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Utilisateur:BlackPanther90/Brouillon

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Contexte Politique

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Le combat dans un contexte de guerre froide

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Ce contexte, il se résume ainsi : la guerre froide qui se définit à travers le monde autour des idéologies dites de démocratie libérale et des démocraties sociale[1]. Ce contexte aussi est présent sur le continent africain. Le 30 juin 1960 à l’issue de la conférence de la table ronde tenue à Bruxelles, le pays devient officiellement indépendant. Le Congo devient donc un enjeu géopolitique explicable où les nations qui défendent les libertés individuelles et économiques tentent par tous les moyens de s’accaparer les matières premières des Congolais. Ces nations associées au pouvoir colonial belge et américain ne voient pas d’un bon œil la vision nationaliste d’un Patrice-Emery Lumumba, qui est aussi très populaire chez la communauté afro-américaine et d’un Joseph Kasavubu plus fédéraliste et modéré[2] comme président. Ces personnalités tentent de donner une dignité humaine, une solidarité sociale et une sécurité sociale aux Congolais. Pourtant les autorités américaines et belges voyaient cela comme du communisme en 1960. Le 11 juillet, Moïse Tshombé, anticommuniste et proche du régime libéral colonial déclara l’indépendance du Katanga ce qui en résultera une guerre civile, l’assassinat du premier ministre Patrice-Emery Lumumba, démocratiquement élu, par les autorités belges et américaines par le biais de la CIA. Antoine Denis N’Dimina-Mougala concernant l’assassinat dit que « la monarchie belge était au courant du complot contre Lumumba [...] des intentions de Tshombé et de Mobutu d’éliminer Lumumba »[3]. Finalement l’opportunisme d’une prise de pouvoir par Mobutu a été vu comme un baume et comme un homme qui pouvait stabiliser cet état alors là déliquescent autour d’un culte de la personnalité du chef (le grand léopard). Il devient donc le père de la nation.


Authenticité et zaïrisation dans la présidence de Mobutu en vue du combat

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On doit prendre le « Rumble in the jungle » dans un contexte de la politique d’authenticité du président Mobutu. Elle prend fondement en 1971 trois ans avant le couronnement du nouveau champion Mohamed Ali. Ce concept se définit comme « la recherche d’une méthode appropriée de développement adapté à un pays sous-développé »[4]. L’authenticité pour Mobutu est une « prise de conscience du peuple zaïrois de recourir à ses sources propres, de chercher les valeurs de ses ancêtres afin d’en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonieux et naturel. C’est le refus du peuple zaïrois d’épouser aveuglément les idéologies importées »[5]. On peut imaginer avec cette manière de prendre le pouvoir que l’événement sportif est nécessaire pour l’avancement de la nation.De cette vision se dégage un exemple tel que le costume européen sera remplacé par l’Abacost[6].On change les noms, on passe du Congo au Zaïre par exemple. Dans cette perspective, le président appliquera des réformes pour émanciper la population congolaise. Le taux d'alphabétisation à cette époque était de 65%[7]. Mobutu construisait un système d’éducation avec une université. On effectue la construction de nouvelles routes goudronnées, l’augmentation de complexe hôtelier pour les plus fortunés. On peut aussi ajouter à ça la modernisation des bâtiments publics, une accessibilité à l’eau potable et à l’électricité. Il faut sortir l’Européen de la culture africaine. Ils doivent retourner à leur racine traditionnelle pour ainsi favoriser la décolonisation de la population au sein du pays. Par contre, il ne faut pas oublier la réalisation d’une construction d’un stade aux dimensions international pour éventuellement accueillir des éventements sportifs d’envergure. Toujours dans cet élan d’authenticité, le principe évoque l’idée du nationalisme congolais et « d’autre part sur le noble héritage de l’africanité »[4]. Il faut ajouter que le point culminant de son authenticité c’est son changement de nom « de Joseph Désiré Mobutu, il devient Mobutu Sesse Seko Kuku Ngenbdu wa Zabanga : le guerrier tout-puissant et victorieux à qui rien ne résiste »[8]. Pour Jonathan Eig « une rencontre entre deux noirs dans un pays de noir organisé par des noirs et attendu par le monde entier : voilà une victoire du mobutisme »[9]. Malgré le fait que son régime basé sur l’authenticité en étant le père de la nation, que les habitants vivaient sous le patriarcat d’un homme, sous l’hégémonie qu’il y avait un système du parti unique et que ses habitants étaient sujet au président cet événement a pu réveiller une flamme d’unité autour d’un moment historique.


Décision du Combat au Zaïre

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Le sport devient un moyen pour faire la promotion de ce type de politique comme bien d’autres avant lui l’ont fait. La boxe dans son essence attire ce type de lumière. On pense aux Olympiques de 1936, à Berlin sous le régime nazi par exemple ou le combat « Thrilla in Manila » où il faisait la promotion de la politique du président Ferdinand Marcos. Dans le monde occidental, on avait une vision négative de la politique d’authenticité chez Mobutu. Le président voulait effacer la mauvaise perception du contexte de l’Indépendance du Congo en 1960. Pourquoi le combat du 30 octobre 1974 se passe-t-il au Zaïre ? On aurait pu envoyer les deux pugilistes au Kenya dans cette ancienne colonie anglaise ou bien au Sénégal dans cette ancienne colonie française. On comprend que malgré les difficultés des deux nations la Belgique était un exemple plus flagrant pour montrer le résultat du colonialisme[10]. On a finalement choisi le Zaïre parce qu’il y avait une très forte dichotomie entre le régime belge de Léopold 2 et le régime français et anglais. Il a été victime de l’impérialisme du pire qui soit. Par exemple, main coupée, extraction du caoutchouc et de l’ivoire avec des proportions inégalé. Ce combat, c'est un retour aux racines du peuple afro-américain. Si on y pense les références historiques sont bel et bien là, les débuts d’indépendance pour certains pays dataient de 1960 donc à un an près le combat reflétait les 15 années passées auquel était associé ces événements marquants. L'argent remis aux boxeurs passera à l'histoire, 5 millions de dollars[7] chacun pour huit rounds dû au K.O de Mohamed Ali. Le prix des billets était d'environ 2000$[7] et plus pour ce combat légendaire selon les organisateurs.


Contexte culturel du Combat

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Panafricanisme de l'évènement et fête Amérique-Afrique pour le combat

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Par ailleurs, on pouvait apercevoir sur les murs que « Président Mobutu grâce à ce combat de boxe, Kinshasa deviendra pour un moment la capitale du monde entier »[11]. On peut même ajouter à cette affirmation que Kinshasa est promu la capitale des noirs le temps d’une soirée. On comprend que le combat c’est l’accomplissement final de plusieurs années de préparation et à l’élaboration d’une renaissance. Ce panafricanisme était lié à ce que Mobutu et le promoteur Don King voulaient faire de cet événement. Ils voulaient ériger un nationalisme à une époque où les États-Unis avaient des problèmes de société liés à la ségrégation raciale et aux droits civiques. Ali était étonné de voir les pilotes d’avion noir. La couverture médiatique est importante pour comprendre la diffusion du panafricanisme. L’hebdomadaire panafricaniste, Jeune Afrique couvrait tout du combat, on pouvait même ajouter aussi le journal de la Côte d’Ivoire Fraternité Matin[6] pour montrer que l’Afrique aussi regardait le combat et qu’ils étaient intéressés. Pour Muhammad Ali sa victoire contre George Foreman c’est la victoire de tout le pouvoir noir. On comprend dans cette image que Mohamed Ali s’inspire dans son essence des dires de Marcus Garvey, de William du Bois sur cette idée d’un nationalisme noir et d’un retour aux racines africaines. Pour montrer l’éthos panafricain, il faut se dire que pour les Africains de Kinshasa, Mohamed Ali se disait africain. Dans cette dialectique si Mohamed Ali était le gentil le méchant était Foreman. Ali l’incendiait d’injure quand il disait qu’il était associé au pouvoir belge. Dans cette mouvance, ne sachant pas que le chien[6] était associé à ce régime colonial, le grand George Foreman avait amené son chien. D’autant plus, que son accoutrement laissait transparaître qu’il n’avait pas à cœur l’Afrique. Il était accoutré d’une salopette de jeans et de casquettes. Dans cette optique, le promoteur Don King établira dans le cadre du combat de grande festivité autour des arts des diasporas africaines. Des noms comme James Brown, B.B.King et Lloyd Price pour nommer que ceux-là sont investit de propager la fierté noire. Par ailleurs, l’Amérique latine s’invite aussi au bal parce que Celia Cruz revendique un lien très fort avec son afrocubanité. Pour finir, avec cette liste d’artiste, qui ont contribué dans ses soirées avant le combat notons Miriam Makeba et Hugh Masekela qui était exilé « d’Afrique du Sud et tous deux protestant contre le régime d’apartheid »[6].


Vêtement africain et relation à l'Afrique avant le combat

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Ce rassemblement émancipa certainement les communautés de descendances africaines. L’idée du promoteur que le combat serait l’extension et le point culminant « du Festival des arts nègres lancé en 1966 par le poète et président Senghor dans la capitale sénégalaise Dakar »[6]. On peut aussi ajouter l’événement au Ghana (Soul to Soul en 71)[12].Donc à cet effet si on prend d’Abidjan jusqu’à Johannesburg l’écho résonnait. Un élément central dans cette partie c’est l’emploi des vêtements comme symbole très fort d’une appartenance à l’africanité de Mohamed Ali. Habillé de tenue locale souvent par l’utilisation du pagne imprimé et le wax adopté par l’Afrique de l’Ouest, le boxeur du Kentucky avait aussi adopté pour le combat un « peignoir blanc en basin damassé décoré de bandes tissées de fil indigo et blanc provenant d’Afrique de l’Ouest »[4]. Il y a aussi sa ceinture qui est embellie d’un travail de perle caractéristique du peuple Kuba du Zaïre »[6] comme le mentionne Claude Boli dans son livre. Il était toujours dans les rues avec les jeunes. Il avait des rencontrer à travers tout l'Afrique pour parler du combat. Il était adulé les gens criaient «Ali bombayé Ali Bombayé» ce qui veux dire «Ali tue le, Ali tue le ». Son engagement dans la lutte contre la ségrégation et son refus d’aller se battre au Vietnam sont des exemples pourquoi les africains l'adore.En peu de temps, Muhammad Ali, séducteur hors pair, doué pour les déclarations fracassantes, s’attire la sympathie du public.

Fierté envers le combat et envers Mohamed Ali

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Pour Mohamed Ali, ce combat de boxe était plus qu’un simple combat de boxe. Pour lui c’était quelque chose de transcendant, quelque chose comme une renaissance. En apprenant quelques mots en lingala, la langue nationale du Zaïre le boxeur de Louisville a permis de croire à ces habitants que le monde les regarderait. La grande puissance états-unienne regardait l’Afrique pour autre chose que leurs ressources ou leur faiblesse politique. Comme le mentionne l’article dans l’édition du 9 novembre 1974 « l’enjeu était autrement plus important et le Zaïre a démontré à cette occasion sa capacité d’organiser à la perfection une compétition sportive du plus haut niveau »[13]. Pour eux, c’étaient la consécration d’une fierté oubliée. Autant pour les deux nations que ce soit dans le cas africain ou américain ce combat représentait une certaine forme de réconciliation. Un espoir qui permettrait aux Africains de pouvoir passer à une phase d’autodétermination politique, culturelle et économique. Un homme comme Mohamed Ali est un phare pour la nation africaine lors de sa victoire sur le continent africain. Le combat du 30 octobre expose une Afrique fière et contemporaine rentrant dans une certaine renaissance. L’économie est aussi un pilier dans la consécration du combat. La retransmission du combat était disponible que ce soit en Côte d’Ivoire ou au Nigeria par exemple. Pour comprendre l’ampleur d’un tel combat 50 millions de personnes le verraient en direct 300 à 500 millions en différé d’après l’estimation du New York Times[14]. On peut compter 80 000 personnes[15] au total qui répondront présent dont 40 000[9] Zaïrois lors du choc. À la victoire de Mohamed Ali, les Zaïrois se sont agglutinés dans les rues selon George Plimpton en chantant, criant et chahutant « Ali, Ali, Ali »[16]. Le Zaïre était dans l’Histoire. Il était ancré dans la réalité historique parce que ce combat a transcendé le sport. Ce combat est un capital culturel comme le disait Bourdieu. Il est parvenu à «briser ce qu’il pouvait briser dans la citadelle du racisme»[10].

  1. Greg Grandin, The Last Colonial Massacre LATIN AMERICA IN THE COLD WAR, University of Chicago Press, , 336 p. (ISBN 9780226306896)
  2. Murielle Guyard, « LES PUISSANCES OCCIDENTALES ET LA CRISE CONGOLAISE: de la sécession du Katanga à l'accord de Kitona (1960-1961) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 196,‎ , p. 53-63
  3. Antoine-Denis N’Dimina-Mougala, « Les manifestations de la guerre froide en Afrique centrale (1961-1989) », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 233, no 1,‎ , p. 53-65
  4. a b et c Kakama Mussia, « « Authenticité », un système lexical dans le discours politique au Zaïre », Mots, no n°6,‎ , p. 31-58
  5. Alain Flavien N'KISI, « L’authenticité et la conscience nationale congolaise sous MOBUTU », (consulté le )
  6. a b c d e et f Claude Boli, Mohamed Ali, Paris, Gallimard, , 334 p. (ISBN 9782070454105)
  7. a b et c Norman Mailer, Le Combat du siècle, Folio, , 322 p. (ISBN 9782070423842)
  8. Serge M'Boukou, « Mobutu, roi du Zaïre. Essai de socio-anthropologie politique à partir d’une figure dictatoriale », Le Portique,‎ (lire en ligne)
  9. a et b Jonathan Eig, Ali, New-York, Marabout, , 695 p. (ISBN 9782501133937)
  10. a et b Alexis Philonenko, Histoire de la boxe, Paris, Bartillat, , 501 p. (ISBN 9782841005420)
  11. Leon, Gast, Taylor, Hackford, Muhammad Ali. When We Were Kings, Polygram Film, 1996.
  12. Vladimir Cagnolari, « Zaïre 74, le mythique concert enfin accessible », (consulté le )
  13. Jeune Afrique, 09 novembre 1974.
  14. «Foreman 3-1 over Ali in Zaïre tonight», New-York Times, 29 octobre 1974.
  15. Nicolas Bamba, « Le jour où Mohamed Ali est entré dans la légende à Kinshasa », (consulté le )
  16. George Plimpton, Shadow Box: An Amateur in the Ring, Lyons Press, , 336 pages (ISBN 1599218100)