Utilisateur:Baldurar/Brouillon4

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Dans son livre J'ai choisi d'être libre, Henda Ayari décrit une relation avec un intellectuel musulman nommé Zoubeyr. Elle y décrit des violences physiques et morales. En octobre 2017, à la suite de l'affaire Harvey Weinstein et alors que les hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc circulent largement sur les réseaux sociaux français, elle révèle que ce dénommé Zoubeyr serait l'islamologue Tariq Ramadan[1],[2]. Elle dépose ensuite plainte contre lui pour viol et agressions sexuelles. Une enquête préliminaire est ouverte par le Parquet de Paris. Tariq Ramadan riposte à ces accusations en publiant un « démenti formel » et porte plainte pour dénonciation calomnieuse[3],[4].

Par la suite, 4 autres femmes portent plainte contre Tariq Ramadan pour des faits de crimes et délits sexuels. L'une des plaignantes fournit à la justice une robe tâchée par du sperme qui appartient selon elle à Ramadan. Par ailleurs, plusieurs autres femmes témoignent de leurs relations avec lui : notamment quatre suissesses affirment dans la presse avoir été abusées par lui dans leur jeunesse, lorsqu'il était leur professeur au collège, et une ancienne maîtresse le dépeint comme un manipulateur, un prédateur sexuel réclamant de ses multiples partenaires une soumission complète.

À la suite de sa plainte contre Tariq Ramadan, Henda Ayari affirme subir une déferlante d'injures et de menaces sur les réseaux sociaux et déclare : « Je ne m'attendais pas à autant de violence, d'acharnement. C'est déjà dur de dénoncer un viol, mais c'est encore plus dur de se faire traîner dans la boue derrière sur les réseaux sociaux ». Mise sous protection policière, Henda Ayari porte plainte contre X pour « menace et insulte » le 16 novembre 2017[5]. Dans sa déposition, elle se plaint d'être traitée quotidiennement de « putain » et précise : « Les insultes et menaces évoquent que je serais payée par les juifs, les sionistes [...] Ils disent que je fais du fric en surfant sur l’islamophobie »[6].

Le 15 novembre 2017, la défense présente au parquet une conversation sur Facebook entre Tariq Ramadan et Henda Ayari du 5 juin 2013 : elle aurait repris contact avec lui en demandant de ses nouvelles ; il s'étonnerait de la voir le recontacter après qu'elle l'a insulté. Dans cette conversation elle aurait écrit « Une certaine personne m'a vraiment monté[sic] contre toi [Tariq Ramadan] et m'a dit des choses très graves sur toi. Je l'ai crue et je le regrette car par la suite j'ai constaté que c'était une folle et une hystérique. Je pense qu'elle m'a menti sur beaucoup de choses te concernant. »[7].

Le 27 novembre 2017, le parquet de Paris enregistre le témoignage d'un « fonctionnaire assermenté de profession » marié qui a rencontré Henda Ayari dans le cadre d'un conseil juridique. Celui-ci affirme avoir été harcelé par Henda Ayari, qui aurait désiré obtenir de lui une relation sexuelle. Elle nie et qualifie cette allégation de « calomnie »[8],[9].

À la suite de son rejet par Tariq Ramadan, qui aurait répondu « c'est trop tard. Tu as trop parlé et tu as fait du mal. Avec des gens aux mauvaises intentions. Sois heureuse maintenant », l'ancienne salafiste demande son pardon. Elle écrit « tu as tes défauts comme moi mais aussi des qualités alors stp ne me bloque plus. Ne me prive pas de ta page et laisse-moi juste lire tes beaux écrits que j'ai toujours aimés tant lire pour méditer dessus ». Aucune référence à une agression sexuelle n'a été faite dans cette conversation. Les avocats de la plaignante s'étonnent que soit rendue publique « une conversation d'ordre privée » dans une affaire pénale, qu'ils accusent d'être « complètement sortie de son contexte », et rétorquent qu'à l'époque leur cliente était « sous l'emprise d'un homme qui exerçait sur elle des pressions psychologiques extrêmement fortes »[7].

Les avocats de Henda Ayari défendent le point de vue selon lequel le contact se serait prolongé entre les deux personnes aussi longtemps, jusqu'à mi-2013, en avançant l'argument de la pression psychologique subie : « ce n’était pas une relation mais une emprise sectaire » dénoncent-ils. Selon la défense, des messages Facebook attribués à Henda Ayari — qui se seraient poursuivis jusqu'en 2014 — contiendraient des avances explicites au théologien, qui n'y aurait pas donné suite[pertinence contestée][10],[11],[12].

Le 15 mai 2018, elle est auditionnée par les trois juges d’instruction chargé d'enquêter sur l'affaire Tariq Ramadan. Elle est invitée à donner sa version des faits, contredite par la défense de Ramadan, notamment sur la chronologie[13].

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  2. Cécile Deffontaines Henda Ayari, ex-salafiste franco-tunisienne, porte plainte contre Tariq Ramadan pour viol L'Obs, 20 octobre 2017
  3. « Accusé d’abus sexuel, Tariq Ramadan dément et riposte », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. Étienne Jacob, « Accusé de viol et d'agression sexuelle, Tariq Ramadan visé par une enquête », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  5. « Menacée sur les réseaux sociaux, la première accusatrice de Ramadan porte plainte », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Insultée et menacée, l’accusatrice de Tariq Ramadan porte plainte », leparisien.fr,‎ 2017-11-21cet22:12:32+01:00 (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b « Accusation de viol : la défense de Tariq Ramadan exhume de troublants écrits », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Elle voulait absolument une relation intime », sur 20min.ch (consulté le )
  9. « Un témoin affirme avoir été harcelé par une des accusatrices de Tariq Ramadan », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Affaire Ramadan : la défense de l'islamologue exhume de nouveaux messages d'Henda Ayari », BuzzFeed,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Accusé de viol, l'islamologue Tariq Ramadan maintenu en détention provisoire », sur Le Figaro (consulté le )
  12. « Tariq Ramadan arrêté à Paris - Le Courrier », Le Courrier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Affaire Tariq Ramadan: la plaignante Henda Ayari auditionnée par les juges », sur Libération,