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Utilisateur:JLPC/brouillon1

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Œuvre photographique[modifier | modifier le code]

Un des traits les plus caractéristiques de l'œuvre photographique de Raymond Depardon est la revendication de la subjectivité du photographe et de sa volonté de photographier des « temps morts », ce en quoi il se détache de l'école du reportage humaniste à l'européenne de Cartier-Bresson et se rapproche de l'école américaine et des photographes tels que Walker Evans et Robert Frank. Son ouvrage le plus significatif, le recueil Notes publié en 1979, est composé d'une centaine de photographies accompagnées de textes écrits à la première personne, entre l'exigence journalistique (le monde extérieur) et l'autobiographie (le monde intérieur).

Au cours de l'été 1981, cette nouvelle expérience prend une autre dimension. Pendant un mois, depuis New-york, il envoie chaque jour au quotidien Libération une photo accompagnée d'un texte très bref, toujours à la première personne. Le seul impératif est temporel : il est lié à l'heure de bouclage du journal. Raymond Depardon erre dans la ville et se laisse aller aux sollicitations visuelles de l'univers qui l'entoure : fil des rues, rencontres de hasard, personnages côtoyés dans l'exercice de son métier..."temps morts" toujours. Les photos et les notes de ce mois de juillet 1981 seront publiées à la fin de l'année sous le titre de Correspondance New-Yorkaise avec un texte d'Alain Bergala précisément intitulé Les absences du photographe. Certaines des images contenues dans ce recueil sont parmi les plus connues de Raymond Depardon. Celui-ci poursuit dans cette voie en 1983 avec Le Désert américain qui lui permet de continuer à se chercher intérieurement tout en poursuivant les fantômes de ses prédécesseurs et le souvenir de Gilles Caron, l'ami prématurément disparu.

Il semble qu'une telle démarche trouve son accomplissement avec Errance qui donne lieu, en 2000, à une exposition et à un nouveau livre. Les photos, toutes verticales, sont réalisées à l'aide d'un appareil moyen format muni d'un objectif fixe. Pour ce qui est du propos, l'attention au paysage, le plus souvent urbain, est privilégiée, tandis que le texte occupe de plus en plus d'espace. Jamais explicative, souvent sans lien explicite avec les images qu'elle accompagne, la prose de Depardon traite pourtant aussi de l'errance, de la solitude et de la difficulté à se trouver soi-même. Cette prose joue avec le noir et blanc des photos et, très vite, un va-et-vient s'établit entre deux lectures qui influent l'une sur l'autre.

Photographies de personnalités politiques, paru en 2006, se situe dans le droit fil de cette démarche : Raymond Depardon cherche à photographier les personnalités politiques dans l'authenticité de leur action, en y ajoutant son regard : « Montrer la solitude de la personnalité politique est au centre de mon travail »[1].

Selon lui, l'âge d'or de la photographie politique se situe entre mai 1968 et 1982. C'est l'ère de « la photo de contact ». Il voit dans la période actuelle un retour à la tendance « détestable » des débuts de la Ve République avec le contrôle absolu des responsables de la communication[réf. nécessaire].


C'est peut-être pourquoi un de ses travaux les plus récents lui permet d'affirmer son indépendance vis-à-vis d'un système où il se sent parfois mal à l'aise. Reprenant à son compte un projet auquel il avait collaboré dans le cadre d'une mission de la DATAR, il parcourt seul la France en camping-car, afin de faire le portrait du pays au début du siècle. Pendant trois ans il effectue des sorties qui lui permettent de traverser tous les départements, muni d'une chambre grand format ordinairement dévolue à la photo publicitaire. Très peu de personnages dans La France de Raymond Depardon (2010), seulement des lieux aux couleurs très travaillées et une vision qui, pour être personnelle, n'en rejoint pas moins deux traditions : l'une américaine (on pense parfois à Stephen Shore) et l'autre française (certaines pages évoquent, malgré l'emploi de la couleur, Eugène Atget.

Remarque Eugène-Émile Esnault-Pelterie, architect : 1842-1905, according to [[1]]

  1. Michel Guerrin et Claire Guillot, « Depardon, le jeu de jambes du photographe », Le Monde,‎