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Brouillon : Révolution copernicienne (philosophie)


L'expression « révolution copernicienne » possède un sens très précis en philosophie. Il s'agit pour le sujet kantien de réfléchir sur les connaissances rationnelles qu'il possède, et par ce moyen juger de ce que la raison peut faire et ne pas faire. Kant part des connaissances au-dessus de toute controverses (Logique, Mathématique, Physique) dont l'objet est de déterminer des objets absolument a priori. Il s'interroge pourquoi il n'en est pas de même pour la Métaphysique[1].


« Jusqu'ici, on admettait que toute connaissance devait se régler sur les objets mais, dans cette hypothèse, tous les efforts tentés pour établir sur eux quelque jugement a priori par concepts,ce qui aurait accru notre connaissance, n'aboutissaient à rien. Qu'on essaye donc enfin de savoir si nous ne serons pas plus heureux dans les problèmes de la métaphysique en supposant que les objets doivent se régler sur notre connaissance a priori de ces objets qui établisse quelque chose à leur égard avant qu'ils nous soient donnés. Il en est précisément comme de la première idée de Copernic : voyant qu'il ne pouvait pas réussir à expliquer les mouvements du ciel, en admettant que toute l'armée des étoiles évoluait autour du spectateur, il chercha s'il n'aurait pas plus de succès en faisant tourner l'observateur lui-même autour des astres immobiles. Or en métaphysique, on peut faire un pareil essai pour ce qui est de l'intuition des objets »(préface seconde édition)

Copernic[modifier | modifier le code]

Ce que nous montre l'Histoire de la philosophie allemande d'Émile Bréhier c'est que le bouleversemment qui transforma la pensée philosophiue n'est pas un événement fortuit ou externe à la philosophie mais un moment dans l'histoire de la métaphysique allemande du haut moyen âge à la réforme luthérienne. « En séparant violemment, l'Allemagne de la chrétienté latine, la réforme luthérienne a eu une influence immense sur les conditions de développement de la philosophie allemande »

L'hypothèse de Copernic qui révolutionna toute la physique moderne (Képler, Galilée, Descartes, Newton) modifia aussi la conception que l'esprit humain se faisait de la réalité physique qui paru moins dépendre de la réalité elle-même que de la manière dont il se la représente, de la perspective sous laquelle il la voit[2].

Transposée dans l'ordre philosophique, la révolution copernicienne, qu'ont connue les sciences physiques, consiste pour le sujet kantien à réfléchir sur les connaissances rationnelles qu'il possède, et par ce moyen juger de ce que la raison peut, ou ne peut pas, faire. Kant part des connaissances au-dessus de toute controverse (Logique, Mathématique, Physique) dont l'objet est de déterminer des objets absolument a priori. Il s'interroge sur la raison pour laquelle il n'en est pas de même pour la Métaphysique[3]. C'est à partir de l'exemple des Mathématiques et de la Physique que Kant a compris les changements de perspective qui s'y sont produits quant à l'attitude de la raison, qui au lieu de se laisser docilement instruire par l'expérience, questionna la nature, conformément aux exigences de la raison et découvrit ainsi ses lois[4].

Kant se fonde sur les exemples de Thalès et de Galilée. Thalès est le premier qui a vu que les mathématiques existent grâce à des principes a priori et qu’elles sont le résultat de l’activité cognitive du sujet. Avec Thalès, Kant a compris que les objets mathématiques sont constitués par le mathématicien. Quant à Galilée, il n’a pas fondé sa recherche sur la simple observation des phénomènes naturels, mais, c'est à partir des questions qu’il a établies lui-même a priori, qu'il a cherché à comprendre les lois naturelles. C’est, en d’autres termes, par la mise en place d’un dispositif expérimental que la physique moderne a pu apparaître[N 1].

Constater que « la raison n'aperçoit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans » consiste à passer d'une méthode empirique à une investigation rationnelle, mais aussi, d'une hypothèse réaliste, qui n'admet qu'une réalité sur laquelle doit se modeler notre connaissance, à une hypothèse idéaliste qui suppose une intervention active de l'esprit[4]. Là est le fond de cette « révolution copernicienne » que Kant se flatte d'avoir introduite en philosophie[N 2].

La connaissance a priori n'est pas une connaissance antérieure à l'expérience mais c'est une connaissance immanente à l'expérience[5].

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Après avoir fait référence à la découverte des propriétés du triangle isocèle par Thalès Kant écrit : « On a admis jusqu'ici que toutes nos connaissances devaient se régler sur les objets [] Que l'on cherche si nous nous ne serions pas plus heureux dans les problèmes de métaphysique en supposant que les objets se règlent sur notre connaissance []Il en est ainsi comme de la première idée de Copernic : voyant qu'il ne pouvait venir à bout d'expliquer les mouvements du ciel, en admettant que la multitude des étoiles tournait autour du spectateur, il chercha s'il n'y réussirait pas mieux en supposant que c'est le spectateur qui tourne et que les astres demeurent immobiles »-cité par Georges Pascal-Georges Pascal 1957, p. 31-32 Critique p 18-19
  2. « Laissez le soleil errer au milieu des autres astres et la terre immobile ; il n'y aura pas de fins aux complications que vous devez introduire pour rendre compte du mouvement des planètes ; immobilisez le soleil et tous les mouvements s'ordonnent d'une manière simple » écrit Émile Bréhier-Histoire de la philosophie allemande, p. 56-57

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Émile Bréhier et Paul Ricœur, Histoire de la philosophie allemande troisième édition mise à jour P.Ricœur, VRIN, coll. « Bibliothèque d'histoire de la philosophie », , 262 p..
  • Georges Pascal, Pour connaître la pensée de Kant, Bordas, coll. « Pour connaître », , 198 p..

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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