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Utilisateur:Ericiel/Puits artésien de Grenelle

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Le puits de Grenelle est le premier puits artésien creusé à Paris. Il fut proposé par François Arago pour donner de l'eau propre et chaude aux parisiens. Seul le sondeur Louis-Georges Mulot répondit à l'appel d'offres de la ville de Paris. Les travaux, commencés le 24 décembre 1833 au centre de l'abattoir de Grenelle, aboutirent au jaillissement de l'eau le 26 février 1841. Un premier édifice fut construit pour canaliser le flux torrentiel qui jaillissait à 33 m au dessus du sol. Puis une colonne fut édifiée au centre de la place de Breteuil. L'eau se tarissant, suite à la création du puits de Passy, la colonne fut démolie en 1904, et remplacée par la statue de Pasteur actuelle. Les abattoirs furent détruits et à l'emplacement du sondage, on construisit la Fontaine du puits de Grenelle

Chronologie

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Sauf indication contraire, informations tirées des mémoires de François Arago.

  • 28 Septembre 1832 : Le Conseil municipal de Paris décide de forer trois puits artésiens : au carrefour de Montreuil (rue du Faubourg-Saint-Antoine), à la Madeleine et au Gros-Caillou.
  • 15 novembre 1833 : Le Conseil municipal de la ville de Paris, suite à des essais infructueux, décide de changer d'emplacement pour le forage. Ce sera l'abattoir de Grenelle. Les travaux sont confiés à Louis-Georges Mulot. Un contrat est signé pour une profondeur de 400 mètres.
  • 29 novembre 1833 : On installe les équipements nécessaires dans la cour de l'abattoir. Dont une chèvre tournée par des hommes.
  • 30 décembre 1833 : Premier coup de sonde.
  • 29 mars 1834 : On arrive à 78,50 m. Les marnes argileuses comblent le trou.
  • 17 juin 1834 : 115 mètres de profondeur. La cuillère est prise par un éboulement de craie et de silex.
  • 26 septembre 1834 : 126,91 m. La sonde se casse en 4 morceaux. L'incident est clos quelques jours plus tard.
  • A 150 mètres, la chèvre tournée par 11 hommes est remplacée par un manège de 3 chevaux.
  • 30 juillet 1835 : 229 mètres. La sonde se casse en 7 morceaux. Il faut en en faire une deuxième pour retirer la première.
  • 11 novembre 1835 : la sonde cassée est retirée.
  • 10 février 1837 : Profondeur de 393,17 m. Des barres tombent de 75 mètres de hauteur. Il faut 15 jours pour les retirer.
  • 21 mars 1837 : On arrive à la profondeur contractuelle de 400 mètres. On est toujours dans de la craie grise. Les travaux continuent.
  • 1er septembre 1837 : Le préfet de la Seine signe un nouveau contrat de 100 m de profondeur.
  • 25 mars 1837 : Un câble se rompt. 325 mètres de sonde tombent de 80 mètres de haut. Les travaux pour tout récupérer sont compliqués et durent longtemps. On est obligé de construire un manège plus solide que le premier, fragilisé par les efforts. Les câbles sont remplacés par des chaines.
  • 1er août 1838 : Tout ce qui est tombé est retiré. Les travaux de forage peuvent continuer après 14 mois d'efforts.
  • 3 août 1838 : 408,52 m de profondeur. Une barre se rompt. Il faut trois jours pour réparer.
  • 17 août 1838 : 414 mètres. Une autre barre se rompt.
  • 4 septembre 1838 : On retire la barre cassée.
  • 15 septembre 1838 : Nouvelle rupture.
  • 27 septembre 1838 : Les travaux reprennent.
  • 31 octobre 1838 : Un tenon se casse.
  • 19 novembre 1838 : Suite à tous ces incidents on décide de tuber le trou. Et l'on commence l'alésage.
  • 28 janvier 1839 : Huitième tube placé dans le trou. Il descend jusqu'à 409,62 mètres. Des bancs siliceux apparaissent.
  • A 430,50 m des pyrites de fer sont remontées. La craie est mêlée à l'argile.
  • 29 avril 1839 : 449,54 m de profondeur. Chute sans gravité.
  • A 465,80 m : Couche de craie verte chlorité
  • Vers 470 mètres : Craie bleue argileuse
  • La craie devient de plus en plus argileuse, du mica, du silicate de fer.
  • Vers 500 mètres : Argile brune avec de nombreuses pyrites de fer.
  • A 500 mètres : nouveau marché avec la Ville de Paris pour creuser jusqu'à 600 m.
  • 9 novembre 1839 : 515,45 mètres. L'argile devient coulant.
  • 8 avril 1840 : Une barre se rompt.
  • 24 ruptures de sonde et d'instruments variés.
  • 14 juillet 1840 : Tout est remonté, l'alésage du trou continue.
  • 8 septembre 1840 : La huitième tube est descendu à 514,38 m, dans l'argile.
  • Entre 531 et 540 mètres : de nombreux coquillages fossiles sont remontés.
  • 28 décembre 1840 : 537,50 mètres. Une cuillère se casse. Le manège se casse en essayant de la remonter. Il faut deux jours et deux nuits pour remplacer l'arbre cassé.
  • 26 janvier 1841 : Après des efforts importants pour la remonter, on décide de laisser la cuillère dans le trou.

La tour du Puits de Grenelle

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1857-1858 Projet de Delaperche, ingénieurs Belgrand et Michal

Le Puits de Grenelle dans la littérature

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  • Paul Féval : La Fabrique de Crime.

Je fus enlevée par les trois Pieuvres mâles de l'impasse Guéménée, qui me firent sortir du palais par des escaliers dérobés et couloirs obscurs. Ces souterrains aboutissent au puits de Grenelle.

  • Victor Hugo

On boit la Seine, la Marne, l’Yonne, l’Oise, le Cher, la Vienne et la Loire dans un verre d’eau du puits de Grenelle. (Les Misérables) Une foule joyeuse passait rapidement devant les Invalides, allant voir le puits artésien. Dans un coin silencieux de l’Esplanade stationnaient deux omnibus couleur chocolat (Béarnaises), portant cette affiche en grosses lettres : puits de l’abattoir de grenelle. Il y a trois mois, ils portaient celle-ci : funérailles de napoléon aux invalides. (Choses vues)

  • Jules Verne

De la Terre à la Lune J. Hetzel et Compagnie, 1868 (p. 75-80). On a mis neuf ans à forer le puits de Grenelle ; il a cinq cent quarante-sept mètres de profondeur.

  • Gustave Flaubert L’Éducation sentimentale/1845

Quand sa mère fut restée huit jours avec lui, qu’elle l’eut installé, nippé et emménagé, quand ils furent allés ensemble deux fois au musée de Versailles, une fois à Saint-Cloud, trois fois à l’Opéra-Comique, une fois aux Gobelins, une fois au puits de Grenelle, une trentaine de fois dans divers passages pour acheter divers objets, la bonne femme songea à se séparer de son fils ; elle lui fit d’abord mille recommandations sur beaucoup de choses qu’elle ne connaissait pas, puis l’engagea au travail, à la bonne conduite, à l’économie.

Bibliographie

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  • Jacques Lauverjat, Contribution à l’étude géologique et hydrogéologique de l’Albien dans le centre du Bassin de Paris, thèse de 3e cycle, Rapport de thèse (no BRGM/DSGR-A-015), , 473 p. [lire en ligne]
  • François Arago, Oeuvres complètes Tome 6 / Volume 3, Gide (Paris), 1854-1862, 473 p. lire en ligne sur Gallica