cœurs enflammés. Deux anges sont représentés côte à côte : l’un porte un calice de sa main gauche et tient une ancre de sa main droite. L’autre ange porte un enfant. Ce sont des allégories des vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité.

Avenue du Maréchal Lyautey[modifier | modifier le code]

Derrière une grille, peu après l’intersection du Faubourg des Perrières, on aperçoit une croix monumentale de trois mètres, en fonte sur socle en calcaire portant l’inscription Jubilé 1851. Au pied du christ crucifié se tient debout la vierge, mains jointes, dans une expression de douleur.

Rue Romé de l’Isle[modifier | modifier le code]

À côté de la sortie de l’hôpital sur le Chemin neuf, est établie une croix monumentale haute de trois mètres. C’est une croix de jubilé portant l’inscription Justice et paix et la date 1861 sur le haut socle en calcaire. Belle croix ouvragée en fonte.

Détruits[modifier | modifier le code]

Les Cordeliers[modifier | modifier le code]

Ils s’installent en mars 1283 sous Othon IV qui leur donne les terrains entre fossé du château et celui de la ville et des terrains avec vergers pour y construire leur église. Règle de Saint François d’Assise. En 1285 Othon IV offre 1000 livres aux frères Cordeliers pour construire leur couvent et en 1287 accorde l’ouverture d’une université : la théologie sera enseignée sur leur site.

Les Cordeliers reçoivent un droit d’affouage et des dons successifs.

1378 : l’église est incendiée et 59 ans seront nécessaires à sa reconstruction qui installe un édifice beaucoup plus important qui surpasse l’église Notre-Dame. Quelques années plus tard, en 1455 Béatrix de Saint-Chiron offre une somme autorisant la construction d’un jubé. Les exemptions dont bénéficient les Cordeliers sont élargies au XVe siècle et les protections des féodaux sont confirmées au XVIe siècle : en 1556 Philippe II place ce couvent sous sa protection. Les dons affluent tout au long des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. Le cimetière des Cordeliers accueille les plus pauvres mais est aussi recherché par tous ceux qui détiennent des dignités politiques ou judiciaires majeures. Philippe, fils de la reine Jeanne et de Philippe V  y fut enterré.

Avant la construction de l’Hôtel de Ville les édiles tenaient conseil dans la grande salle du monastère des Cordeliers.

Les vestiges de ce couvent qui jouissait de biens tant à Gray que dans les villages alentours sont très modestes au regard de son importance historique : construction de la gendarmerie à l’emplacement du cloître et des casernes du 8e Hussard, puis du lycée professionnel sur le site des Cordeliers, construction du Palais de justice sur leur cimetière.

Les Capucins : détruit[modifier | modifier le code]

Le couvent de cet ordre mendiant s’installe en 1588 : les frères vivent d’aumônes et leur communauté prend une importance décisive lorsque Rose de Bauffremont offre à ce couvent la statue de la Vierge miraculeuse qui en raison des miracles qu’elle opère suscite l’arrivée de milliers de pèlerins à Gray chaque année. La faveur populaire entraîne la reconstruction de leur couvent en 1733. Le couvent des Capucins a été détruit.