Aller au contenu

Utilisateur:Enzo Dreamer/Machine politique

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

À la fin du XIXe siècle, les grandes villes des États-Unis —Boston, Chicago, Cleveland, Kansas City, New York, Philadelphie, Saint-Louis, Memphis— ont été accusées d'utiliser des machines politique[1]. À cette époque « les villes ont connu une croissance rapide sous un gouvernement inefficace. »[1] La machine de chaque ville vivait selon un système hiérarchique avec un « leader » qui avait l'allégeance des chefs d'entreprise locaux, des élus et de leurs représentants, et qui connaissait les boutons proverbiaux à presser pour faire avancer les choses. Les avantages et les problèmes résultent tous de la domination des machines politiques.[2],[3]

Ce système de contrôle politique—nommé « bossism » —a émergé particulièrement durant le Gilded Age (« Âge d'or »). Une seul figure puissante (le leader) était au centre et rattachée à une organisation complexe de figures moins importantes (la machine politique) par la réciprocité dans la promotion des intérêts financiers et sociaux. L'une des plus tristement célèbres de ces machines politiques était Tammany Hall, la machine du parti démocrate qui a joué un rôle majeur dans le contrôle de la ville de New York et de la politique new-yorkaise et qui a aidé les immigrants, plus particulièrement les Irlandais, à s'élever dans la politique américaine des années 1790 aux années 1960. À partir de 1872, Tammany avait un « chef » irlandais. Cependant, Tammany Hall a également été un moteur de la corruption politique, notamment sous la direction de William M. « Boss » Tweed au milieu du XIXe siècle[4].

Le vicomte Bryce décrit ces leaders politiques en disant :

Une armée dirigée par un conseil remporte rarement : elle doit avoir un commandant en chef qui règle les différents, décide en cas d'urgence, inspire la crainte et l'attachement. Le chef de l'Alliance est un tel commandant. Il distribue les places, récompense les fidèles, punis les mutins, concocte des plans, négocie les traités. Il évite généralement la publicité, préférant l'essence à l'apparat du pouvoir, et est d'autant plus dangereux car il se tient, telle une araignée, caché au milieu de sa toile. C'est un Leader[5].

Quand on lui a demandé s'il était un leader, James Pendergast a simplement dit :

On m'appelait un leader. Il suffit d'avoir des amis, de faire des choses pour les gens, et plus tard, il feront de même pour vous... Vous ne pouvez pas forcer les gens à faire des choses pour vous, d'obliger les gens à voter pour vous. Je n'ai jamais contraint personne dans ma vie. Partout où vous verrez un homme contraindre quelqu'un, il ne fait pas long feu[1].

Theodore Roosevelt, avant de devenir président en 1901, était profondément impliqué dans la politique de la ville de New York. Il explique le fonctionnement de la machine :

L'organisation d'un parti dans notre ville ressemble beaucoup à celle d'une armée. Il y a un grand chef central, assisté de quelques lieutenants de confiance et compétents ; ceux-ci communiquent avec les différents chefs de districts, qu'ils malmènent et aident tour à tour. Le chef de district a, à son tour, un nombre de demi-subordonnés, de demi-alliés, sous ses ordres ; ces derniers choisissent les capitaines des districts électoraux, etc., et entrent en contact avec les partis communs.[6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Mcdougal 2003.
  2. (en) Robert E. Park, « The City: Suggestions for the Investigation of Human Behavior in the City Environment », American Journal of Sociology, vol. 20, no 5,‎ , p. 577–612 (ISSN 0002-9602 et 1537-5390, DOI 10.1086/212433, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Harold F. Gosnell, « The Political Party versus the Political Machine », The ANNALS of the American Academy of Political and Social Science, vol. 169, no 1,‎ , p. 21–28 (ISSN 0002-7162 et 1552-3349, DOI 10.1177/000271623316900104, lire en ligne, consulté le )
  4. Oliver E. Allen, The tiger : the rise and fall of Tammany Hall, (ISBN 0-201-62463-X et 978-0-201-62463-2, OCLC 28333449, lire en ligne)
  5. « Urban Political Machines » (consulté le )
  6. Theodore Roosevelt, The Works of Theodore Roosevelt: American ideals, Collier, , p. 132-133

Bibliographie[modifier | modifier le code]

{{Portail|politique}}